Chapitre 30

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- Vous vous moquez de moi? S'énerva le jeune homme.

- Non.

- Retournez-vous immédiatement! ordonna le duc de Shelbourne.

Élisabeth soupira fort puis se redressa et lui fit face tout en prenant soin de cacher sa poitrine avec le drap. Un élan de pudeur bien mal placé puisqu'il l'avait déjà entièrement regardée tout à l'heure, pendant leurs ébats.

- Ne criez pas sur moi s'il vous plait, dit-elle doucement.

- Dans ce cas pourquoi pleurez-vous?

- Je ne pleure pas.

- Ai-je l'air du dernier des imbéciles ? Fit Julian.

- Non.

Elle baissa la tête.

- Je vous écoute, insista le brun.

- Mais ne voyez-vous donc pas que je n'ai pas envie d'en parler!? Pourquoi insistez vous?

- J'ai le droit de savoir ce qui vous chagrine. Hier encore j'ai promis devant Dieu de vous protéger alors faites-moi confiance et dites moi tout.

À vrai dire, il n'était pas dans ses habitudes de voir des femmes pleurer et encore moins de la sorte, dans son lit. Il avait l'impression d'y être pour quelque chose. Après tout, Margaret s'enfermait souvent dans la plus haute pièce pour laisser libre court à son chagrin et sa colère. Il n'allait certainement pas commettre les mêmes erreurs et surtout pas avec Élisabeth qui se trouvait être une personne beaucoup plus fragile tant émotionnellement que physiquement, vulnérable et innocente que son ancienne épouse.
Élisabeth releva la tête et daigna affronter le regard du brun.

- C'est à propos de la mort de ma mère, Gloria Draguens... Gloria Valverde plutôt puisqu'elle avait été abandonné par mon père... Promettez-moi que vous ne m'abandonnerez pas vous aussi!

Julian sourit.

- Je ne ressemble en rien à Gilbert Draguens, vous pouvez en être sûre.

- Promettez!

- Je vous le promets. Je ne vous abandonnerai pas pour une autre femme, dit-il avant de déposer un baiser dans la paume de la main droite d'Élisabeth. Vous êtes bien trop belle pour cela! Je serai fou de le faire.

Élisabeth n'appréciait pas trop le fait que tout le monde n'en ai que pour son physique mais elle se sentit plus à l'aise et lui parla de son enfance difficile pendant que Gilbert jouait les amoureux avec Anastasia et élevait ses autres enfants dans sa belle maison de l'autre côté du village. Elle se livra à lui sans retenue et sans secret. Cela lui permettait aussi de se libérer de la rancœur qu'elle ressentait envers son père.
Julian, après l'avoir écouté et consolée, la tenait contre lui.

- Ici, tu ne manquera jamais de rien, dit-il sans se rendre compte qu'il l'avait tutoyé sans trop le vouloir.

- merci, fit-elle, à l'aise dans les bras chauds de son mari.

Elle s'endormit là, après quelques minutes. Julian la déposa délicatement à sa place et prit soin de mettre sa tête sur l'oreiller avant de se lever. Il prit le temps de l'observer durant son sommeil. On aurait dit un ange ou plutôt la douceur la beauté et l'innocence réunis pour ne former qu'un seul être. Le jeune homme déposa un léger baiser sur le front de la brune puis, Il s'habilla et sortit à pas de loup de la chambre pour vaquer à son occupation.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant