chapitre 46

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Atanas

Aselya me rejoignait en tirant sur mon joint. À ce même moment, un orage explosa.

- On est au parfait endroit pour profiter d'un orage, lançai-je sarcastiquement.

En vérité, il en fallait bien plus pour m'impressionner. J'avais déjà été touché par la foudre, et ce n'était pas si atroce que ça. Depuis, je ne sentais plus le goût du sel. À part ça, je n'en avais pas garder de séquelle. Physique, du moins. Je souriais tout seul face à ma remarque.

- Et tu aimes être surnommé « le détraqué » ? m'interrogea la belle créature à ma gauche.

- J'adore ça. On dirait le surnom d'un méchant dans un film.

- Pourquoi est-ce que tu fais une obsession sur le fait de vouloir ressembler à un méchant dans un film ?

Je me tournais vers elle.

- Parce que j'apprécie cela.

- Les acteurs de films ?

- Non, les films.

Elle ne se cacha pas pour lever à nouveau les yeux au ciel.

- Je croyais que ton genre de film c'était plutôt les snuff movies ?

- Je ne les considère pas comme des films, plutôt comme des leçons d'apprentissage.

Elle me dévisageait quelques secondes avant de reprendre son chemin.

Et soudain, elle trébucha sur une branche et je la rattrapais avant qu'elle ne s'étale au sol. Nos visages étaient très proches, et je remarquais alors une cicatrice au-dessus de son sourcil gauche.

- Quoi, tu veux m'embrasser comme le font les personnages de tes films ? ironisa-t-elle avec agacement dans la voix.

Alors, je la relevais sans pour autant la lâcher.

- Tu as une peau vraiment magnifique. Tu sais que je pourrais la revendre vraiment chère...

- Ouais, tu m'as déjà sorti un truc du même genre il n'y a pas si longtemps que ça.

Je haussais les épaules.

- Au moins maintenant tu es certain que je ne mentais pas.

Elle haussa les sourcils.

- Oui tu as raison, je suis ravie de savoir que mon corps entier vaudrait très cher revendu en plusieurs morceaux.

Un léger rire m'échappa. Puis, lorsque je voyais qu'elle ne disait pas cela que le ton de l'humour, je me calmais.

- Et qu'est-ce que c'est, cette cicatrice au-dessus de ton sourcil gauche ?

Elle leva les yeux au ciel pour la énième fois de la soirée, mais ça ne semblait pas diriger envers ma personne pour une fois.

- Mon enfoiré d'ex m'a frappé avec un vase en verre et j'ai failli perdre mon œil. Évidemment, je l'ai tué sur le champ. C'est bien, c'est l'heure des confidences ? se moqua-t-elle.

- Eh bien, ce n'est pas digne d'un gentleman. Si jamais tu travaillais avec moi, jamais je ne t'exploserais de vase en verre sur le visage.

- Oh, comme c'est charmant. Tu sais qu'enfermer une femme dans une cave pendant plusieurs jours ça ne fait pas tres gentleman non plus ?

Je haussais les épaules, prêt à rétorquer, mais une forme suspecte un peu plus loin attira mon attention. Je m'en approchais donc, suivie par Aselya, et une forte odeur de putréfaction s'empara de moi. En m'approchant, je compris que c'était bien ce à quoi je pensais.

- C'est donc ici qu'ils l'ont emmené.

- Qui à emmener qui ici ? demanda-t-elle en dévisageant les restes de corps qui se trouvaient sous notre nez.

Il n'y avait plus qu'un bout de mâchoire, sûrement des hanches, une main et une jambe complète remplie de verres.

- Les chiens qui ont bouffé mon frère. Je savais qu'ils avaient disposé des restes à leur guise. Ce n'est pas marrant, même eux ne voulaient pas finir cet idiot. Je t'ai déjà dit qu'il avait violé notre mère avant de la tuer ?

Elle fronça les sourcils.

- Oui, tu me l'as déjà dit...

Tiens c'était étrange, je ne m'en souvenais pas. Je sortais mon téléphone et pris alors une photo des restes de mon frère, que je mettais ensuite en fond d'écran. Aselya me regardait en grimaçant.

- T'es vraiment chelou.

Et tandis que nous nous éloignions, je me demandais combien de temps le corps allait mettre pour disparaître complètement. Il faisait froid en ce moment, alors je supposais au moins quelques mois.

Et tandis que j'avais la tête dans mes pensées à faire des paris contre moi-même, nous retournions au QG et chacun retrouva enfin son lit respectif...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant