L'honneur Des Draguens

Chapitre 4

Elle était fatiguée.
On aurait dit qu'ils marchaient depuis plusieurs heures sans jamais arriver. Pas un seul habitant, pas un seul bruit hormis ceux de leurs pas et le chant de quelques cigales et oiseaux. Lucas marchait silencieusement devant elle. Il semblait ailleurs. La blonde avança à sa hauteur.

- À quoi pensez-vous ?

- À rien, répondit le jeune homme sans quitter des yeux le chemin devant lui. Nous approchons du village.

En effet, quelques minutes de marches après, ils arrivèrent dans un tout petit village avant de se diriger droit vers une auberge. Mary-Ann eut à peine posé un pied à l'intérieur que l'odeur de cigare et de bière l'envahit. Elle fit une moue avec sa bouche avant que Lucas ne la pousse pour pouvoir entrer à son tour.

- Asseyez-vous là-bas, je vais voir s'il y a une chambre libre où vous pourrez passer la nuit, dit-il.

- D'accord.

Elle s'installa et le regarda se diriger droit vers la serveuse très sollicitée. La blonde soupira. Elle constata ensuite que de nombreux regards étaient posés sur elle et cela la mit mal à l'aise. Deux hommes s'approchèrent.

- Bonsoir...

- Vous êtes très jolie...

- On voit tout de suite que vous n'êtes pas d'ici.

- Oui. Ici les belles femmes, on les compte sur une main.

- Comment vous appelez-vous ? Moi c'est Grégory...

- Et moi, Albert.

Les yeux de la jeune femme tournaient entre les deux hommes bavards et visiblement enivrés d'alcool. Ils empestaient.

- On bat les pattes messieurs. Elle est avec moi, fit Lucas en revenant.

Les deux hommes se redressèrent pour faire face au brun qui parlait derrière eux.

- Eh, pardonnez-nous. C'est qu'elle est très jolie.

- C'est une gamine. Venez, on vous a libéré une chambre.

Mary-Ann se leva et suivit le gentilhomme vers l'étage. Ils entrèrent dans une chambre étroite contenant un maigre et vieux lit, une chaise en bois et une petite armoire. Rien d'autre. Elle soupira.

- Où dormirez-vous Luc? S'enquit-elle.

- Quelque part...

- Vous n'avez pas à vous gêner à cause de moi. Je demanderai à la propriétaire d'apporter un matelas ou quelques oreillers...

- Je ne vous ai pas dit sue j'avais l'intention de dormir, coupa le brun. Reposez-vous bien.

Il descendit prendre quelques bières et s'amuser tandis que la jeune femme s'allongea sur le lit qui menaçait de craquer à n'importe quel moment. Elle tarda à s'endormir à cause des bruits provenant de la taverne en bas.