chapitre 37

12.5K 596 86
                                    

Quelques hommes étaient déjà présents et masqués, et tandis qu'Atanas partait les saluer, je faisais le tour de la pièce pour voir s'il y avait d'autres choses intéressantes à découvrir. Il y avait une pièce à côté de la salle de réception qui indiquait être une salle de visionnage. Curieuse, j'y pénétrais et un film était déjà projeté à l'écran alors que la salle était vide.

En la regardant, je compris qu'il s'agissait d'un snuff movie. Un homme était allongé sur une table chirurgicale, attaché, et on lui versait de l'acide sur le corps en petite quantité pour qu'il reste éveillé. Comme ce n'était pas le genre de truc qui me faisait prendre mon pied, je sortais et observais en quoi il avait transformé les autres pièces du ré de chaussé.

Je me dirigeais vers une autre pièce et en la poussant, une odeur nauséabonde me monta au nez. Il y avait une scène avec un micro comme pour faire un speech. Et en face de cette scène, il y avait des chaises qui étaient toutes occupées par des cadavres. En gros, quelqu'un de bien vivant voulant faire un speech pouvait le faire devant non pas d'autres êtres vivants, mais devant ces cadavres. Je grimaçais et sortis de la pièce. Il avait fait vraiment fort.

Il restait une seule autre pièce à laquelle menait la salle de réception, et je m'y rendais. Là, j'y découvrais plusieurs éléments qui semblaient être le parfait combo pour torturer quelqu'un : des tables avec des sangles, des broyeurs, des scies attachées directement aux murs pour éviter un quelconque massacre durant la soirée... il y avait même des fouets et des cravaches.

C'était parfait si on était accro au BDSM. Je sortais donc de la pièce et de retour dans la salle de réception, je m'accoudais à une table.

- Alors, impressionnée ? me demanda Atanas.

Et je pourrais jurer que c'était la première fois que je voyais autant d'entrain dans son visage. Il avait une petite lumière dans l'œil avec laquelle je ne l'avais jamais vu auparavant. D'habitude, ses yeux ne transmettaient aucune émotion.

- Et tu as vu les décos de table ? Je les ai faites moi-même, commenta-t-il avec un petit sourire.

Je regardais les décorations en question et il s'agissait de pots en verre avec des cœurs humains à l'intérieur, conservé dans du formol. Atanas me prit le pot des mains et l'agita sous mon nez. Sans savoir pourquoi, un léger rictus se dessina sur mes lèvres.

- J'ai une blague pour toi, commença-t-il. Comment appelle-t-on un homme sans cœur ?

Je réfléchissais même si ça ne m'intéressait pas vraiment. Puis, je haussais les épaules.

- On ne l'appelle pas, puisqu'il est mort.

J'entrouvrais la bouche tandis qu'il commençait à rire de sa propre blague. Les lumières tamisées violettes et l'ambiance glauque qu'abordait désormais le QG lui donnaient une silhouette très inquiétante, surtout lorsqu'il riait. Je réalisais encore une fois toute la déviance qu'il y avait en lui, à ce moment-là.

- Bon, profites-en pour parler à des gens, tu en as rarement le cas depuis que tu vis à nouveau ici.

Et il s'éloigna vers d'autres arrivants. Je me servais un verre de champagne et le bus d'une seule traite. Puis, j'en pris une deuxième, et une troisième. Ce soir je comptais bien me faire plaisir. Si je pouvais boire la bouteille entière sans être malade, je le ferais.

Et tandis que la salle se remplissait, je commençais à réaliser que j'étais entourée d'hommes aussi perturbés les uns que les autres. Il n'y avait pas de femmes pour le moment, du moins je n'en avais pas vu. Et franchement, ça ne m'étonnait pas vraiment.

En avalant ma quatrième coupe de champagne, je m'accoudais à nouveau à une table tout en me demandant ce que j'allais bien pouvoir faire de spécial durant la soirée...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant