chapitre 56

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insta : lauradecque

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J'étais enragée contre moi-même. Comment avais-je pu laisser une telle chose arriver ? Ça faisait des semaines que je n'avais pas pu m'entraîner, j'avais perdu mes réflexes...

- J'ai dit pose ton arme ! cria alors le serbe en accentuant la pression de sa crosse sur ma nuque.

Une petite douleur me prit mais je ne le laissais pas paraître. Comme je n'avais pas d'autre choix, je posais lentement mon arme au sol. Une fois que cela était fait, le serbe me retourna et m'observa deux secondes.

- Il vaut mieux être sûr que tu ne caches pas d'autre arme sur toi. Déshabille-toi.

Je haussais les sourcils.

- On a vu mieux comme avances, tu ne crois pas ? le provoquai-je.

Et il me gifla. Ma tête partit sur le côté mais heureusement pour ma dignité, je ne perdais pas l'équilibre. Désormais, la rage à son égard pouvait se lire dans mes yeux. Il commença à ricaner.

- Déshabille-toi avant que je ne t'arrache tes fringues de force.

Mais à ce même moment, j'aperçus une ombre furtive derrière le serbe. Était-ce Atanas ?

- Qu'est-ce que tu regardes derrière ? lança-t-il alors en braquant à nouveau son flingue sur moi.

Et la seconde qui suivit, un bruit de balle traversant l'air retentit. Il s'effondra au sol, une balle en plein dans le dos. Je commençais alors à sourire, mais reprenais un visage neutre lorsque Atanas apparut dans la pièce. Il avança jusqu'au serbe allongé au sol et l'enjamba.

- Dis-donc, lorsqu'une dame te fait comprendre qu'elle ne veut pas se déshabiller devant toi tu ne la gifles pas.

Puis il releva la tête vers moi.

- Si tu me laissais te déshabiller, je te garantis que l'on passerait tout les deux un moment excellent.

Je haussais les sourcils et croisais mes bras sur ma poitrine après avoir ramassé mon arme.

- Parce que tu t'imagines que je finirais par céder un jour ?

Il commençait à sourire.

- Non, je montrais juste à notre ami comment draguer.

Puis il baissa la tête vers ce fameux «  ami ».

- Un dernier mot marquant à ajouter avant de mourir ?

Il nous regarda tour à tour avant de lancer une insulte en serbe. La seconde d'après, il se prit deux balles : l'une de mon arme, et l'autre de celle d'Atanas.

- C'est excitant d'ôter la vie à une personne au même moment, tu ne trouves pas ? demanda-t-il en se tournant vers moi.

- Je crois surtout que tu es sérieusement atteint. C'est bon, on a fini ?

Il hocha la tête et tendit sa main bionique vers moi.

- Ne me dis pas que tu veux que je te prenne la main.

- Non, je ne la sentirais même pas. Passe-moi ton arme.

Je soupirais tout en la lui rendant. Puis, nous sortions de la maison et repartions vers la voiture.

Une fois à l'intérieur de celle-ci, il démarra et une pensée me traversa l'esprit.

- Dis-moi, pourquoi est-ce que tu m'as sauvé ? Si ce serbe m'avait tué, tu n'aurais eu aucune raison d'avoir des soucis avec le gouvernement puisqu'il y aurait eu une preuve que tu n'y étais pour rien grâce à la balistique.

Il haussa les épaules.

- J'ai l'habitude de défendre mes hommes, alors je t'ai défendu.

Je lui lançais un regard en coin un peu trop long. J'étais peut-être effrontée, mais je savais reconnaître que je lui devais ma vie. L'une des priorités les plus importantes dans la mafia était la fidélité. Il fallait sauver n'importe lequel de nos hommes si jamais il y avait un problème, et c'était ce qu'il venait de faire. Alors même si c'était un traitre, il avait tout de même respecter l'un des critères de base. Et autant que je lui en voulais d'avoir tué mon père, autant je lui étais désormais reconnaissante de m'avoir sauvé.

Même si je ne l'aimais pas, j'étais obligée de reconnaître qu'il venait désormais de remonter dans mon estime. Et ça, c'était vraiment inespéré...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant