Chapitre 2: Partie 4

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Bonne Lecture ~♡

Rentrée, j'ai le cœur tout chaud et accessoirement dégoulinant d'attendrissement.

John derrière ses airs de vieux ronchon vexé, a passé l'après-midi à être aux petits soins. Il n'a posé aucune question relative à mon absence, ayant décelé la sensibilité du sujet et ce fut réellement moment apaisant.

Une coupure dans cette tornade de problèmes, une coupure dont j'avais clairement besoin.

Je passe la soirée seule à chantonner et quand vient le matin, j'enfile un sweat vieux rose et un pantalon noir avant de me rendre au goulag.

Arrivée en classe, je découvre totalement désenchantée que mon bureau a disparu... Tout le monde et assis normalement, les discussions s'arrêtent pourtant un instant et je sens que l'on guette ma réaction. Je souris et décide que c'en est trop.

Je serre les anses de mon sac à dos et vais vers Brittany.

- Où est ma table, j'interroge brutalement en faisant claquer mes deux mains sur les bords de sa table.

- Bonjour Scarlette, je n'en sais rien, tu l'as peut être déplacée hier et tu ne t'en es pas rendu compte tellement tu étais hiiigh ! mime-t-elle essayant de se donner un air décoincé faisant rire son petit public.

- Ouais et je suis tellement « hiiiigh », que si tu ne me dis pas où il est maintenant, je te promets que ça va mal aller. Après tout, il vaut mieux se méfier des toxicos, dis-je me penchant d'avantage de façon à avoir mon regard au niveau du sien parfaitement maquillé.

- Ne me menace pas, articula-t-elle comme si j'avais quelque chose à craindre d'une fille aux faux ongles trop parfaits pour avoir jamais risqué quoi que cela soit.

J'empoigne donc son col folle de rage, c'en est décidément bien trop pour moi. Je vois en un instant ses yeux s'écarquiller et je l'entends difficilement déglutir. Je n'ai pas de temps à perdre avec ses jeux d'enfants.

- T'es pas fichue de comprendre une simple question ? Où est ma table? C'est trop dur ? Je te l'écris peut-être ? je fulmine en attrapant mon sac dans mon dos et en sortant un marqueur noir avec lequel j'inscris en grosses lettres la question sur sa table. Ça va ? Tu comprends ?!

Elle croise les bras sur son décolleté, que j'ai lâché pour écrire sur sa table, et sourit évidemment fière de me tenir tête mais à cet instant mon sang ne fait qu'un tour. J'agrippe son sac gucci au pied de sa table, souris aussi grassement qu'elle et commence à sortir de la salle. Elle me suit bien évidement en hurlant des inepties, suivie d'une petite troupe.

- Rends-moi immédiatement mon sac ! hurle-t-elle en tentant de l'attraper, ce qu'elle ne réussit pas à faire.

- Commence par me rendre ma table, je conclus froide puisque l'énervement ne pourrait pas m'aider dans cette situation.

- Elle est dans la cour, maintenant rends-moi mon sac, glapit-elle en agitant ses faux ongles sous mon nez . Va chercher petit chien!

- Bravo Brittany, la félicitai-je ironiquement, Tu bats des records de conneries.

Et gardant mon sourire niais au visage, longe le couloir après avoir jeter un dernier regard à la mine déconfite de Britt, qui venait de comprendre que je ne lui rendrais pas son Saint Graal. Avant de descendre les escaliers du second étage, j'ouvre la fenêtre la plus proche de moi dans cette immense cage d'escalier, par laquelle j'escampe son ballot de marque sans autre forme de procès.

- Mille dollars dans le cul Brittany, riai-je en descendant les escaliers sans plus lui jeter un regard.

J'entendis un cri strident et crus mourir de plaisir.

Une fois dans la cour, je vois finalement mon bureau en plein milieu. Je souffle, me dis que ça va être super galère à transporter toute seule et me cramponne aux deux bords pour commencer mon long trajet jusqu'à la classe. Sur le chemin, j'ai tout le temps qu'il faut pour regretter mon cancan et me dire que je risque de prendre très cher quand je serais de retour en classe.

Arrivée devant les escaliers, j'entends la sonnerie et conclus désespérée que je vais arriver en retard en cours pour la toute première fois de ma vie à cause d'une blague de très, très, trèèèès mauvais goût !

Je décide donc de faire une pause au bas de l'escalier, cale la table contre un mur et m'assoie dessus. Je respire profondément espérant calmer stress et colère simultanément.

- On sèche mademoiselle Foster, j'entends clairement d'une voix mélodieuse.

- Pas vraim... j'amorce en me tournant rapidement me disant que croiser un prof ici complétait ma journée de la poisse à merveille, avant de réaliser que ce n'était autre que, Tobias ?!

- En chair et en os, blague-t-il en accentuant le mot "os" d'un rire guttural. Tu as fait la misère à barbie dis-moi !

- Mon dieu, tout le monde doit savoir, gémis-je en enfouissant mon visage dans mes genoux.

- Oui plus ou moins, c'est plutôt rare de la voir en train de se faire rabaisser. D'autant plus que la voir se fouler la cheville en talon dans les escaliers pour récupérer son sac et hurler à la mort devant celui-ci à peine écorché, était clairement la chose la plus hilarante qu'il me soit donnée de voir en ce monde, explique-t-il en fixant la table sur laquelle j'étais assise.

- Elle s'est vraiment foulée la cheville? demandais-je peunaude.

- Ooooh que oui, approuva-t-il tout sourire levant les yeux sur les miens.

- Pourquoi j'ai raté ça, dis-je jouant à la petite capricieuse.

- Très certainement parce que tu étais en train de récupérer ton écritoire au fin fond des jardins du lycée,décrète-t-il en mimant une personne traînant un boulet. Besoin d'aide ?

- C'est pas trop te demander ? je questionne en penchant la tête sur le côté.

- Non, négative-t-il en sortant les mains de ses poches, et puis tu serviras d'alibi à mon retard.

- Tu sais que s'ils voient que tu m'aides tu risque gros ? j'argumente en descendant de la table.

- J'aime vivre dangereusement, parodie-t-il faisant une tête d'homme aguerri. Et puis il me semble que tu m'en a déjà fait voir de toutes les couleurs.

Sa réponse eut le don de me rappeler ce que je lui avais subir mais je ne m'y attardais pas et nous grimpâmes les marches en soulevant la table. Je lève les yeux un instant vers lui et me demande intérieurement pourquoi il ne dégage pas ses cheveux de devant son visage. Ses cheveux sont vraiment long et lui tombent constamment sur les yeux, pourtant il n'a clairement pas un visage ingrat...

- Le spectacle te plait, Foster, fanfaronne-t-il continuant de fixer les marches.

- Quel vantard, lâchai-je comme unique réponse.

Une fois en haut, je lui fais signe de faire une pause, monter deux étages avec une table aussi lourde à deux me semble être la chose la plus laborieuse au monde. Et dire que je comptais faire cela toute seule... Je remercie mentalement mon sauveur en reprenant mon souffle et le regarde.

Il me fixe.

- Et bien tu sais quoi, tu devrais être aussi simple plus souvent.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant