<< Milady, vous avez reçu une lettre! S'écria Selena en apportant le papier enroulé tel un parchemin à sa maîtresse qui venait d'ouvrir un livre. Élisabeth le referma et remercia la brune avant de se lever et de voir le nom inscrit. Un sourire orna son visage et la jeune femme s'empressa de l'ouvrir. Il s'agissait d'une lettre de Harold, ce-dernier n'avait pas beaucoup eu de ses nouvelles depuis des mois. Il venait de rentrer au village et avait apprit par Gilbert que sa petite protégée demeurait maintenant chez le comte de Shelbourne. Évidemment il s'inquiétait pour elle et elle se sentait un peu coupable. La brune s'assit et se mit à écrire une longue lettre en réponse à Harold.
Élisabeth n'oubliera jamais cet homme qui était entré dans sa vie dans un jour tragique pour elle. Il l'avait épaulé, expliqué, consolé, bordé comme son père ne l'avait jamais fait. Elle s'était donc vraiment attachée à lui et cet homme représentait dès ce jour la figure paternelle qui lui manquait. Aussi, après avoir intégré la maison de Gilbert et Anastasia, elle s'eclipsait quelques fois pour aller lui rendre visite, il l'avait initiée dans la lecture des grands auteurs et lui avait même apprit des gestes de secours à avoir en cas d'accident ou de blessure et de fièvre. Harold était son mentor. Il supportait ses caprices et ses mauvaises habitudes, c'était en partie grâce à lui qu'elle avait pu devenir une jeune femme au tempérament calme, docile, réfléchie et prudente. Il lui disait souvent "On ne peut être vraiment soi que lorsqu'on est chez soi dans cette société". Et il avait bien raison. Il fallait toujours faire bonne figure en toute circonstance car les jugements étaient maîtres chez eux...
Elle referma la feuille et accrocha un ruban avant de le tendre à Selena.- Faites en sorte que cette lettre lui arrive, dit-elle.
- Bien mademoiselle. Et votre déjeuner est prêt...
Élisabeth descendit les marches en soupirant.
- Qu'a-t-il miss Draguens ? S'enquit Ellen en voyant l'air lasse de la belle brune.
- C'est que je m'ennuie à mourir. Je suis fatiguée de lire, je ne peux monter à cheval sans la présence de milord et...oh, laissez tomber...
- Mais je vous comprend. Cela ne tardera pas à s'arranger, je vous le garantie. Une duchesse ne passe pas ses journées à se prélasser.
- Mais je n'attend que cela Ellen! Fit Élisabeth.
En fin d'après-midi, le comte rentra et monta directement dans sa chambre sans même avoir remarqué la brune qui tricotait dans un coin du salon. Fallait dire qu'Élisabeth savait se faire très discrète. Elle attendit donc patiemment qu'il descende pour lui parler mais sa patience s'envola au bout de trente minutes. Il était toujours en haut. Walden lui était dans la cuisine avec Donna.
- Walden? Fit-elle en y allant.
- Miss Draguens...
- Venez avec moi je vous prie.
Le valet du comte suivi la jeune femme dans la salle à manger.
- Y a-t-il un problème avec le comte?
- Oh, cela n'a rien à voir avec vous, vous pouvez en être sûre, répondit Walden.
- Mais il y a donc un problème.
- C'est au sujet de la protection du royaume. Il y a quelques désaccords entre lui et certains membres du conseil restreint.
- Ah.
- Puis-je retourner... ?
- Oh oui, bien sur. Et merci encore.
La belle monta donc et frappa à la porte de la plus grande chambre du manoir.
- Qui est-ce? Cria Julian depuis l'intérieur.
- Élisabeth.
Quelques secondes après, la porte s'ouvrit et elle entra. Julian referma la porte avant de lui jeter un regard interrogateur.
- Bonsoir. Je... Souhaitais savoir si vous dinerez avec moi ce soir, mentit la brune.
Julian releva un sourcil.
- Rien que ça ?
- Non. En réalité, je voulais savoir comment vous alliez parce qu'il n'est point dans vos habitudes de m'ignorer lorsque vous rentrez.
- Je vais bien.
Elle hocha la tête.
- Parfait, dit-elle. Je vais donc retourner tricoter en bas, si jamais vous avez besoin de moi,...
- Vous pouvez vous asseoir,déclara Julian en devinant que c'est ce qu'elle voulait.
Élisabeth ne se fit pas prier et s'insatalla au pied du lit de son fiancé. Il vint la rejoindre et se mit en face d'elle.
- J'ai l'impression de vous avoir manqué cette journée, dit-il. Qu'en pensez-vous ? Je me trompe ?
- Non. Vous m'avez bien manqué. Surtout parce que je voulais monter à cheval.
Il rit.
- Seulement pour ça ? Fit-il en s'approchant dangereusement.
Élisabeth voyait déjà comment cela finira. Elle se leva mais Julian lui empoigna le bras.
- Je ne suis pas un monstre.
- Je sais mais...
- je veux juste un baiser, coupa le brun.
Elle réfléchit deux secondes avant d'approuver d'un signe de la tête. Julian attira donc le visage de la brune vers le sien après s'être levé et scella leur lèvres. Il avait pensé à un simple baiser mais il se retrouva quelques instants après entrain d'écraser la bouche d'Élisabeth sous la sienne tout en lui caressant le dos et les cheveux. Elle avait enroulé ses bras autour de son cou et ne semblait pas se plaindre de la situation, elle qui voulait s'enfuir il y a moins de deux minutes. Julian mit fin à cette étreinte de peur de perdre le contrôle. Il arrangea les cheveux de la belle de ses mains.
- Vous dinerez avec moi ou pas? Fit-elle.
- Je n'ai pas vraiment faim. Mais je viendrai vous tenir compagnie.
- Merci, dit-elle en reculant. Je vous attend en bas
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L'honneur Des Draguens
FantasiaIl y a fort longtemps, à une époque déjà oubliée, dans le royaume d'Esraldus vivait Gilbert Draguens, un des meilleurs forgerons du comté de Shelbourne. Il a longtemps été marié par convenance à Gloria avec laquelle il eut une fille, Élisabeth avant...