chapitre 59

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Couteau en main, je poussais la porte de la chambre dans laquelle ils étaient d'un coup brusque pour que le verrou cède. Ils me dévisagèrent tous les deux tandis que je commençais à sourire.

- Alors, on prend du bon temps ?

Je m'approchais de mon homme et le tirais par le bras. Aselya, confuse, était en soutien gorge et en jupe.

- Non mais on ne te dérange pas ?? s'exclama-t-elle en se levant du lit.

- Si, un peu justement.

Et c'était à ce moment-là que je tranchais la gorge de mon homme de main d'un coup bien agile. Il s'effondra au sol tandis que le sang colorait le tapis blanc d'une très jolie teinte rougeâtre. Aselya me fusillait du regard.

- Pourquoi tu as fait ça ?? J'ai le droit de prendre du bon temps si je le souhaite, à ce qu'il me semble.

- Pas avec d'autres hommes.

- Mais pourquoi ??

- Je n'en sais rien. Je n'aime pas voir ça.

Elle fronçait les sourcils.

- Parce qu'en plus tu nous espionnais ?

- Ouais, logique.

Elle se rapprocha de moi et me poussa rageusement par les épaules avant de sortir de la pièce, toujours en soutif. Elle était agaçante. Je la suivais donc et elle soupirait de rage en le remarquant.

- Ne me suis pas ! cria-t-elle en se tournant vers moi.

Certains de mes hommes présents dans le couloir nous dévisageaient. Pendant ce temps, je me rapprochais lentement d'elle.

- N'oublies pas que je t'ai sauvé la vie, ce matin.

Elle entrouvrait la bouche, prête à répondre, mais ne trouvait rien à redire. C'était plutôt satisfaisant à voir, d'ailleurs. Elle continuait son chemin en direction de sa chambre et tenta de la fermer avant que je ne la suive à l'intérieur, sauf que je donnais un grand coup de pied dans la porte, ce qui l'ouvrit en grand et fit chanceler Aselya.

- Bah vas-y et la prochaine fois tu n'as qu'à me mettre un coup de pied à moi ça sera plus rapide ! s'écria-t-elle rageusement.

Je refermais la porte derrière moi pour ne pas donner un spectacle gratuit à mes hommes, et me rapprochais d'elle.

- Voyons, penses-tu réellement que je serais capable de te blesser physiquement ?

- Oh que oui tu en es capable.

Un petit sourire se dessinait alors sur mon visage.

- C'est vrai, j'en serais capable.

- Et tu n'imagines pas à quel point j'en suis capable également ! dit-elle en se rapprochant rageusement de moi.

- Ah oui ? fis-je en brisant les derniers centimètres qu'il restait entre nous.

Elle hocha la tête.

- Alors vas-y, prouve-le moi.

Elle ne perdait pas une seconde et me gifla de toute ses forces. Je touchais ma mâchoire pour éviter un claquage, puis me ruais sur elle, l'attrapais par les poignets et la plaquais contre un des murs de sa chambre. Comme je la tenais, elle ne pouvait pas faire grand chose à part me fusiller du regard.

Mes yeux se plissaient tandis que je l'observais de long en large. Elle était sublime et la manière dont son torse se soulevait rapidement à cause de sa respiration frénétique ne me rendait pas moins attiré par elle. Mais là, trop focalisée sur elle, je perdais mes réflexes et lui laissais donc l'opportunité de me mettre un coup de tête avec la sienne. Je reculais en arrière de quelques pas et tombais à la renverse, puis elle venait se positionner à califourchon autour de moi et de mon front en sang.

- Tu vois, je suis capable de te faire du mal, lança-t-elle.

- Oui, j'ai vu ça...

- Eh bah alors ? Tu ne comptes pas te venger ?

Sans même répondre, je la faisais basculer puis me retrouvais cette fois-ci au dessus d'elle, toujours à même le sol. Là, j'approchais ma bouche de son oreille et murmurais :

- Arrête ça, j'ai presque l'impression que tu en as envie.

J'écartais ensuite mon visage du sien pour la dévisager. Sa respiration était toujours aussi irrégulière et ses yeux ne quittaient pas les miens. Je n'arrivais pas à comprendre l'émotion qu'ils transmettaient. Les miens quant à eux laissaient paraître du désir uniquement.

Je me penchais sur son cou et mes lèvres l'effleurèrent. Je sentais sa peau frémir et elle ne me repoussait pas. Un rictus se dessinait alors sur mon visage tandis que je m'éloignais d'elle et me remettais debout.

- Je viens de comprendre quelque chose, dis-je alors en m'éloignant vers la sortie.

- Et qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle d'un air hautain en se redressant en position assise.

- Le désir n'est pas à sens unique. Ton corps a autant envie du mien que le mien a envie du tien.

Et c'était sur ces belles paroles que je quittais enfin la pièce.

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant