Chapitre 18

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Élisabeth arriva au manoir vers 16h et alla directement trouver Ellen dans la cuisine.

- Milady, que cette balade vous a fait du bien. Vous resplendissez de bonheur ! Fit la domestique.

La brune acquiesça.

- Oui. D'ailleurs, je n'ai rien à faire. J'aimerai vous aider à préparer le dîner de ce soir...

- Oh, vraiment ? Demanda Ellen, surprise.

- Oui! Je suis une très bonne cuisinière vous verrez.

Donna l'aida à enfiler un tablier et elle s'activa dans la grande cuisine à la recherche d'ingrédients et d'ustensiles pour faire un bon canard à l'orange. Ellen et Donna étaient restées bouche bée. Cela n'avait pourtant rien d'étonnant vu le milieu duquel elle venait.
Julian rentra à 19h et son valet porta directement quelques paquets à sa chambre. La jeune femme alla le trouver dans le salon, tout sourire.

- Bonsoir Messire, dit-elle.

- Bonsoir. Je suis un peu fatigué, je ne dinerai pas avec vous ce soir, déclara le comte sans se douter de ce que ressentait la brune à l'entente de ses paroles.

Pour une fois qu'elle s'était démenée pour réaliser un met digne de bourgeois, il n'allait pas dîner. La déception s'inscrivit sur son visage.

- Qu'y a-t-il ?

- Je...je tenais à dîner avec vous mais ce n'est point grave. Je peux au moins vous le monter dans votre chambre ?

Il releva un sourcil.

- Lily s'en chargera, merci.

- Bien...

Elle tourna les talons et il la retint en attrapant son bras droit. Élisabeth sourit brièvement avant de lui faire face.

- Oui?

- Quand vous aurez fini de dîner, passez dans ma chambre, dit Julian.

- P-pourquoi faire?

Le brun rit.

- Je ne ferai rien qui n'aille à l'encontre de vos principes. Bon appétit.

Sur ce, il monta tranquillement. La brune se dirigea donc toute seule dans la salle à manger. Quelle honte d'avoir cuisiné devant tous ces domestique pour ce résultat...Elle soupira et se servit silencieusement une cuisse de canard et quelques pommes de terres cuites à la vapeur. Une fois terminé, elle alla dans sa chambre et se baigna pour changer de tenue. Elle enfila sa longue robe de chambre blanche. La brune décida alors d'avancer un peu dans sa lecture.
Plusieurs minutes après, la jeune femme sortit de sa chambre, longea le couloir faiblement éclairé par quelques bougies et toqua à la porte de la chambre du comte. Elle arrangea ses cheveux et les plis de sa robe.

- C'est ouvert!

Elle entra et prit soin de bien refermer la porte derrière elle. Sa chambre était magnifique ! Un peu plus grande que la sienne et il disposait même d'un meuble plein de petites sculptures somptueuses...

- Ne restez pas plantée devant la porte, déclara Julian en s'asseyant sur le bord de son lit.

Elle s'approcha et l'imita.

- Que voulez-vous ?

- Ce n'est pas une façon de parler à son son futur époux, encore moins à son maître.

Elle tourna la tête vers les tableaux.

- Regardez-moi, ordonna le brun.

La brune obtempéra.

- Demain, vous irez choisir une femme de chambre qui vous sera particulièrement dévouée, dit-il.

- Comme Walden?

- En...quelque sorte. Walden est également mon écuyer et conseiller.

- Merci.

- Je vous interdit de remettre les pieds dans la cuisine, ordonna encore le comte.

Elle se rembrunit et fixa son interlocuteur, pleine d'incompréhension. Lily lui avait sûrement dit que c'est elle qui avait cuisiné.

- Et pourquoi cela? demanda Élisabeth

- Je vous ai sorti de votre taudis et je vous ai fait venir ici afin de vous rendre duchesse. Je ne tolérerait pas que vous apportiez des comportements de rustauds ici.

- Rustauds? Je ne suis pas une sauvageonne! S'écria la brune.

- Baissez le ton.

- Non. Je ne vous laisserai sûrement pas m'insulter ainsi! C'est plutôt vous qui agissez comme un rustaud! J'ai fait un effort de préparer un met digne de vous pour vous faire plaisir et comme récompense, je reçois des insultes? Est-ce normal selon vous?

Julian se passa la main dans les cheveux.

- Ce qui est normal c'est que la duchesse ne se rabaisse pas ainsi dans sa propre demeure. Chaque employé à son travail ici. Aujourd'hui c'était le dîner, demain ce sera quoi ? Je rentrerai et je vous trouverai entrain de passer la serpillière ?

- Non...

- Peut-être que Yvonne ne vous a pas apprit grand chose tout compte fait, coupa le comte.

- Si elle m'a énormément apprit. Ne la mêlez pas à cette dispute je vous prie.

- Je vous ai donné un ordre. J'espère qu'il sera exécuté, conclut Julian.

Elle se leva immédiatement.

- Je ne vous ai pas donné la permission de vous en aller!

Élisabeth se retourna

- Peut-être que moi aussi je me suis trompée à votre sujet..., dit-elle

- Qu'est-ce que c'est sensé vouloir dire? S'enquit le brun en s'approchant d'elle.

- Rien. J'aimerai aller me coucher.

Quelle déception, elle s'était faite toute belle pour cela. Elle soupira tout en soutenant le regard de son maître.

- Pas maintenant, dit-il.

Il lui prit la main et la réaction fut instantanée.

- Ne me touchez pas! Fit-elle en reculant.

Julian fronça les sourcils.

- Qu'attendez-vous de moi pour que vous vous calmiez?

- Des excuses, dit-elle en relevant fièrement le menton.

Il éclata de rire. C'était la meilleure. Il ne s'était jamais excusé auprès d'une de ses conquêtes, ni même à une femme en général. Julian la regarda et comprit à son regard bleu dur qu'elle était on ne peut plus sérieuse.

- Soit. Pardonnez-moi. Cela suffit-il ?

Elle hocha la tête.

- Bien. Vous passerez cette nuit ici, annonça le comte.

- Quoi!? Mais...

Il la fit taire d'un baiser fougueux.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant