Chapitre 47

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Cela allait faire deux semaines et demi que Mary-Ann avait emménagé dans la nouvelle maison de Lucas. C'était une modeste maison par rapport à celle du duc mais elle était néanmoins très confortable et luxueuse. Il y avait une grande cour et un jardin à l'extérieur, une maisonnette à l'arrière pour les animaux (poules, chevaux, vaches...). L'intérieur de la maison comportait deux étages. Au rez-de-chaussée, un grand salon une salle à manger, une cuisine et une salle de bain. Les chambres et autres pièces comme la bibliothèque par exemple étaient en haut. Lucas avait bénéficié d'une femme de ménage, donnée par Élisabeth.
Ce matin, la blonde s'était levée de bonne heure et avait directement foncé dans la cuisine après s'être baignée. Elle prit un bol, quatre oeufs, quelques épices...

- Bonjour, que fais-tu? Demanda Luc qui s'était levé en entendant le vacarme dans la chambre juste à côté de la sienne.

- Je te fais une omelette avant que tu n'ailles au château, répondit la blonde.

- Je n'irai pas au château aujourd'hui. Mais je ne refuserai pas ce que tu me fais, merci

Elle esquissa un sourire.

- Tu vas donc rester là à te prélasser toute la journée?

- Non. Je vais m'entraîner un peu avec Gaston, un chevalier lui aussi, dit le brun. Et toi?

Mary-Ann haussa les épaules en surveillant sa cuisson.

- Ce qui veut dire? Insistance le jeune homme.

- Je n'en ai aucune idée. J'irai au marché avec la bonne avant midi puis, je me remettrai à mes tâches habituelles...

Luc s'approcha d'elle par l'arrière et demanda d'un ton plus calme.

- Tout cela ne t'ennuira pas?

- Non Lucas. Si tu te comporte en époux convenable, j'en serai plus que satisfaite, répondit la jeune femme.

Elle déposa l'omelette dans une assiette avant de lui faire face et lui dire qu'il pouvait manger quand il en aurait envie.

- Qu'entends-tu par époux convenable? S'enquit Lucas sans la quitter des yeux.

- Que tu me traite avec respect...

- Je le fais déjà tout le temps, coupa-t-il.

- Avec un minimum de tendresse aussi.

- Ah!

Elle détourna le regard vers la fenêtre pour cacher ses joues.

- Ton omelette est prête, dit-elle en espérant changer de sujet et surtout en espérant qu'il s'éloigne d'elle.

Mais ce fut plutôt l'inverse qui se produisit. Luc s'approcha encore, balayant les quelques centimètres qui les séparaient.

- Tu veux de la tendresse? Soit...

Il plaça sa main droite sous le visage de Mary-Ann et releva son menton afin de replonger son regard dans les pupilles bleues de la jeune femme. Il déposa ensuite délicatement ses lèvres sur celles de la blonde qui s'averaient être très douces par rapport aux nombreuses qu'il avait eu l'opportunité de goûter. Mary-Ann avait fermé les yeux pour savourer ce qui aurait dû être son premier baiser mais bon...
Lucas mit un terme à leur étreinte et la regarda.

- Pourquoi me regardes-tu ainsi? Fit-elle, mal à l'aise.

- Je te regarde normalement.

- Non. Peu importe, ton omelette va refroidir!

- Ah oui. Merci.

Il prit son assiette et allant s'asseoir avant qu'elle ne lui apporte du pain et du lait.
Après l'arrivée de Gaston, un jeune homme très drôle et ouvert, les deux hommes partirent à l'arrière pour s'entraîner donc la blonde suivit également son programme en allant au marché avec la bonne. Elles revinrent vers midi.

- Qu'avez-vous madame? Demanda l'employée de maison en remarquant la fatigue sur le visage de Mary-Ann.

- Je ne sais pas. Mes forces sont entrain de me lâcher...

- Allez vous reposer, laissez moi faire le déjeuner, dit la bonne avant de l'accompagner dans sa chambre pour qu'elle s'allonge.
Bien entendu, par précaution, elle jugea utile d'informer son nouveau maître qui interrompit son combat avec Gaston pour aller chercher le médecin du village. Ce-dernier insista même pour l'accompagner et ils revinrent dix minutes après avec Sire Harold. En voyant Lucas arriver, il avait reconnu le fiancé de Mary-Ann et s'était alors empresser d'aller à sa rencontre.

- Qu'à-t-elle?

- Rien de grave, juste de fortes fatigues passagères depuis quelques temps mais nous voulons être sûre qu'elle ne souffre de rien, répondit Lucas en ouvrant la porte de la chambre de sa fiancée.

La blonde se redressa, étonnée.

- Que se passe-t-il? Fit-elle. Sire Harold?

- laissez-nous seuls, demanda Harold aux jeunes hommes qui obéirent.

           Lucas et son confrère allèrent donc s'asseoir dans le salon et attendirent patiemment le verdict du médecin. Julia, la bonne leur apporta une tasse de thé en entendant.

- Croyez-vous que ce soit grave? Demanda Gaston.

- Non, peut-être une fièvre ou un rhume, répondit le brun.

- Je l'espère. Savez-vous que nous avons une partie de chasse prévue pour demain à l'aube avec Sire Romano?

- Oui, je l'ai appris hier et franchement...

Des pas dans les escaliers se firent entendre. Harold descendit et le jeune homme se leva de son siège.

- Alors?

- Elle va bien. C'est tout à fait normal dans son état. Félicitations, dit-il en souriant.

- Félicitations pour quoi? Fit Luc.

- Vous allez avoir un enfant, lui répondit Gaston, lui-même père de deux petites filles.
- Vraiment?

- Oui, répondit sire Harold. Je vais y aller.

Gaston s'en alla avec lui et Lucas monta dans la chambre de sa fiancée. Il l'a trouvait debout, souriant.

- T'a-t-il dit? Fit-elle.

- Oui.

- J'espère que tu ne le prends pas mal?

- Non, mais ne le dis pas encore à tes parents. Je... Que fais-tu?

Elle venait de mettre ses chaussures.

- Il faut absolument que je le dise à Élisabeth! Elle va être folle de joie!!

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant