Chapitre 45

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Le vieil homme, Gilbert Draguens était assis chez  lui un samedi matin, profitant du week-end pour se reposer. Il ne se passa pas trente minutes après qu'il se soit installé que des coups furent frappés à la porte de sa maison.
Mary-Ann qui était dans la cuisine avec sa mère, l'aidant à éplucher des pommes de terre pour le déjeuner s'empressa d'aller ouvrir. Elle fut étonnée et s'effaça de l'entrebaillement de la porte pour laisser entrer les visiteurs.

- Père, dit-elle discrètement.

Ce-dernier se redressa vivement sur son siège et observa les cinq hommes dans son salon.

- Prenez place messieurs, dit-il aux visiteurs. Que me vaut l'honneur de votre présence ici monseigneur? Ajouta Gilbert en s'adressant au duc.

Julian s'installa sur l'une des chaises non sans avoir au préalable balayé la pièce du regard et esquissé une moue. Walden et Lucas l'imiterent tandis que les deux gardes restaient debout.

- En réalité monsieur Draguens, ce n'est pas le duc qui vient à votre rencontre mais moi, répondit Lucas.

Mary-Ann qui jusque là était dans un coin du salon se rembrunit, nerveuse et curieuse de voir la réaction de son père. On peut dire qu'ils avaient prit leur temps... Trois semaines étaient passées depuis l'anniversaire d'Élisabeth.

- Qui donc êtes-vous? Votre visage ne m'est pas inconnu...

- Permettez moi de me présenter. Je suis Lucas Fords. Et je ne pense pas vous avoir déjà vu quelque part monsieur, s'empressa de dire Luc.

Mary-Ann eut peur que son père ne se souvienne du visage d'un de leurs agresseurs. Sinon, il le tuerait sur-le-champ.

- Chevalier de première classe d'Esraldus, ajouta le duc.

Un grand sourire se dessina sur les lèvres de Gilbert.

- Vous me voyez honoré de vous recevoir dans mon humble demeure!

- L'objet de ma visite ici concerne votre fille.

- Élisabeth? Qu'à-t-elle fait? S'enflamma le vieillard.

- Non. Pas Élisabeth, Mary-Ann. Je viens vous demander sa main.

Anastasia sortir de la cuisine en entendant cela mais elle resta néanmoins en retrait tout comme sa fille.

- D'où la connaissez-vous? Interrogea Gilbert.

- Elle participait au théâtre du village que j'ai eu la chance d'observer un jour par hasard. Puis, nous nous sommes revus à la soirée organisée en l'honneur de votre fille aînée, répondit Lucas.

- Oh, je vois. Mais...

Walden prit une sacoche qu'il déposa sur la table.

- Croyez-moi, c'est un homme riche, puissant et honnête qui saura prendre soin de votre enfant, dit Julian. De plus elle n'aura aucune dot à payer mais bénéficiera d'une partie des terres de monsieur Fords.

- Pourquoi est-ce que votre paternel ne s'occupe point de ces négociations? Demanda Gilbert, agaçant Julian qui avait hâte d'en finir avec toute cette mascarade pour prendre la route vers un autre pays.

- Son père n'est plus de ce monde. Je suis son tuteur, cela explique ma présence ici.

Le regard du blond alla de Julian vers la sacoche puis de celle-ci vers Lucas. Il fit signe aux deux femmes de s'approcher.

- Mon enfant, connais-tu cet homme?

- Oui père, répondit sagement la blonde. Il s'agit du chevalier Fords.

- En réalité, il s'agit de ton futur époux.

Elle hocha la tête.

- Entendu père.

Les hommes continuèrent leurs négociations en privé avant que les invités ne s'en aillent. Anastasia n'avait pas l'air contente.

- Gilbert à quoi joues-tu?

- Comment?

- Mary-Ann est déjà promise à Jake Landom et cela depuis des années.

- J'irai voir les landom afin de leur expliquer cela, répondit Gilbert.

- Non. Ma fille n'est pas à vendre...

- Mère, coupa Mary-Ann. Je suis prête à épouser le chevalier Fords. C'est un homme juste, bon et tellement beau... Jake n'est qu'un apprenti meunier et...

- Ne dis pas cela à cause de son argent, dit Anastasia.

- Non mère, c'est un être que j'apprécie grandement et il en va de mon bonheur d'épouser cet homme, fit-elle en souriant.

Anastasia croisa les bras sous sa poitrine.

- Si tu le dis.

- Son choix est tout fait. Alors Je vais de ce pas présenter mes excuses à la famille Landom.

                     Élisabeth arrosait les fleurs du balcon lorsqu'elle sentit une présence derrière elle qui s'approchait lentement et gracieusement. Cela ne pouvait être Selena puisqu'elle voyaient cette dernière en bas, s'occupant du grand jardin avec Ellen et un jardinier. Cela ne pouvait donc être qu'une seule personne. Personne qu'elle ne souhaitait pas vraiment voir. Mais la jeune femme posa l'arrosoir qu'elle tenait dans sa main droite sur le bord de la balustrade et se retourna pour saluer sa belle-mère. Ses yeux s'arrondirent et un horrible frisson parcouru tout son être avant qu'elle ne puisse émettre comme seul son, un cri, alarmant les gardes et les employés.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant