Chapitre 41

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Élisabeth était assise dans le jardin et regardait passivement les insectes déambuler d'une fleur à l'autre. Elle était triste depuis maintenant une semaine, sans nouvelles de Julian, de Peter ou de ses sœurs, de ses parents et de Harold. Elle mourrait d'inquiétude pour chacun d'entre eux. Selena s'approcha de la jeune femme et vint s'asseoir près d'elle.

- Milady...

- Qu'y a-t-il Selena?

- Vous semblez lasse et lointaine depuis plusieurs jours. Je comprend que vous êtes inquiète mais il est nécessaire de rester en bonne santé et...

- Je vous en prie Selena, coupa la belle.
- Lady Turner, il y a quelqu'un à l'entrée pour vous, vint annoncer Donna derrière son tablier blanc cassé.

Élisabeth se leva, talonnée de près par sa femme de chambre et se rendirent toutes deux dans le salon. La jeune femme fut surprise d'y voir lord Brandon.

- Laissez nous, dit la duchesse aux gardes et à Selena.

Cette dernière lui lança un regard d'incompréhension à sa maîtresse avant de capituler.
Élisabeth fit face au blond.

- Que me voulez-vous ?

Brandon balaya la pièce du regard.

- Allons plutôt à l'extérieur ma belle...

- Ne m'appelez pas comme ça ! Fit-elle en se souvenant des paroles de Julian lorsqu'il lui avait dit qu'il l'aimait. C'est lui qui avait l'habitude de l'appeler ainsi alors entendre ces simples mots de la bouche de cet intéressé de Lord Brandon la dérangeait.

- Pardonnez moi, dit-elle devant l'air choqué du blond après qu'elle ait haussé le ton. Je préfère que l'on reste ici.

- À... Votre guise.

Il s'installa sur un des fauteuils et Élisabeth s'assit en face de lui.

- Allez-vous bien ? demanda Brandon.

- Oui...

- Je sais que votre époux est allé à la frontière et...je tenais à vous informer que les sauvageons ont envahi notre pays. Nos hommes sont presque tous morts...

- Pourquoi me dites-vous cela? Interrompit la belle.

- Pour que vous ne vous fassiez pas d'illusion sur la santé de...votre époux, dit-il.

- Quoi? Vous insinuez qu'il s'est fait tuer?

- Maintenant ou demain. Cela arrivera.

- Pourquoi n'êtes-vous pas allé avec les autres hommes? Fit Élisabeth.

Il la regarda dans les yeux.

- Parce que je tenais à mettre toutes les chances de mon côté. Il fallait bien que quelques hommes restent à l'intérieur du pays alors me voici

- J'ai du mal à saisir vos réelles intentions lord Brandon, reprit la brune.

Il sourit.

- Vous le saurez très vite. Vous savez que vous êtes une femme magnifique et que dès que je vous ai vu en août dernier au tournoi, j'ai immédiatement été conquis...

- Je suis une femme mariée.

- Je sais. Je veux juste savoir... S'il n'avait pas été là, vous seriez-vous tourné vers moi?

- oh vous ou quelqu'un d'autre. Peu importe.

Brandon hocha la tête sans jamais perdre son sourire.

- Puis-je vous tenir compagnie seulement cette journée? Ma présence ne vous sera pas désagréable, je vous le promets.

Élisabeth sourit.

- Je ne me ferai pas courtiser dans la maison de mon époux. Vous feriez mieux de partir, cela ne vous servirait à rien d'essayer de vous rapprocher de moi...

- Il a réussi à vous charmer, n'est-ce-pas ?

- Oui, répondit Élisabeth.

- Je pourrai vous offrir tout ce qu'il vous a offert et même plus. Je suis prêt à faire de vous ma priorité, déclara le blond en se levant.

Il s'approcha d'elle et lui baisa lentement la main avant de lui adresser un sourire et de s'en aller. Élisabeth le regarda partir et soupira. Elle retourna s'asseoir avant d'être rejointe par sa fidèle femme de chambre, Selena.

- Tout va bien ?

- Oui, fit Élisabeth. Ne laissez plus cet homme entrez ici tant que Julian ne sera pas revenu.

- Entendu Milady.

- Je vais me reposer quelques minutes. À tout à l'heure Selena

- D'accord.

La brune monta doucement les marches et entra dans la chambre de son mari avant de s'allonger entre les draps. Elle ferma les yeux et imagina que Julian était là, près d'elle, avec son corps chaud, ses muscles qui la faisait se sentir en sécurité contre tout. Son odeur était partout dans la chambre mais seule sa présence manquait. Une larme s'échappa de son œil droit et s'attarda sur sa joue avant de descendre vers son menton. Maintenant elle comprenait pourquoi sa mère Gloria pleurait souvent dans son lit avant de dormir le soir, avant elle pensait que c'était à cause de leur pauvreté mais elle avait remarqué qu'elle tenait souvent son alliance contre son cœur. Elle avait aimé un homme qui n'avait d'yeux que pour une blonde. Elle savait maintenant ce qu'était l'amour et comprit la douleur que ressentait sa mère. Elle avait peur de le perdre, peur qu'il meurt sinon...elle finirait sans doute comme gloria, avec un cœur malade...

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant