Aselya
- Des fringues. Il me faut des fringues, tu comprends ?
C'était ce que je venais de réaliser après avoir dormi seulement quelques heures après notre promenade nocturne avec Atanas. Je voulais m'habiller et je n'avais plus rien à me mettre.
Spasitel inclina la tête sur le côté sans rien répondre puisque c'était un chien, et c'était quand même celui et le seul que je considérais comme mon meilleur ami depuis que j'étais retenue ici en captivité.
Je m'éloignais donc de mon dressing et sortais de ma chambre, en direction du bureau d'Atanas. J'ouvrais sa porte sans même frapper.
- J'ai besoin de...
Je m'interrompis net en remarquant une tête humaine posée sur son bureau. Mais il y avait seulement la tête, pas de corps.
- Ça ne te suffit pas de collectionner les cadavres, il faut en plus que tu collectionnes les têtes coupées ?
Il secoua négativement la tête.
- Mon assemblée me comble assez, lança-t-il. Cette tête que tu vois là était la tête de l'un de mes gars. C'est une menace des Serbes. D'après eux, c'est moi qui ai ouvert les hostilités en tuant leurs hommes en premier.
Je soupirais. Si seulement je pouvais diriger la mafia, ce problème serait résolu en un rien de temps.
- Je sais que tu as envie de t'en mêler, dit-il à mon intention.
- Oui, mais je ne le ferai pas. Tant que la mafia est entre tes mains, je ne vois pas pourquoi je ferai quoi que ce soit pour te rendre son contrôle plus facile.
Il haussa les sourcils.
- Et pourtant je suis certain que tu aurais les connaissances nécessaires. Des connaissances que moi-même je n'aurais pas puisque je n'ai pas grandi dans le monde de la mafia comme toi.
- Arrête de vanter mes mérites. La manipulation par la séduction, c'est un classique.
- Et ça fonctionne ?
- Non ! Je suis venue te voir parce que je veux aller en ville faire du shopping.
Il grimaça.
- Commande en ligne, comme tout le monde.
- Ah parce que tu veux me faire croire que tes costards Prada sur-mesure sont commandés en ligne ? Je veux essayer des fringues dans des boutiques pour voir ce qui me va ou ce qui ne me va pas.
Il releva la tête de son bureau.
- Alors comme ça tu regardes attentivement comment je m'habille ?
J'entrouvrais la bouche. Il trouvait toujours le moyen de m'agacer un peu plus.
- Si je réponds oui, on y va ?
- Peut-être.
Je basculais ma tête en arrière de rage.
- Je te laisserai donner ton avis sur les fringues que j'essaye ! capitulai-je à moitié.
Un petit rictus se dessinait sur ses lèvres tandis qu'il murmurait :
- Interessant. Ok, ça me va.
Nous descendions donc jusqu'à son garage après que je me sois habillée d'une robe courte et à bretelles rose et que j'ai enfilé ma grosse veste en fourrure marron qui descendait jusqu'en dessous de mes genoux. Puis, nous nous installions dans une jolie Bentley bleu nuit et il actionna le moteur.
- Je dois te prévenir, je n'ai pas le permis, m'informa-t-il.
Et il appuya sur la pédale de démarrage, et il commençait à rouler tandis que je le dévisageais en me demandant si j'aurais dû faire mes adieux à Spasitel.
J'y croyais à peine, c'était la première fois que je quittais l'enceinte du QG depuis que je m'étais faite enlever.
J'allais enfin revoir une population normale, m'arrêter dans un café ou deux...
Et je réalisais soudainement à quel point ces différents éléments du quotidien me manquaient. Je n'y avais pas réellement pensé jusque-là, trop conditionnée par mon besoin et mon envie de tuer Atanas et de récupérer le rôle de chef.
Et à contrecœur, je réalisais que l'option de revenir sur le trône de la mafia seule était de moins en moins possible...
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Détraqué
Romance« Le detraqué », c'était ainsi qu'était surnommé Atanas, le tout nouveau chef de la mafia bulgare, après avoir tué l'ancien chef et pris sa place. Il était connu pour être sans pitié et complètement fou, et lorsqu'il avait une idée en tête, absolume...