chapitre 12

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Aselya

Oh cet homme. J'aurais voulu l'égorger sur place. Pour qui se prenait-il, à parler de choses qui ne le concernaient pas ?

Effectivement lorsque ma mère était morte, mon père était entré en dépression et il était tellement prêt à tout pour la revoir qu'il a parfois imaginé que j'étais elle, lorsqu'il était drogué. Il m'avait fait du mal, mais il restait mon père. J'avais grandi dans le monde de la mafia, il en fallait plus pour m'atteindre.

Assise seule sur mon matelas posé a même le sol dans la cave, je broyais du noir tout en admirant le plafond crasseux et humide. J'avais retiré la chemise qu'Atanas m'avait donné et j'avais enfilé un gros sweat ainsi qu'un jogging puisque j'avais enfin eu la valise qui contenait mes vêtements.

Mon père n'était pas un monstre, il était simplement perdu, non ? Je ne voulais pas croire le contraire, il s'était toujours excusé après m'avoir fait du mal. Je savais que ce n'était pas normal, mais bon sang nous étions dans la mafia... je ne pouvais pas me permettre de pleurer pour une telle chose. C'était du passé maintenant, mon père s'était calmé en arrêtant la drogue et en prenant des médicaments pour empêcher ses crises psychotiques...

J'avais mal au crâne. Atrocement mal au crâne. J'en avais assez souvent des migraines à vrai dire. Peut-être parce que mon cerveau tournait toujours très rapidement. J'avais toujours pleins de pensées qui me traversaient l'esprit. Celles qui me faisaient le plus peur, c'était celles que je ne pouvais contrôler, qui étaient intrusives et m'obligeaient à penser à des actes horribles. Ce n'était pas très agréable.

Je fermais les yeux de rage en entendant Atanas déverrouiller la porte.

- Il fait déjà nuit.

- Oh, et tu vas partir chasser avec ta meute de chien ? Ah non pardon, c'est toi qui va chasser tes propres chiens puis qu'apparemment tu en manges.

Il inclina la tête sur le côté et s'avança vers moi.

- Je te signale que toi aussi tu en as mangé, et tu as semblé apprécier vu la vitesse à laquelle tu l'as ingéré.

Je me redressais immédiatement et le dévisageait comme s'il venait de tuer toute ma famille.

- Ne me dis pas que la viande de ce midi était du chien.

Un sourire se dessinait petit à petit sur son visage. Alors, je lui sautais littéralement dessus. Je le frappais à deux reprises au torse et au visage avant qu'il ne m'attrapa par les poignets et qu'il ne me plaqua contre le mur le plus proche. Sa respiration était saccadée, son haleine puait... les cacahuètes ? Et il me fixait droit dans les yeux sans cligner une seule fois des paupières.

- Si tu ne veux pas coopérer, je finirai par te tuer.

- Alors tues-moi dès maintenant ! Pourquoi perdre ton temps avec moi alors que je ne serai jamais de ton côté ??

Son regard s'assombrit encore un peu plus.

- C'est ce que l'on verra, dit-il.

Et il m'attrapa par le col de mon sweat pour m'emmener à sa suite.

- Qu'est-ce que tu fous ?! m'exclamais-je en me débattant.

- On va passer la soirée ensemble. On deviendra amis et tu t'associeras avec moi.

Franchement, chapeau, il y croyait. Mais pensait-il vraiment que je serais capable de me lier à un homme surnommé « le détraqué » ? Il avait vraiment un problème.

Une fois dans le salon, il me posa avec délicatesse (il me balança) sur le canapé et ouvrit une bouteille de vin.

- L'alcool c'est bon pour se confier, dit-il en haussant un sourcil. Ce soir on va s'amuser.

Je croisais mes bras sur ma poitrine tout en le regardant ouvrir la bouteille avec ses dents. La soirée s'apprêtait à être... intrigante.

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant