chapitre 25

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Comme il y avait un minibar dans le jet, je me levais et en profitais pour me servir quelque chose à boire.

Il y avait du jus de fruit, de l'eau... je prenais donc du champagne.

- On se fait plaisir à ce que je vois, retentit alors une voix dans mon dos, celle d'Atanas.

Je me retournais et tombais nez à nez avec lui. Il n'était qu'à quelques centimètres de moi. Il leva la main dans ma direction et je ne bougeais pas. Je fronçais les sourcils lorsque son index et son majeur vinrent caresser la peau de mon visage.

- Tu as une peau si douce... tu sais qu'elle se vendrait chère sur le marché noir ?

Je balayais ses doigts d'un coup de main et m'éloignais en soufflant. Je savais bien qu'il s'agissait d'une menace silencieuse. Si je ne finissais pas par coopérer, il finirait par me tuer. Bah oui, au bout d'un moment ma mort ne paraîtrait plus suspecte si il était chef depuis longtemps déjà. Un accident était si vite arrivé.

Je m'installais à nouveau sur mon siège et regardais les nuages à travers le hublot tout en sirotant mon champagne.

- Ça va, je plaisantais, fit Atanas en se rasseyant à mes côtés.

- Non, tu ne plaisantais pas.

- Effectivement.

Et il se mit à rire. Je le regardais avec dégoût.

- Je me demande ce que tu trouves de bon au champagne, ça a un goût infecte.

Je me demandais comment il pouvait changer de sujet aussi rapidement, comme s'il ne venait pas de rire du fait de vendre ma peau sur le marché noir. Néanmoins, je lui répondais.

- Tu en as pris plusieurs coupes hier lors du bal.

- Tu m'as vu les boire ? Ah non, t'étais trop occupée à te faire droguer comme une débutante. Je n'ai pas touché à mes verres.

Je ne savais pas si j'étais le plus énervée du fait qu'il me qualifie de débutante ou du fait qu'il n'avait pas tort. C'était la première fois qu'une telle chose m'arrivait, j'avais honte.

Je regardais mon doigt désormais entouré d'un gros bandage. Puis, mes sourcils se froncèrent.

- Tu en as fait quoi, du bout de mon doigt coupé ?

- Crois-moi, tu ne veux pas le savoir.

Et je levais la tête vers Spasitel, qui me regardait avec attention.

- Ne me dis pas que tu lui as donné.

- Mais non. Je l'ai mélangé à la préparation de petits fours. Comme ça, je me suis vengé de tous ceux qui se retourneraient contre moi s'ils savaient comment j'ai réellement obtenu le rôle de chef.

Mes yeux s'agrandirent et je me remerciais mentalement de ne pas avoir mangé de petits-fours.

- Ne me dis pas que tu en as mangé toi aussi.

- Mais non voyons, je ne suis pas...

- Détraqué ? Si, tu l'es.

Il haussa les épaules et réajusta le haut de sa veste de costard. Je finissais mon verre d'une traite et partis m'en chercher un autre. Puis, je décidais de ne pas retourner m'assoir à côté du fou allié avec qui je partageais ce vol.

Je m'asseyais à même le sol à côté de mon nouveau meilleur ami : Spasitel.

Je commençais à lui gratter les oreilles et il semblait plutôt apprécier.

- Je connais plusieurs de mes hommes qui seraient jaloux, commenta Atanas depuis son siège.

- Oh mais tu ne la fermes jamais ??

Il leva sa main bionique bien droite comme s'il prêtait sermon.

- Jamais. Si on m'a doté d'une voix, c'est pour que je l'utilise.

Je levais les yeux au ciel et recommençais à l'ignorer. Il commençait de plus en plus à me taper sur le système et être enfermée dans un tout petit avion avec lui n'aidait pas vraiment. Définitivement, le plus tôt nous arriverions en Serbie, le mieux ça serait...

DétraquéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant