Chapitre 10

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Multimédia : Julian

Peter était assis sur le sol, adossé au pied d'un arbre, il tenait dans ses mains une brindille qu'il ne cessait de casser machinalement tout en discutant avec ses soeurs.

- Tu l'aurais vu, elle avait l'air tellement triste, dit Marilyn

- Cela ne fait qu'un jour mais elle me manque terriblement. La maison m'a l'air incomplète, fit la plus jeune.

- Ne m'en parle pas... J'ai même du faire toutes les corvées seule...

- Ce n'est pas vrai! Je t'ai aidé, protesta Mary-Ann.

- J'espère juste qu'elle va bien et que lord Turner la rendra heureuse..

Les filles regardèrent leur frère. Il avait l'air absent. On dirait qu'il mijotait un truc dans sa tête.

- Tu as raison, fit la benjamine. En plus avec ce comte, on peut s'attendre à tout sauf à ce qu'elle soit heureuse et en sécurité.

*******

Julian arriva avant midi au château et trouva le duc de Fergus, le roi, son meilleur ami le chevalier Théo Romano et les conseillers.

- Veuillez excuser mon retard, dit-il en prenant place à son siège au conseil restreint.

- Nous vous attendions pour commencer. Un problème ? demanda Théo.

- Peu importe. Débutons...

- Bien. Alors j'ai été en contact la semaine dernière avec le conseiller du roi Benitez. Ils m'a fait comprendre qu'ils sont totalement contre le traité de paix.

- Turner?

- C'est pratiquement la même chose. Et j'ai pût constater que leurs armées sont prêtes, répondit Julian.

Connor soupira. Ils avaient déjà participé à une guerre pour aider le royaume du Gondare. Les guerriers n'étaient pas tous remis de leurs blessures.

- J'irai moi-même proposer une dernière fois le...

- Sauf votre respect votre majesté, ce serait risqué. Le roi Benitez vous veux mort pour s'emparer d'Esraldus, coupa le conseiller principal du roi.

- Que proposez vous dans ce cas?

- J'irai avec l'acte de paix...

- Envoyer un conseiller serait considéré comme un manque de respect. Il lui faut une haute personnalité, dit Théo.

- Ce n'est pas faux

- Je connais bien les lieux. Je pourrais y aller, déclara Julian.

Connor le regarda avant d'effectuer un signe de négation.

- Pas vous Turner. J'aurais besoin de vous ici pour préparer nos hommes. Et vu l'infériorité des guerriers, je veux que vous alliez dans chaque village, chaque forêt et rassemblez le plus d'hommes possibles. J'ai également besoin de stratégie d'attaque. Alors Turner et Romano vous ne bougerez pas. Nous devons être prêts pour un éventuel refus de leur part.

- Entendu, dirent Julian et Théo.

Ils continuèrent d'élaborer un plan et le roi décida d'envoyer le marquis à Norouac.

*

Élisabeth avait passé la journée à lire dans sa chambre et à se promener dans la grande bâtisse. Il était environ 20h lorsqu'elle était entrain de tricoter avec de la laine trouvée dans l'atelier au sous-sol. Le bruit du portail se fit entendre, annonçant certainement l'arrivée du maître des lieux. En effet, Walden entra avec un sac, talonné par le comte.
Julian vit la jeune femme assise en face de la cheminée.

- Bonsoir, dit-il.

- Bonsoir sire...

- Appelez-moi Julian. Que diable faites-vous ?

Elle leva la tête pour voir l'expression de son visage. Il paraissait gêné de la voir faire cela.

- Je tricote, répondit-elle de sa douce et calme voix.

- Oui, mais... Oubliez.

Il monta se changer et Élisabeth continua son activité, imperturbable. Le comte ne descendit qu'une demi-heure après,fraîchement vêtu. Il alla s'asseoir à la table et fut vite rejoint par la brune.

- Comment s'est passée votre journée ? Demanda-t-il.

- Euh, bien merci, répondit Élisabeth entre deux bouchées, surprise. Et la votre?

- Le personnel, se montre-t-il poli envers vous? S'enquit-il en évinçant sa question.

- Oui. Ellen est très aimable aussi.

- Parfait, murmura le brun en prenant son verre de vin rouge dans sa main droite. Vous allez goûter à verre, n'est-ce-pas ? Fit-il en désignant celui de la jeune femme alors qu'elle venait de le pousser légèrement loin de son assiette.

- Je ne bois pas d'alcool.

- Ne confondez pas "ne pas boire" et "ne jamais avoir goûté". Comment avez-vous sût que vous aimiez le miel si vous ne l'aviez pas goûté auparavant ?

Elle ne répondit pas et continuait de fixer silencieusement son assiette. Lorsqu'elle osa tourner la tête, elle vit que Julian lui souriait avant de lui indiquer son verre pour trinquer.

- Je ne vous demande pas de vous enivrer. Ce n'est qu'un demi verre et vous n'êtes pas obligée de le terminer, dit-il pour l'encourager.

- Mais pourquoi tenez-vous tant à ce que j'en boive?

Il parut irrité.

- Parce que c'est ainsi que mange tout le monde. Avec du vin a table. Vous le ferez forcément puisque nous ne mangerons pas toujours que tous les deux. Je préfère aussi voir quel effet l'alcool a sur vous plutôt qu'avoir une mauvaise surprise.

- Vous avez raison. A la votre, dit-elle en levant son verre.

- Non, à votre première fois.

Élisabeth retint un cri d'indignation et entre constata qu'il riait doucement de sa propre phrase. Elle lui lança un sourire avant de porter le verre à ses lèvres pulpeuses, imitant son futur époux. Ce n'était pas mauvais. Au contraire. C'était plutôt différent mais doux. Elle lui adressa un deuxième sourire de la soirée en reposant son verre.

- Alors?

- Je vous l'accorde, c'est...bon, reconnu la jeune femme.

Ils continuèrent de manger avant d'aller se coucher. En toute galanterie, Julian l'accompagna à sa porte.

- N'oubliez pas que ma cousine viendra vous chercher demain, dit-il.

- D'accord. Bonne nuit

Il tourna les talons.

- Euh, Julian !

- Oui? Fit-il en se retournant.

- Pour votre information, je n'aime pas le miel, dit-elle en souriant.

Il hocha la tête.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant