chapitre 23

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Lorsque nous atteignions son bureau, il ferma la porte à clés derrière moi et alla s'assoir sur son fauteuil.

De là, il s'alluma une cigarette qu'il ne fuma même pas et prit la parole.

- Je t'ai déjà dit de ne pas parler de ma main bionique, et toi tu l'as fait. Est-ce que moi j'ai parlé à nouveau de ton père le pervers ? Je ne crois pas, non.

- Oh, tu es un modèle de vertu, ironisais-je en croisant mes bras sur ma poitrine.

Il hocha la tête.

- Ta vie ne sera pas affectée de la perte d'un morceau de doigt. Ce n'est pas comme si tu avais perdu ta main entière.

- Mais c'est ce que tu comptais faire ! Te rends-tu compte du niveau de ta folie ?? Sans parler du fait que tu gardes une pièce remplie de cadavres et que tu nourris parfois tes chiens de viande humaine !

Il inclina la tête sur le côté et porta la cigarette à ses lèvres. Il en prit une taffe et grimaça.

- Files-en moi une, disais-je en tendant ma main.

Il me lança le paquet qui contenait également le briquet et je m'en sortis une.

- Attention, ça se trouve je les ai couverte d'essence pour que tu t'enflammes, lançait-il avec un demi-sourire.

Je le fusillais du regard tout en lui relançant son paquet.

Je portais la cigarette à mes lèvres et tirais une taffe tout en l'observant. Bien heureusement, je ne m'enflammais pas.

- Je ne te couperai plus de doigt, et toi en échange tu arrêteras de parler de ma main. On se comprend ? fit-il.

- Mmh, fis-je en soupirant.

Nous commencions à nous dévisager mutuellement et aucun d'entre nous ne détourna le regard. Ça dura bien 6, 7 secondes avant que quelqu'un ne toque à la porte et nous fasse tous les deux détourner les yeux.

- Quoi ?? s'énerva Atanas.

Et honnêtement, je me demandais comment il pouvait avoir autant d'hommes qui travaillaient pour lui vu la manière dont il les traitait.

L'homme rentra et ne se priva pas de me contempler. Je levais les yeux au ciel en croisant mes bras sur ma poitrine et grimaçais car mon doigt coupé frotta sur le tissu de mon haut.

- Monsieur, on a un souci avec les Serbes.

- Comment ça ??

- Ils ont bien reçu la livraison qu'on leur a envoyé, mais ils n'ont toujours pas payé.

Atanas se pinça l'arrête du nez tandis que je souriais doucement. Du temps où mon père était encore à la tête de la mafia, il avait eu tellement de problème avec la mafia Serbe qu'il avait préféré arrêter tout échange avec eux. J'aurais peut-être dû prévenir ce cher Atanas ? Évidemment que non.

- Vous voulez que j'envoie des hommes gérer le problème ? demanda l'homme.

- Non, c'est un problème dont il faut que je me charge personnellement. Prépare le jet, je décolle dans une heure.

Je haussais les sourcils. Il allait réellement partir en Serbie ? J'allais être tranquille pendant plusieurs jours ?

- Et toi tu viens avec moi, je ne te fais pas confiance seule avec mes hommes pendant plusieurs jours, ajouta-t-il.

- Parce que tu penses que l'un de ces porcs m'intéresse ? demandais-je en affichant clairement le dégoût sur mon visage.

- Non, et ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu le sais très bien.

J'appréciais le fait qu'il me pensait capable de déjouer tous ses hommes pour m'enfuir. Son seul point positif, c'était qu'il n'avait encore jamais été sexiste à mon égard. Ça n'excusait pas son comportement avec moi, bien sûr.

- Et si je ne veux pas ? fis-je en fronçant les sourcils.

Il se mit à rire.

- Parce que tu crois que tu as le choix ? Va préparer tes affaires, on décolle dans 58 minutes.

Bon, comme je ne pouvais pas vraiment argumenter, je ne pouvais que la fermer.

Serbie, me voilà...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant