Chapitre 40

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Marilyn se figea lorsqu'elle entendit les hennissement de chevaux non loin. Le bruit se rapprochait dangereusement de leur maison.

- J'espère que c'est la cavalerie d'Esraldus, dit Mary-Ann en se tenant les mains.

- Chutt, fit Marilyn en prenant son épée. Cachez-vous, ajoute-t-elle en murmurant.

Anastasia monta à sa chambre avec sa dernière fille, laissant Gilbert et Marilyn dans le salon. Le vieil homme prit lui aussi son épée.

- Papa...Je peux nous défendre, tu n'es pas obligé de...

- Cesse de jacasser Marilyn, coupa le blond. Je suis l'homme de cette maison et c'est mon devoir de tous vous protéger, pas le tien.

- Je suis plus en forme que toi, rétorqua Marilyn.

Le bruit devant leur porte les interrompit. Le père et la fille se placèrent côte à côte, face à la porte d'entrée qui ne tarda pas à s'ouvrir avec fracas. Marilyn se figea lorsqu'elle prit connaissance du nombre d'adversaires qu'il y avait devant eux.

- Je crois qu'on va mourir papa, murmura la blonde, le coeur battant la chamade.

Gilbert posa son arme.

- Si vous tenez à la vie, je vous conseille de nous donner vos armes et de coopérer, déclara l'un d'entre eux.

Ils étaient environ une vingtaine et pénétrèrent tous à tour de rôle dans le modeste salon de Gilbert Draguens. Ce-dernier baissa la tête, impuissant. Il partagea un regard désolé avec sa fille et de jeter leurs armes loin devant eux
L'homme qui semblait être le chef de la bande balaya la pièce du regard. C'était un type très grand de taille, brun, barbu, des yeux noirs au regard dur, assez costaud mais ses vêtements étaient sales. Il fit une moue avec sa bouche avant de s'adresser à ses confrères.

- Ligotez les. Vous quatre, allez vérifier s'il n'y a personne d'autre dans la maison...

- Nous ne sommes qu'à deux, ma fille et moi, coupa Gilbert.

- Personne ne vous a donné l'autorisation de parler, vieil homme, dit l'homme d'un ton menaçant.

Pendant ce temps, deux hommes se chargèrent d'attacher les bras et les pieds de Marilyn et du vieux. Ceux qui étaient monté redescendirent quelques secondes après en poussant devant eux les deux autres blondes.

- Mais alors... Que disiez-vous papi? Fit l'un des bruns en souriant dangereusement.

Il tenait dans sa main un couteau qu'il ne cessait de retourner machinalement.

- Mais ce qu'elle est jolie celle-là, reprit l'homme tenant le couteau en regardant Mary-Ann.

Cette dernière tourna la tête et se laissa faire tandis qu'on l'attachait sur une chaise. Anastasia avait les larmes aux yeux.

- Que nous voulez-vous ? Questionna Marilyn.

- À vous, rien. On a plutôt besoin de cet endroit, répondit le chef, un sourire narquois sur les lèvres.

- Alors laissez-nous partir...

Il se retourna et toisa Marilyn de ses yeux noirs.

- Emmenez les hors de ma vue.

Ils se retrouvèrent tous dans des pièces différentes. Marilyn dans la salle de bain, Anastasia dans la chambre de Peter, Gilbert dans celle des filles et la plus jeune, dans la cuisine. Elle pleurait depuis quelques minutes et s'arrêta lorsqu'elle entendit des pas s'approcher de la pièce.

- Oh non, ne pleurez pas. Vous risquez d'avoir des cernes sous vos beaux yeux bleus, déclara l'homme qui s'approchait d'elle.

Elle pût reconnaître sa voix et voulu avoir un mouvement de recul lorsqu'il toucha sa joue. Il tenait toujours son couteau dans sa main droite.

- Ne me touchez pas! Hurla la blonde.

- Chuut, fit le brun et pointant l'arme sur sa gorge. Une jolie fille ne doit pas élever sa voix ainsi... Vous qui vous vantez d'être polis et courtois à Esraldus...

- Dave, cesse d'importuner la petite! Ordonna le chef depuis le salon.

L'intéressé fit la moue avant de se redresser et de sortir non sans avoir accordé un dernier regard plein de sous-entendus à la benjamine de la famille Draguens. Quelle malchance ! Se dit Mary-Ann. Pourquoi de toutes les maisons du village, ils avaient choisi la leur? A moins que leurs alliés ne se soient déjà installés ailleurs eux aussi. La tournure que prenait cette guerre présageait une défaite pour Esraldus et de nombreux morts. Elle espérait tout de même revoir Peter en vie bien qu'elle n'était pas certaine de sa sécurité à elle-même. La blonde gigotait sur sa chaise et réfléchi à un moyen de se libérer mais...elle n'en trouva pas. Les couteaux se trouvaient très loin d'elle et étaient en hauteur. Si elle essayait d'en faire tomber un, elle pourrait se blesser toute seule et il serait difficile de le récupérer une fois qu'il serait sur le sol. Elle soupira longuement. Dans le salon, le chef de la troupe envoya cinq hommes dans la maison juste en face de la leur. Ils avaient sans doute l'intention de posséder tout leur territoire vu que tous les hommes étaient à la frontière.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant