chapitre 16

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J'étais finalement dans la salle de bain, et je venais d'enfiler la robe Versace qu'Atanas voulait que je porte après avoir pris une longue douche. Je ne pouvais mentir là-dessus, elle était sublime. Longue, moulante et à bretelles avec un décolleté en V qui mettait parfaitement ma poitrine en valeur.

Pour le maquillage, il avait acheté deux pinceaux, un épais et un fin, ainsi qu'une palette de maquillage et du mascara, même pas de rouge à lèvres. Bon, j'allais devoir me débrouiller avec ça.

Avec le pinceau épais, j'appliquais du gris foncé pailleté sur mes paupières, puis me fit un eye liner avec le pinceau fin et le fard à paupières noir. Ensuite, je mettais une bonne couche de mascara et enfin, contourais mes lèvres avec le pinceau fin et les coloriais de fard à paupières rouge avec un doigt.

En fin de compte, le résultat était très plaisant. J'ajoutais même un peu de fard à paupières roses sur mes joues pour me faire un peu de blush.

Je coiffais mes cheveux pour la première fois depuis ma séquestration, et les attacha en chignon bas. Je n'avais pas de bijoux à mettre, mais la robe brillait déjà assez par elle-même.

Atanas entra subitement sans prévenir, et je manquais de sursauter. Il était vêtu d'un costume, comme tout le temps, sauf que cette fois-ci il n'était pas habillé entièrement de noir. Il avait une chemise blanche avec un bas marron foncé. C'était étrange de le voir porter des couleurs, pour une fois.

- Tiens, je pensais que tu étais allergiques aux autres couleurs que le noir. On ne t'a jamais appris de frapper avant de rentrer ?

Il soupirait bruyamment.

- Non justement, j'aurais aimé te surprendre à poil. Heureusement qu'il y a des caméras dans la salle de bain.

- Des... ?

Je me retournais vivement, à la recherche de la moindre caméra. Je n'en voyais aucune, et compris qu'il n'y en avait pas quand je le vis se moquer de moi.

Je levais les yeux au ciel quand soudain, un détail accroché à son pantalon attira mon attention.

- C'est... un squelette ? je demandais alors.

- C'est un boui-boui porte-bonheur.

J'affichais une mine dégoûtée.

- Et ça vient de ta collection personnelle de cadavres, je suppose ?

Il m'envoya un sourire franc.

- Non, c'est la mâchoire de ton père. T'es prête on y va ?

Et il sortit de la salle de bain, me laissant bouche bée et choquée par la même occasion.

Je sortais vite de la pièce pour le réprimander quand il m'interrompit avant que je ne puisse dire quoique ce soit.

- Tout le monde est déjà arrivé. Comporte-toi bien.

Il me tendit son bras et je le fusillais du regard en comprenant ce qu'il voulait que je fasse. J'accrochais donc ma main à son bras sans hésiter à le serrer bien fort, mais ça ne sembla pas le déranger.

Lorsque nous descendions les marches, je commençais à apercevoir quelques visages familiers. Des gens qui travaillaient pour mon père, et qui travaillaient désormais pour celui qui portait sa mâchoire comme accessoire...

Tout le monde nous salua lorsque nous atteignîmes la dernière marche. Je souriais faussement, et tout le monde y croyais. J'avais envie de le trahir, de hurler qu'il était un traître, mais je tenais trop à ma vie pour ça. Dans la mafia on apprenait que notre vie était moins importante que la loyauté, pour moi c'était le contraire. Je préférais trahir la mafia en faisant semblant d'être du côté d'Atanas le temps d'une soirée et garder la vie et mes mains. Et mes jambes, aussi...

Tandis que nous nous installions à une table, plusieurs hommes nous rejoignirent et la soirée pouvait enfin vraiment commencer. Il allait me falloir beaucoup de champagne pour assumer jusqu'au bout...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant