Chapitre 51

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Élisabeth chevauchait dans les bois depuis quelques minutes déjà devant son époux.

- Je vous avais dit que j'étais une bien meilleure cavalière que vous, nargua la jeune femme en secouant la tête pour ordonner à sa chevelure ebourifiee par le vent de se ranger à l'arrière.

Julian sourit en coin.

- N'avez vous pas pensé au fait que je veuilles vous laisser gagner parce que vous êtes une femme? Rétorqua le duc.

- Oh je vous en prie, ne vous justifiez pas de cette façon... C'est pour les lâches.

- Ah oui? Fit-il.

Elle hocha la tête en souriant. Le brun regarda devant eux avant de reprendre son air sérieux.

- Nous ne sommes plus très loin. C'est par la gauche après le prochain rocher.

La brune reprit donc sa course ne s'attendant certainement pas à être rattrapée et devancée par le jeune homme. Il s'arrêta devant un chalet fait de bois et clôturé, semblable à un petit coin de paradis dans cette sombre et dangereuse forêt qui lui rappelait tant cette guerre qui avait emportée avec elle de nombreuses vies et surtout son chemin vers la frontière avec Selena, même si en la présence de son homme là, elle ne ressentait pas le moindre danger, la moindre peur. Ce chalet semblait être abandonné depuis longtemps mais il descendit de son cheval avant de l'aider à faire de même.

- C'est à vous? demanda la belle après l'avoir remercié.

- Maintenant oui, lorsque j'ai acheté mes dernières terres, j'ai eu cette maisonnette et j'avoue ne pas savoir quoi faire d'elle. Venez, vous verrez qu'il est très agréable de pouvoir s'évader de temps en temps de ce monde plein de règles et de respirer tranquillement.

- vous y êtes venu plusieurs fois? S'enquit-elle en se rembrunissant.

- Oui. Et seul à chaque fois.

Elle lui adressa un sourire en joignant sa main à celle qu'il lui tendait. ils entrèrent et le jeune homme se laissa tomber sur une chaise puis ferma les yeux.

- Je sais ce que c'est que de rester dans ce genre d'endroits. Dois-je vous rappeler dans quelles conditions je vivais avec ma mère?

- Pardonnez moi... Mais vous pouvez au moins vous vanter d'avoir eu une enfance agréable malgré les difficultés, non?

- Oh, ne vous excusez pas, et oui j'étais très heureuse ici, répondit Elisabeth. Comment était la votre?

- Stricte. Les seuls moments agréables que je passais étaient en compagnie de mes grands-parents mais hélas, ils sont parti beaucoup trop tôt à mon avis.

- Votre mère n'a pas toujours été aussi froide, je me trompe?

- Oui. Elle était loin d'être une femme heureuse aux côtés de mon père et j'avais l'impression d'être un souffre douleur pour elle et lorsqu'il est décédé... rien n'a changé. Au contraire, elle est devenue très arriviste et avide de pouvoir mais elle n'en reste pas moins la première femme que j'ai aimé.

- Le jour où je suis arrivée à votre manoir, j'ai remarqué que vous ne parliez que de vos grands-parents, dit-elle doucement.

- Je ne serai probablement pas devenu l'homme que je suis sans leurs conseils, fit le brun en fixant le plafond.

- Je vous promets de toujours vous donner de l'amour tant que je serai en vie, reprit la brune.

Il tourna la tête vers elle.

- Même si les choses se compliquent? demanda-t-il.

- Même si les choses se compliquent...

- À ce propos Elisabeth, Je... J'ai besoin de... Je n'ai pas envie de  gâcher votre bonne humeur mais il va bien falloir qu'on ait cette conversation un jour.

La brune baissa la tête.

- Je sais. Vous avez besoin d'un enfant.

- Ce n'est pas précipité mais...

- Ne vous justifiez point monseigneur, coupa la belle. Je sais tout cela et je ne vois pas d'autre alternative pour vous que d'avoir une seconde épouse.

Julian fronça les sourcils.

- Vous vous trompez, dit-il

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant