Une petite heure plus tard, nous étions de retour dans le SUV noir, qui nous menait aux types à qui Atanas allait parler.
De ce que j'avais compris, il comptait en découdre. C'était un homme puissant, je n'avais aucun doute sur le fait qu'il les ferait souffrir s'ils ne lui donnaient pas ce qu'ils voulaient.
De mon côté, je n'avais pas un grand rôle dans cette mission, même si au fond j'aurais bien aimé. Ça me manquait d'aider la mafia à tourner, mais ça Atanas ne le saurait jamais.
Je caressais la tête de Spasitel, que j'avais pris avec moi, et la voiture s'engagea sur un chemin de terre.
Elle finissait par s'arrêter à côté d'un grand entrepôt vide et Atanas descendit le premier.
- Viens, ordonna-t-il simplement.
Je descendis et Spasitel me suivit. Avant de rentrer, Atanas se tourna vers moi.
- Ne fais rien foirer. J'imagine que tu sais bien que leur dire que tu as été kidnappée ne changera pas grand chose pour eux.
Je levais les yeux au ciel en guise de réponse, et il se tourna donc pour ouvrir la porte.
Lorsque nous entrions, il n'y avait personne.
- Montrez-vous, exigea alors Atanas.
Et de là, trois hommes sortirent de derrière des cartons vides et empilés.
- Vous me devez trois millions de dollars.
Eh bah, il ne passait pas par quatre chemins. Spasitel aboya, comme pour appuyer son propos.
- C'est qui elle ? lança alors un des types en me désignant du menton.
- On s'en fiche d'elle. Je veux mon argent et vite.
Les trois types échangèrent des regards et l'un d'entre eux s'avança vers moi.
- Donne-nous la fille, et on te donnera ton pognon.
Atanas se mit soudain à rire. C'était un faux rire stipulant qu'il n'allait pas tarder à faire un carnage, je commençais à le connaître.
- Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Vous ne la toucherez pas et pourtant vous me donnerez quand même mon argent.
Le seul type qui avait parlé haussa les épaules.
- Pas de fille, pas d'argent.
Je croisais mes bras sur ma poitrine. Si j'avais une arme, il serait déjà mort et enterré.
Atanas commença à s'avancer vers eux.
- Vous serez tous morts avant même d'avoir effleuré le bout de ses cheveux. On se comprend ou vous avez besoin de plus de preuves ?
Et pour appuyer son propos, il sortit son arme et tira sur un des types en retrait. Il tomba au sol raide, une balle en plein cœur. Spasitel commença alors à aboyer et j'étais répugnée à l'idée qu'il pensait peut-être à dévorer le corps de cet homme.
- Quelqu'un d'autre a envie de tester ma patience aujourd'hui ? demanda-t-il en passant une main dans ses cheveux noirs qui lui retombaient devant les yeux à cause du coup qu'il venait de tirer.
Les deux Serbes qui restaient échangèrent un regard avant de secouer la tête.
- Bien. Maintenant pourrais-je avoir mon argent ?
Ils échangèrent à nouveau un regard.
- Eh bien c'est à dire qu'on ne l'a pas l...
Il ne put même pas finir sa phrase qu'Atanas lui tira une balle en pleine tête à lui, puis au type juste à côté. Ils étaient désormais tous les trois morts. Atanas envoya avec violence son arme contre un mur et fut pris d'un rire incontrôlable. Là, je comprenais vraiment pourquoi il était surnommé « le détraqué ».
- Pourquoi est-ce qu'il faut qu'il y ait toujours des putains d'accros dans mes plans ?? se mit-il à enrager, plus pour lui qu'à mon attention.
Je le regardais faire son caprice tout en me rapprochant de la sortie.
- Allez on s'en va ! J'espère que ces trois clébards morts enverront un message à leur chef.
- Et si ce n'est pas le cas ?? Tu comptes les laisser s'en prendre à la mafia sans rien faire ??
Je tenais à la mafia, je ne voulais pas la voir ternir. Surtout pas entre les mains d'Atanas. Je compris que je l'avais nettement agacé en voyant le regard noir qu'il posait désormais sur moi...
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Détraqué
Romance« Le detraqué », c'était ainsi qu'était surnommé Atanas, le tout nouveau chef de la mafia bulgare, après avoir tué l'ancien chef et pris sa place. Il était connu pour être sans pitié et complètement fou, et lorsqu'il avait une idée en tête, absolume...