chapitre 10

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Atanas

- Alors, comment se portent les affaires ? demandait mon frère.

Je haussais les épaules.

- Récemment j'ai fait du tartare de bras.

- Du... ?

Il fronça les sourcils en regardant la viande qu'il était en train de manger. Aselya le regardait avec des yeux ronds, comme étonnée qu'il pouvait me penser capable de leur servir une telle chose.

- C'est du veau, répondis-je à la question muette d'Atlas en plissant les paupières.

Il ricana.

- Je me méfie avec toi, t'as déjà mangé du chien après tout.

La fourchette d'Aselya tombait bruyamment dans son assiette tandis que je m'avachissais dans mon siège, ennuyé par cette conversation.

- T'es vraiment un porc ! s'exclama-t-elle.

Je fronçais les sourcils et lui transmis un avertissement.

- Arrête de parler aussi fort chérie, pas devant mon frère.

Elle croisa ses bras sur sa poitrine et entra dans mon jeu.

- Oh désolée, je pensais que tu aimais quand je criais fort. Ça ne doit être que pendant le sexe que tu apprécies alors.

Je passais ma langue sur mes dents pour me retenir de dire une connerie. Même si je rêvais de l'entendre crier, je devais bien avouer qu'elle savait provoquer sans crainte. Elle savait pertinemment que si je le souhaitais, je pourrais servir ses deux mains en repas à mes chiens de garde. Pourtant, elle préférait sauver son honneur avant tout.

- Brouille de couple ? souffla mon frère. Tu sais comment on fait fermer leur gueule aux femmes ? En enfonçant notre queue dans...

Mais il n'avait pas le temps de finir sa phrase qu'Aselya lui balança son verre d'eau en plein visage.

- Et voilà comment on fait fermer sa gueule à un putain d'enfoiré.

Mon frère me jeta un bref coup d'œil et je soupirais à nouveau tout en fermant les yeux et en posant mon poing contre ma tempe.

Il se leva brusquement et attrapa Aselya à la gorge. D'une main habile, il la tira sur la table et l'allongea dessus. Je me levais, prêt à intervenir avant qu'il ne la tue et que je ne me retrouve dans la merde.

Il commença à défaire sa braguette et je compris qu'il voulait réellement la faire taire à sa manière.

- Atlas, arrête, lançais-je.

Je ne tenais pas particulièrement à mon frère mais je ne voyais pas vraiment comme raisonnable de tuer la dernière famille qu'il me restait. Cependant si il compromettait mon plan d'être à la tête de la mafia Bulgare, je n'allais pas hésiter à m'en prendre à lui.

Comme il ne m'écoutait pas et qu'il étranglait désormais Aselya d'une main en sortant son sexe de l'autre, je levais les yeux au ciel.

Je partis donc dans la cuisine et regardais les différents instruments que je possédais. S'il y avait bien une chose qui me foutait en rage, c'était que l'on ne m'écoute pas. Je n'avais pas l'habitude que l'on ne m'écoute pas. Tous mes hommes m'écoutaient. La seule qui ne le faisait pas, pour le moment je ne pouvais pas la tuer. Cette fois-ci j'allais faire ce que j'aurais dû faire depuis longtemps déjà : tuer mon frère en défoulant la rage que je possédais pour Aselya sur lui.

J'observais plusieurs instruments ordinaires de ma cuisine. Tiens, un mixeur ? Non, ça allait être compliqué de le maintenir en place.

Et puis je repensais alors à mon idée de tout à l'heure. J'avais pensé à fès chiens pour manger les deux mains de ma captive, mais pourquoi pas pour celle de mon frère qui ne savait pas les garder dans ses poches en m'écoutant bien tranquillement ?

Je fis donc signe à l'un de mes hommes de venir et lui ordonnais de ramener les cinq doberman qui servaient à protéger la propriété. Ils n'obéissaient qu'à moi et exerçaient le moindre de mes souhaits, on se serait presque cru dans le film « Dog Man ».

J'entendais mon frère et Aselya se battre, et compris qu'elle ne se laissait pas faire. D'ailleurs, le contraire m'aurait étonné.

Lorsqu'on me ramena mes chiens, je les emmenais jusqu'à la salle à manger où Aselya était en train d'étrangler mon frère qui lui, tentait de lui écarter les cuisses, et leur fis sentir le manteau qu'Atlas avait enlevé en arrivant et qui portait donc son odeur.

Le spectacle allait commencer.

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant