Chapitre 39

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Le royaume d'Esraldus était animé du bruit de la guerre.
Il restait d'ailleurs peu d'hommes dans leur pays. La majorité des personnes présentes étaient les vieillards, les femmes et les enfants qui ne se sentaient tous pas en sécurité sans leur roi et les nombreuses autorités. La reine n'arrivait pas à les rassurer. Elle-même voyait une défaite assurée et de nombreuses pertes humaines.
Quelques hommes de Norouac avaient réussi à passer la frontière et avaient pénétré dans leur pays. Ces clandestins se trouvaient majoritairement dans la forêt et les villages pauvres, aussi, la reine donna l'interdiction à tous de s'approcher de la forêt. Elle envoya quelques chevaliers pour vérifier qu'il n'y avait pas de clandestins dans les villages proches du château. Malheureusement, ils y étaient en masse et se battaient contre les chevaliers envoyés par la reine.
Marilyn vérifia que la porte était bien fermée pour la troisième fois depuis 10 minutes. Ses parents et elle s'étaient enfermés afin d'espérer ne pas tomber sur ces sauvageons. Le temps que le Duc de Shelbourne serait absent, leur sécurité serait baisse puisqu'il avait ordonné à ses gardes de rester au manoir pour protéger la duchesse. Les villageois, sans la protection de leur autorité, étaient à la mercie de toute attaque.

- Je vous en prie! Supplia Élisabeth aux gardes. Faites-les venir ici. Ils sont en danger!

- Le Duc nous a donné l'ordre de ne pas bouger d'ici Milady.

- Mais ils vont tous mourir ! Je vous donne l'ordre d'aller les chercher.

- Sauf votre respect madame, vous êtes la duchesse mais Mr Turner est notre premier maître et nous n'iront pas à l'encontre de sa volonté.

Élisabeth tapa du poing sur la table, énervée par cette impuissance de mettre les siens en sécurité. Cela ne servait donc à rien qu'elle se marie avec un homme fortuné puisque sa famille était toujours clouée au fond de leur village sans personne pour les défendre. Gilbert se faisait vieux et Peter était allé combattre. Il ne restait donc que les filles et même si Marilyn savait se défendre, elle n'en donnerait pas cher de sa peau face à ses sauvageons. Élisabeth ressentait quelque chose... Il allait arriver malheur à l'un des siens, sans oublier les cauchemars qu'elle ne cessait de faire.
La brune monta dans sa chambre tout en essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues. Son amie la suivit.

- Élisabeth... Ne pleurez pas. Je suis certaine que le Duc a laissé quelqu'un pour s'occuper d'eux pendant son absence, essaya de dire Selena en espérant lui remonter le moral.

- Non. Il était beaucoup trop préoccupé pour songer à cela.

- Tout ira bien. Restez positive...

Élisabeth soupira.

- Laissez-moi seule s'il vous plaît Selena, dit-elle.

L'autre brune obéit et retourna dans le salon trouver les autres employés. Ellen se leva dès qu'elle la vit arriver.

- S'est-elle calmée ? demanda la vieille dame.

- Non. Elle veut rester seule.

- Notre intention n'était pas de faire pleurer la duchesse mais nous avons reçu des ordres stricts, se défendit l'un des gardes qui parlaient avec Élisabeth tout à l'heure.

- Oui, je sais.

Elle-même était également très inquiète pour sa famille. D'autant plus que sa mère était malade.

Quelques heures après, Élisabeth faisait du tricotage dans le salon, devant la cheminée en fredonnant une petit chanson qu'elle affectionnait. Lily vint lui déposer un plateau contenant une tasse de thé et quelques petits gâteaux.

- Lily, fit la brune alors que l'autre allait s'en aller.

- Oui?

- Qui a fait ces gâteaux ? Demanda-t-elle sans se retourner ni s'arrêter de tricoter.

- Euh, moi. Pourquoi?

- Goûtez-les, ordonna la duchesse.

Lily fronça les sourcils.

- Je vous demande pardon miss Draguens ?

- Vous m'avez entendue. Goûtez-les.

- Je...

- C'est un ordre, fit Élisabeth le plus calmement possible.

Il y avait deux gardes dans le salon qui avaient le regard posé sur Lily, attendant qu'elle obéisse aux ordres de la duchesse. La jeune employée prit un des gâteaux avec violence et l'enfoui dans sa bouche. Elle avala et resta debout attendant que la brune ne dise quelque chose.

- A-t-il bon goût ?

- Oui, très..., répondit Lily.

Elle commençait à avoir mal au ventre.

- Allez donc vomir, déclara Élisabeth. Vous osez servir des mets douteux à la duchesse de Shelbourne après l'avoir poussée dans les escaliers? Mais vous êtes bien courageuse... Sachez qu'il y aura des représailles Lily.

- Vous me menacez !?

- Ne haussez pas le ton devant la duchesse, intervint le garde principal du manoir. Milady?

- Emmenez-la dans une pièce où elle ira réfléchir sur son comportement, dit Élisabeth.

- C'est tout? Fit-il.

- Oui, répondit la brune en souriant.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant