chapitre 87

11.2K 566 100
                                    

Tandis qu'Atanas me détachait, Igor me prit par le bras pour me diriger jusqu'à la sortie de la cave.

- J'ai déjà hâte d'être à la nuit de noce... me glissa-t-il à l'oreille.

Je ne répondais pas, et me contentais d'échanger un regard discret avec Atanas.

- Je suis content d'enfin me débarrasser de ce poids, tu ne réalises pas à quel point tu me sauves, Igor, lança-t-il.

Igor rigola et mît une claque amicale dans son dos. Je savais pertinemment que ce geste devait l'horrifier mais il ne pouvait rien faire, et ça me faisait doucement rire malgré la situation.

Tandis qu'Igor nous entraînait sur la piste d'atterrissage du QG, l'homme qui m'intéressait réellement nous suivait sans un mot, et je me demandais si je le reverrais un jour.

Une fois devant le jet, Igor me poussa à l'intérieur et j'avais alors l'occasion d'échanger un dernier regard avec Atanas, avant que le chef de la mafia Serbe ne monte à son tour et que la porte ne se referme derrière lui.

J'étais désormais seule, entre les mains d'Igor, cet homme vil et pervers. Et ce fut à ce moment-là que je réalisais que même si Atanas était complètement détraqué et possédait de légères tendances psychopathes, j'étais en parfaite harmonie avec lui. Nous étions en accord sur les mêmes sujets et jamais il ne m'avait rendu soucieuse comme Igor le faisait.

Honnêtement, je n'étais pas rassurée d'être seule avec lui. Il pourrait me frapper à sa guise, et même me violer, voir me tuer. Il devait bien peser 120 kilos de gras, et ses cheveux longs et noirs attachés en queue de cheval étaient si sales que je me demandais s'il n'avait pas en réalité plus de 50 ans.

Il posait sa main sur ma cuisse et je sursautais.

- Alors, pour quand est prévu le marriage ? crachai-je avec haine.

- On se marie dans deux jours, ma beauté. On te fera parvenir une superbe robe et tous mes hommes verront que j'ai gagné.

Je levais les yeux au ciel et tournais la tête pour ne plus avoir à regarder ses dents jaunes.

Là aussi, je remarquais seulement maintenant qu'Atanas était un vrai régal pour les yeux. Toujours apprêté et propre sur lui, les cheveux parfaitement coiffés et lui au moins, il avait de belles dents.

- Tu penses à tout ce que toi et moi pourrons faire après-demain soir ? retentit son ignoble voix de vipère. On pourra jouer au papa et à la maman...

Je me tournais vers lui et lui jetais un regard médisant.

- Tu ne préférerais pas plutôt jouer au papa et à la fille ? Ça semble plus d'actualité tu ne penses pas ?

Et il me mît une troisième gifle si forte qu'elle me fit tomber de mon siège. En supplément, il se leva et me mît un coup de pied dans le ventre. Je grimaçais mais de rage, pas de douleur. Je voulais tuer cet homme.

Je ne savais pas combien de temps il restait avant que nous arrivions en Serbie mais une chose était certaine, j'étais pressée de sortir de cet espace confiné. Je me relevais et m'asseyais le plus loin possible d'Igor et heureusement, il ne fit pas d'autre remarque malsaine ou déplacée. Tant mieux, parce que j'aurais réellement fini par m'en prendre à lui physiquement. Les insultes c'était le maximum que je pouvais faire, et je n'allais certainement pas m'en priver.

Maintenant, j'allais prier pour qu'Atanas arrive à temps et que tout le plan se déroule à merveille. Dans le cas contraire, je serais contrainte de rester la femme d'Igor jusqu'à sa mort et ça, c'était vraiment inenvisageable...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant