Chapitre 68

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Ruth leva les yeux vers le jeune homme qui se tenait accroupi devant elle. Cela faisait deux jours qu'elle était enfermée dans cette pièce et qu'elle n'avait rien avalé, elle mourrait de soif.

- S'il vous plait...

- Vous voulez de l'eau, nous le savons. Mais il vous faudra d'abord avouer vos actes

- Je n'y suis pour rien, je ne sais même pas de quoi vous parlez!

Dan échangea un regard avec un des gardes du palais royal. 

- Vous n'aurez rien a boire et encore moins a manger

- Dans ce cas tuez-moi une bonne fois!

- Oh mais ce serait beaucoup trop facile. Nous allons vous garder ici et nous réjouir de voir votre corps se décomposer et de pourrir avant d'être donné comme de la viande aux chiens de gardes, déclara Dan sans la quitter des lieux.

- Je n'y suis pour rien

- Oh mais vous aller payer pour rien dans ce cas. Et ce serait pour nous un plaisir de vous voir devenir de plus en plus laide que vous ne l'êtes déjà au fil des jours, reprit-il

- Je...

- Bien entendu, si vous vous confessiez, vous aurez la possibilité d'expier vos...

- Et me faire humilier? Jamais

- Tres bien

Les hommes sortirent et refermèrent la pièce, laissant Ruth ligotée et affalée sur le sol humide et froid. La dame poussa un long soupire et se demanda si c'était vraiment la sa fin ainsi qu'a sa maitresse... Elle avait terriblement soif et faim...

       Deux heures plus tard, la porte s'ouvrit. Dan n'était pas la. Il n'y avait que des soldats royaux.

- Levez-vous, vous devez être enfermée dans la prison royale pour l'empoisonnement de la duchesse et...

- Non, ce n'est pas moi!

- La comtesse lady Greta nous a tout raconté et vous serez punie devant tout Esraldus pour vos abominables actes envers...

Elle le savait. Elle savait très bien que sa maitresse allait essayer de sauver sa peau et de rejeter toute la faute sur elle...mais elle ne la laissera pas s'en tirer comme ça.

- Elle a été libérée? demanda Ruth

- Naturellement. Détachez-la!

- C'est elle qui a donné l'ordre d'empoisonner dame Elisabeth. Nous n'avons que suivre ses ordres Lily et moi. C'est d'ailleurs elle qui s'est procuré le poison chez un chaman... Elle l'avait déjà fait avec l'ancienne comtesse de Shelbourne et cela plutôt marché mais cette fois non. Je suis a ses ordres, je n'avais pas le choix, sinon elle m'aurait tuée moi aussi.

L'homme qui semblait être le chef hocha la tête.

- Emmenez-la, ordonna-t-il

- Je vous en prie...

- Vous trois, allez chercher la comtesse.

- Mais je croyais que vous l'aviez libérée, intervint Ruth.

- Et moi je vous croyais beaucoup plus futée, lui répondit Dan en entrant dans la pièce.

                         Julian rentra chez lui vers 20heures et il entendit du bruit émaner de la salle a manger alors il s'y rendit et y trouva son épouse attablée et discutant avec Selena. Elle le regarda de ses grands yeux, s'approcher en lui adressant un beau sourire. Le jeune homme déposa une bise sur fort après être arrivé a sa hauteur puis il prit place également.

- Bonsoir monseigneur, salua la brune toute petillante. 

- J'en conclut que votre journée s'est bien passée, dit-il

- Oh plus que bien! D'ailleurs je viens aussi de rentrer. Et vous?

- hum normale mais vous voir aussi souriante me procure le plus grand bien.

Il commença a se servir lorsque Walden et Dan entrèrent dans la pièce. Son sourire s'effaça lorsqu'il comprit ce que ses employés venaient lui dire. Le brun soupira et repoussa son assiette avant de se lever et de suivre Dan au 3e étage. Elisabeth se leva et demanda a Walden de l'attendre.

- Que se passe-t-il? demanda l duchesse après l'avoir rejoint. 

- Ruth a avoué aux gardes les... actions de lady Greta, répondit Walden.

- Les actions?

- J'entend par la votre empoisonnement.

- Et quoi d'autre? insista la brune, désirant tout savoir maintenant.

- Bien... Il y a également l'empoisonnement de la précédente épouse du duc et la préméditation de l'abus sexuel de votre soeur cadette en passant par l'empoisonnement de sire Julian. Par tous les Dieux, ce qu'elle a un problème avec les empoisonnements celle-la! s'exclama le valet et écuyer du duc de Shelbourne.

Elisabeth en resta sans voix. Elle savait bien que pour Mary-Ann, il s'agissait d'une tentative échouée de sa belle-mère mais que pour l'honneur de sa soeur, cet événement ne sera pas mentionné. Par contre elle avait toujours cherché a savoir ce qui avait conduit l'ancienne épouse de Julian au suicide. Elle comprit donc que lady Greta ne l'aimait  pas non plus et qu'elle avait tout fait pour la détruire... Heureusement, elle avait eut beaucoup plus de chance que l'autre et cela sera enfin terminé. La brune lui adressa un signe de tête, indiquant qu'il pouvait se retirer_ce qu'il fit pour aller rejoindre son maitre. 

Quelques temps après, la duchesse de Shelbourne était assise dans le lit de la chambre principale, adossée contre les oreillers, un livre entre les mains. Livre qu'elle ferma lorsque la porte s'ouvrit. Julian prit soin de refermer et soupira faiblement avant de lui jeter un regard.

- Vous ne dinez pas? demanda la jeune femme.

- Non merci. Je pensais que vous dormiriez encore dans votre chambre...

- Me chassez-vous?

- Jamais je ne vous chasserai. C'est simplement que depuis l'arrivée de miss Anders, vous vous montrez plutôt froide a mon égard et je juge votre changement soudain...

- Je sis désolée, s'empressa de dire la jeune femme. J'avoue que je vous faisais la tête ces temps-ci mais, je vous demande pardon. Vous me manquez tellement.

Il esquissa un petit sourire en s'asseyant sur le lit lui aussi.

- Vous m'avez coupé la parole, dit-il

- Je vous demande pardon pour cela aussi monseigneur.

Il sourit encore.

- Demain, nous nous rendrons au palais royal pour...ma mère, Ruth et Lily,, déclara-t-il en changeant soudainement de sujet.

Elisabeth hocha la tête.

- Comment le gérez vous?

- Bien, pourquoi?

La brune se rua dans les bras de son mari et lui rappela en chuchotant qu'ils n'étaient plus sensés avoir de secrets l'un pour l'autre. Le jeune homme soupira, lui qui avait une sainte horreur de se livrer sur ce qu'il ressentait.

- Disons que je me sens bête de ne pas m'en être rendu compte plus tôt. cela aurait évité des scandales et des pertes de vie...

Elisabeth se raidit.

- Vous parlez de votre ancienne épouse? C'est compréhensible...

Il ne répondit pas.  

- Julian dites-moi la vérité s'il vous plait, êtes-vous plus triste de l'avoir perdu elle qu'heureux d'être avec moi? questionna la jeune femme. 

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant