chapitre 29

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Il était environ vingt heures, et Atanas avait complètement refusé quand je lui avais demandé d'aller manger au restaurant de l'hôtel. Alors nous étions désormais là, lui et moi,, en train de nous dévisager pendant que je mangeais une soupe de nouilles et lui une côte de bœuf.

- Tu n'as pas intérêt à me réveiller toutes les heures en allant pissant cette nuit, lança-t-il.

- Ça ne risque pas d'arriver puisque je ne vais pas dormir avec toi.

Un rire lui échappait.

- C'est marrant, la manière dont tu penses avoir le contrôle sur tout ce qui en réalité t'échappes.

Je fronçais les sourcils et finissais la soupe d'une traite. Ça me brûlait la gorge, mais je n'en laissais rien paraître.

- Tu sais que tu es une belle femme, n'est-ce pas ? commença-t-il alors.

- Oui, je le sais, fis-je en croisant mes bras sur ma poitrine. Et alors ?

Un sourire se dessinait sur ses lèvres.

- Tu sais que si tu ne coopères pas, je n'aurais pas de mal à te vendre à un mafieux peu scrupuleux ?

Je haussais les épaules.

- Je le tuerai avant qu'il ne puisse seulement penser à poser une main sur mon corps.

Il hocha lentement la tête et n'ajouta rien.

La fin du repas se déroula donc dans le plus grand des silences, pour mon plus grand bonheur. Le moins il l'ouvrait, le mieux c'était.

Après avoir fini de manger, il partit dans la chambre.

- Je dors sur le canapé, annonçais-je alors.

De toute manière il y avait des gens qui surveillaient pour ne pas que je m'enfuis, il n'avait aucune raison de refuser.

- Fais ce que tu veux, mais tu le regretteras bien vite.

Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire par là, mais peu m'importait. J'étais trop fatiguée et je n'avais qu'une envie : fermer les yeux et tomber dans les bras de Morphée.

**

Deux heures plus tard, j'étais toujours réveillée. Non seulement le canapé était extrêmement dur, mais en plus Spasitel dormait sur moi et il m'écrasait complètement et me donnait beaucoup trop chaud.

Je voulais aller dans le lit avec Atanas, mais ma fierté ne me le permettait absolument pas.

Alors, je me retournais pour la énième fois et cette fois-ci, la lumière s'alluma. Je me redressais en plissant les paupières et Atanas apparut dans mon chant de vision. Il était torse nu avec un jogging noir. C'était la première fois que je le voyais porter autre chose qu'un costume.

Mais ce qui me marqua immédiatement, c'était qu'il n'avait pas sa main bionique. Son bras s'arrêtait au niveau du poignet et il n'avait plus rien après. Ni main, ni doigts. Comme il remarquait que je m'attardais dessus, il leva les yeux au ciel.

- Si je t'entends encore faire du bruit je vais vraiment t'étouffer à mains nues, dit-il alors. Viens dans le lit, tu dormiras mieux.

Je secouais la tête.

- C'est hors de question.

Il levait les yeux au ciel et passait une main dans ses cheveux avec sa seule main. Ensuite, il s'approcha de moi, m'attrapa par le bras et me fit lever du canapé. Avant d'avoir le temps de comprendre, il m'entraînait derrière lui jusqu'à la chambre.

- Mais arrête bon sang ! m'exclamais-je.

- Ferme-la.

- Non jamais je...

Il me plaqua contre un mur en plaquant sa main sur ma bouche pour me faire taire.

- Je ne me répéterai pas Aselya. Ferme ta bouche avant que je n'ai la mauvaise idée de te couper la langue et de la donner à bouffer à ton clebs.

Je le regardais délibérément de haut en bas avec un air mauvais sur le visage, puis entrais dans la chambre et m'asseyais sur un coin du lit. Il éteignit alors la lumière et se glissa sous les draps.

- N'ai pas peur, j'arrête de mordre à la nuit tombée, ironisa-t-il.

Je soufflais bruyamment pour qu'à défaut de me voir, il puisse m'entendre.

- J'espère que tu n'es pas du genre à avoir peur du noir, j'ai tendance à prendre toute la couette quand je dors, ajouta-t-il.

Il parlait toujours d'une manière si détaché. Il pouvait parler de meurtre comme de couette sur le même ton. C'était ça, qui le rendait détraqué à mes yeux.

C'était dans un énième soupire que je me glissais sous les draps, m'allongeais et fermais les yeux dans l'espoir d'enfin tomber dans un profond sommeil...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant