chapitre 88

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Lorsque le jet atteignait le sol, Igor m'attrapa par le bras et me fit descendre avec lui. Il possédait également une piste d'atterrissage à son QG. Alors, il nous fit entrer et pleins d'hommes nous attendaient.

- Messieurs, je vous présente Aselya. Elle deviendra ma femme dans deux jours.

Tout le monde applaudissait tandis que j'avais juste envie de me barrer de là. C'était comme si mon souhait était exaucé lorsqu'il m'entraîna jusqu'à l'étage.

- On ne peut pas encore dormir ensemble puisqu'on n'est pas mariés, mais ça arrivera bien vite.

Il me menait donc jusqu'à une chambre assez classique mais que je supposais confortable. Le mauvais point que je remarquais immédiatement, c'était le manque de verrou sur la porte. Je ne dormirais clairement jamais sur mes deux oreilles ici.

- J'ai à faire, reste là et occupe-toi, fit Igor en me lâchant.

Puis, il sortait de la pièce. Eh bah, ça promettait...

Atanas

Ça faisait à peine quelques heures qu'elle était partie et j'étais déjà hors de contrôle. S'il osait la toucher, je le torturerais pendant des jours entiers.

- Monsieur ? fit un de mes hommes en entrant dans mon bureau.

Et je lui tirais dessus. Je n'avais aucunement envie d'être dérangé. Grâce à mon hacker, je savais que le marriage allait se dérouler après-demain et j'avais l'impression que le temps n'allait jamais passer. Je prenais l'avion pour la Serbie demain, et j'anéantissais la mafia serbe après-demain.

Je sortais de mon bureau pour aller faire un tour histoire de me changer les idées, mais je n'y parvenais pas. Je ne faisais que penser à Aselya. Son visage accaparait mes pensées et j'avais envie de la revoir. Je ne savais pas comment cela était possible : c'était la première fois que je m'attachais à une femme à part ma mère. Mais ma mère était morte. Je ne laisserais pas la même chose arrivée à Aselya. Elle m'avait ensorcelé, cette femme. Je pourrais tuer et torturer pour elle si elle me le demandait. Je pourrais le faire même si elle ne me le demandait pas, d'ailleurs. Pourquoi ? Pourquoi ferais-je tout cela pour elle ? Jamais je n'avais été attentif aux envies ou besoins des autres. Il faudrait que je lui en parle quand je la reverrai. Enfin, si je la revoyais vivante un jour...

**

Le lendemain midi, je montais dans mon jet, prêt à décoller pour la Serbie. Tous mes hommes me rejoindraient en voiture plus tard. J'avais dû payer cher la douane.

Je soupirais en m'installant sur un siège tandis que le jet démarrait.

- J'espère qu'il ne l'amochera pas trop, j'adore la beauté de son visage, lançai-je.

Je ne recevais pas de réponse, mais il haussa les oreilles.

- T'en penses quoi, Spasitel ?

J'avais pris le chien avec moi car il n'avait peur de rien. Il pourrait mourir pour moi ou pour Aselya et c'était exactement ce qui me plaisait chez ce clebs.

Par la suite, je posais ma tête contre le siège et fermais les yeux. La journée de demain allait être déterminante : ou mon plan fonctionnait et dès demain soir, je serais en contrôle de la mafia Bulgare et Serbe, ou mon plan échouait et alors ça serait Igor.

Je pinçais l'arrête de mon nez entre mes doigts. J'avais le cerveau en ébullition. Je n'avais absolument aucune idée de comment ça allait se dérouler et pour la première fois de ma vie, j'avais peur de perdre quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Même si elle était une femme très forte, Aselya ne serait ni armée ni en bonne condition pour se battre, alors ça serair facile pour l'ennemi de lui faire du mal.

Et c'était sans arrêter une seule seconde de penser à elle que je passais la fin du vol...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant