Chapitre 22

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Le jour suivant, Selena aidait sa maîtresse à s'habiller. Le comte lui avait conseillé un pantalon, Élisabeth devina donc qu'il s'agissait d'équitation et cette pensée la remplissait d'excitation et de joie. Elle descendit ensuite pour prendre le petit déjeuner et vit Julian déjà attablé.

- Bonjour Sire Julian, dit-elle poliment. Walden...

- Bonjour lady Draguens, fit le valet tandis que son maître se contentait d'un simple sourire à l'égard de la demoiselle.
Élisabeth s'installa à sa place (à droite du siège principal occupé par le comte). Elle laissa Donna la servir et commença à manger.
Julian restait très silencieux ce matin. Pas qu'il avait pour habitude d'être bavard mais là, c'était encore pire. Le jeune homme était concentré entre la lettre posée sur la table qu'il lisait et son petit déjeuner.

- Avez-vous ramené ce porc? demanda la belle.

Il leva la tête vers elle.

- Quoi?

- Le porc que vous étiez sensé abattre, rappela-t-elle.

- Je vous conseille d'examiner votre assiette, il s'y trouve, dit-il.

Elle baissa les yeux. Son plat contenait une omelette, du pain tressé... quelques tranches de saucisson.

- Ah, murmura Élisabeth.

Ils continuèrent à manger dans ce silence accommodant avant de libérer la salle à manger pour que les domestiques puissent débarrasser.
Élisabeth trouva Selena dans le salon.

- As-tu déjeuné ?

- Pas encore. Ellen me fera signe. Alors, vous ne vous en allez que tous les deux ? Fit Selena.

- Enfin...j'ignore encore si on ira quelque part. Il me semble qu'il n'est pas de très bonne humeur. Je devrai sans doute le laisser...

- Mais non. Bien au contraire, je sais que lorsqu'un homme n'est pas dans son assiette, le devoir de sa femme ou future femme est de...

- Vous me citez dame Yvonne, il me semble ! Coupa la brune.

- Elle a raison. Allez le trouver.

Élisabeth soupira et alla dans le 2e salon. Elle ouvrit la porte et vit Julian assis, sa lettre entre les mains. Walden se tenait debout derrière lui.

- Puis-je ? Fit-elle.

- Oh, je vous en prie, dit Walden en sortant et en refermant la porte derrière lui.

- Une mauvaise nouvelle ?

- En...quelque sorte. Mais c'est sans importance, répondit Julian en déposant le bout de papier.

Il se leva et s'approcha d'elle.

- Quand partons-nous ? demanda Élisabeth.

- Quand vous voulez...

- Maintenant ?

- D'accord. Après vous.

Ils sortirent tous les deux et montèrent dans le carrosse.

- J'imagine que vous m'avez conseillé cette tenue pour une raison particulière...

- Ne m'en dites pas plus. Je sais que vous avez deviné.

Elle sourit et tourna la tête vers la fenêtre.

- Cette tenue vous va à ravir, déclara le jeune homme.

- Merci...

Le cocher s'arrêta devant un endroit désertique. Seule une maisonnette en bois ornait le grand espace vert.

- Bienvenue dans mon domaine ! Cria fièrement le comte en accompagnant sa phrase d'un geste de la main.

- C'est très... naturel? Fit-elle en ne trouvant pas d'adjectif approprié pour cet endroit.

Julian éclata décrire en l'observant. Cela réchauffa le cœur de la jeune femme. Elle ressentait une pointe d'honneur à le voir rire alors qu'il semblait grognon il y a quelques minutes encore.

- Vous possédez de nombreux domaines pareils?

- Non. C'est le dernier que j'ai obtenu. Je tiens à le laisser aussi...naturel ( il prononça ce mot en lui lançant un regard moqueur).

Il lui prit la main et l'entraîna à l'intérieur de la maison que se trouvait être une écurie.

- Je le savait! S'exclama Élisabeth.

- Choisissez-en un.

- Euh...après mon petit accident je ne...

- Vous pouvez me faire confiance, dit-il.

La brune observa les nombreux animaux et choisit celui qui lui paraissait le plus docile. Julian approuva son choix et fit sortir le cheval en tenant d'une main sa lèse et de l'autre, la main d'Élisabeth.
Il l'aida ensuite à monter en scelle et ne lâchait pas pour autant la corde du cheval.

- On va y aller doucement, dit-il.

- Okay.

Elle lui adressa un sourire pour lui monter qu'elle appréciait de chevaucher ainsi malgré sa peur. Elle savait que tant qu'il était là, elle ne risquait rien.
Ils firent le tour de la propriété avant que Julian ne monte derrière elle et obligea l'animal à aller beaucoup plus vite. Prise de panique, Élisabeth s'agrippa aux bras de son fiancé. Ce-dernier n'approuva pas son geste et lui donna les rênes du cheval entre les mains.
- Mais...

- Je vous tient, allez-y, souffla le brun à son oreille.

- Ya! Cria la belle en imitant les grands chevaliers.

Cette séance d'équitation dura environ trois heures puis, cédant à la demande de la jeune femme, ils allèrent se promener dans les bois et discutaient de tout et de rien avant de regagner le carrosse et de rentrer chez eux. Il lui annonça avant de descendre que leur mariage était prévu pour la semaine d'après, durant le week-end et que son courronement se fera le mardi prochain.

L'honneur Des Draguens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant