Chapitre 57

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<< Non non non, je ne peux pas vous accompagner... Il faut que je vois ma soeur!

- Mais plus vite nous aurons terminé, plus...

- Non s'il vous plait, coupable Marilyn à son chef. Elle a besoin de moi maintenant. J'ai abandonné m'a famille mais là, elle a besoin de soutien.

- Laisse la partir, si elle reste avec nous, son esprit sera ailleurs et ne nous sera pas d'une grande aide.

- Tu peux y aller, déclara ensuite son chef.

La blonde eut un sourire plein de gratitude envers celui qui passait son temps à l'enquiquiner avant de grimper sur son cheval et de foncer à vive allure vers le plus grand manoir de Shelbourne. Presque arrivée, elle se souvint que le duc ne voulait plus la voir depuis sa dispute avec Elisabeth... Mais là c'était différent, elle venait pour lui apporter son soutien. Du village où elle se trouvait, elle avait eu écho de la nouvelle future épouse du duc qui ira à Shelbourne aujourd'hui même. Elle s'était tout de suite imaginé l'état dans lequel devait être sa soeur aînée.
Par prudence, elle préféra passer par derrière et demanda à l'un des gardes, après lui avoir donné quelques pièces, d'aller chercher Selena. Cette-dernière arriva environ cinq minutes après.

- Marilyn!

- Chutt, fit la blonde en descendant de son cheval.

La brune demanda au garde de les laisser seules avant de reprendre en chuchotant:

- Mais que fais tu ici? As-tu perdu l'esprit? Si jamais...

- Je veux savoir comment elle va

- Bien, elle se repose.

- Bien!? Elle est d'accord dans ce cas pour être co-épouse?

- Que...? Non. Mais comment le sais-tu?

- Noria Anders... J'étais dans le comté de son père et j'ai appris qu'elle se préparait à venir ici ce soir

- Quoi? Mais nous n'en savions rien... Je comprends pourquoi Greta est de si bonne humeur aujourd'hui et qu'elle fait des aller-retour dans une des chambres inoccupées.

- Je veux la voir.

- Reste ici, je reviens, lui dit Selena.

La petite amie de Peter retourna à l'intérieur et monta les marches à vive allure avant d'aller frapper à la porte de la chambre principale du manoir. Elle n'attendit pas la réponse et entra. Elisabeth se redressait nonchalamment sur le lit.

- Qu'y a-t-il Selena?

- Marilyn veut vous voir. Elle est à l'arrière de la bâtisse et... C'est très important, répondit-elle.

- D'accord, fit-elle en se levant. Euh, pardonnez moi pour ce matin...

- Oui oui, allez venez!

Elles descendirent discrètement et la duchesse prétexta aller au bord du lac derrière pour ne pas que les gardes la cherchent. Elle s'y rendit donc avec Selena et Marilyn les rejoignit. Lorsque la blonde vit sa soeur, un sourire de compassion s'inscrivit sur son visage. Elles discuterent ensuite pendant quelques heures avant que Marilyn ne retourne au village. Elisabeth rentra aussi. Au moment où elle allait poser son pied sur la première marche, elle entendit des voix s'élever l'une après l'autre. Reconnaissant le timbre de voix de son époux qui visiblement venait de rentrer, elle s'approcha de la porte close et écouta. Heureusement qu'il n'y avait aucun domestique dans les parages pour la voir commettre un acte aussi vicieux.

- Il n'était pas convenu qu'elle vienne aujourd'hui!

- Oui mais il y a eu une méprise sur la date précise. Je me suis embrouillée lorsque j'ai écrit la lettre. Elle est en route, nous ne pouvons plus la faire retourner chez elle. Ce serait mal poli aux yeux du comte.

- Je n'ai pas encore eu le temps d'en discuter avec Elisabeth.

- Laissez moi lui expliquer, je suis sûre qu'elle comprendra, reprit Greta.

- Oh ça non. Mais j'ai du mal à croire que ce soit une erreur de votre part, dit-il avant d'ouvrir la porte et de sortir.

Il était si rapide que la brune n'eut pas le temps de s'en aller.

- Vous avez tout entendu? Fit-il en la détaillant.

Elle hocha la tête et prit connaissance de la mine désolée qu'il avait. La jeune femme s'approcha de lui et se blotti dans ses bras.

- Je suis désolé Elisabeth, murmura le brun a son oreille.

- Mais ce n'est pas de votre faute, répondit-elle aussi doucement.

Julian déposa un baiser sur son front et la garda serrée contre lui.

- Vous n'êtes pas dans votre chambre, lança Greta.

Elisabeth tenta de sortir de son étreinte mais il le lui en empecha, la serrant encore plus fort contre lui.

- Nous sommes chez nous, répliqua son fils.

Sa mère poussa un juron et monta.

- Je ne veux pas vous voir verser une seule larme. Qu'elle soit là où pas, pour moi vous serez toujours la seule. Vous serez la seule que j'ai choisi et que j'aime.

- J'ignore si je pourrai le supporter...

- Ne m'abandonnez pas, je vous en prie, coupa Julian.

- Julian, imaginez moi avec un autre homme tout en sachant que vous ne pouvez rien y faire?

- Je pourrais certainement le tuer, répondit le brun.

- Moi pas...

- Je sais à quel point il est difficile pour vous mais je puis vous assurer que si vous passez cette porte pour vous en aller et que je ne vous retrouve pas, je serai fini.

- Mais non, vous êtes un homme fort et...

Il se raidit

- Alors vous pensez donc à partir?

- Je... Je ne compte pas faire ce plaisir à votre mère. Et je veux que vous soyez heureux même si pour cela, je dois accepter de vous partager.

- Elisabeth...

- milord... Pardonnez moi, fit Walden avant de repartir vers le salon d'où il venait.

- Je dois y aller, dit le duc. Je serai de retour dans deux heures, d'ici là, vous avez l'ordre de prendre votre déjeuner et vos médicaments.

- oh. Entendu

Il l'embrassa avant de rejoindre Walden.

                    Il était 19 heures lorsque le carrosse pénétra dans l'allée du manoir, donnant des papillons dans le ventre de la jeune femme qui observait depuis la fenêtre.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant