Chapitre 10

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Quelques jours plus tard...

Greta avait une sainte horreur qu'on la fasse attendre. C'était une femme dépourvue de patience et il fallait qu'elle arrive au manoir des Turner avant la tombée de la nuit. Son fils lui avait terriblement manqué. Dès qu'elle a appris la nouvelle de son mariage avec la plus belle femme de Shelbourne, sa fierté avait été immense avant de descendre aux antipodes de la joie lorsqu'elle entendu dire que sa belle-fille était en fait une fille de forgeron et de paysanne. Sans aucun sang royal ou noble. Son fils, Julian Turner, duc de Shelbourne, marié à une sauvage? Jamais de la vie. Elle devait, en tant que mère, aller sauver son enfant au plus vite.
Le cocher se dépêcha et s'arrêta au manoir à 18h45. Ruth, sa femme de chambre l'aida à descendre du carrosse et elle vit l'attroupement qui était venu l'accueillir.

- Oh, Julian..., fit-elle avec un sourire obligé.

Ce-dernier sourit avant de s'approcher d'elle et de lui faire la bise.
Greta Turner était une femme brune, grande de taille et pleine de classe.

- Avez-vous fait un bon voyage, mère ? Questionna-t-il.

- Épouvantable est l'adjectif qui le qualifie mieux, répondit la dame.

- Vous m'en voyez navré. Mère, je vous présente mon épouse, Élisabeth...

Il prit la main de sa femme et la pressa comme il la sentait crispée. La belle sourit puis baissa légèrement la tête.

- Mes salutations Milady, dit Élisabeth de la douce voix qu'elle possédait.

- Bonjour, répondit sèchement Greta.

La brune se recula.

- Je souhaiterai me reposer un peu avant le dîner.

- Bien entendu, je vous accompagne ?

- Fort bien, mon enfant.

Ils se dirigèrent donc tous deux vers l'intérieur du manoir et laissèrent la duchesse avec sa femme de chambre.

- Eh bien, fit Selena.

- Elle n'a pas l'air de m'apprécier du tout...

- Je suis sûre que c'est à cause de la fatigue et vous l'avez entendue, son voyage était épouvantable

- Non Selena. Tout était inscrit dans son regard, vous savez que j'ai raison, protesta la brune.

- Oui, avoua Selena. Mais peut-être qu'avec du temps elle vous appréciera parce que vous êtes très aimable.

- Merci, dit la belle en souriant légèrement.

Greta remercia son fils de l'avoir accompagnée et Ruth ferma la porte.

- Par tous les dieux! Jura l'ancienne comtesse de Shelbourne. Qu'est-ce qui lui a prit? Est-il tombé sur la tête ?

- Il faut dire qu'elle est très gracieuse...

- Et alors? Cela ne change en rien qu'il s'agit d'une...moins que rien! De plus, j'ai vu beaucoup plus belle que ça.

- Milady... La duchesse décrit parfaitement la représentation de la beauté féminine, reprit Ruth.

Il est vrai que dans leur société, les plus belles femmes étaient celles qui disposaient d'une peau très blanche, telle une nymphe, un teint clair représentant la pureté de l'âme des cheveux bruns tel la vierge Marie; des épaules larges, une taille fine, marquée; de longues jambes. Il fallait être mince et élancée et avoir des traits fins au visage. Alors certes Élisabeth était l'une des plus femmes de ce duché mais elle n'en demeurait pas moins une paysanne.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant