Drowned

Chapitre 22: Partie 2

Bonne Lecture ~♡

Je réussis à terminer les graffitis sur la façade gauche de la maison à onze heures et quelques, et c'est pas peu fière que je file à la maison prendre une douche et me changer avant de rejoindre Tobias pour déjeuner.

Je me hâte jusqu'au Motel et tape trois coups sur la porte 43. Je n'entends rien de l'autre côté, retape trois coups, puis perds patience et rentre, parce que bien évidemment cette tête de linotte à complètement oublié l'étape « je ferme la porte » avant de se coucher.

Et lorsque j'arrive dans la chambre, je me rends compte qu'il dort toujours. Il fait noir et l'endroit sent l'homme à plein nez, ce qui m'encourage à aller ouvrir la fenêtre. Non pas que son odeur soit dégoûtante, bien au contraire, il sent la lavande, très certainement à cause de son parfum préféré.

La lumière rentre et j'entends un grognement, gagné.

Je me tourne, et aperçois entre les draps un dos colossal, qui m'arrache un battement de cœur. (oui c'est mal, je devrais arrêter de fantasmer sur Tobias, mais c'est plus fort que moi) Je regarde un instant le svelte corps de Tobias, qui rappelons le, est clairement sexy bien que totalement désintéressé des femmes.

- Ma Foster d'amour ferme tout ça, tu vas me faire fondre avec toute cette lumière, croassa-t-il en enfonçant de plus belle sa tête dans l'oreiller.

- Debout Tobias, lançai-je en me dirigeant vers la cuisine.

Je l'entends dire quelque chose, mais n'en comprends pas le sens, trop occupée à remplir un verre d'eau. Quand je reviens, mon arme en main, le gros balourd est toujours affalé.

- On se réveille, dis-je en m'asseyant sur le bord du lit prête à lâcher le verre sur monsieur.

Mais je me retrouve plaquée sur les couvertures, et l'eau que je m'apprêtais à jeter sur Tobias se déverse sur mon chandail. Je couine, il rigole, je boude, il me donne un t-shirt trois fois trop grand pour moi mais qui fera l'affaire, je l'enfile, il va se doucher.

Le voir après tout ce temps me donne de drôles de sensations, malgré le fait que nous ne soyons séparés que depuis quelques semaines, j'ai l'impression d'avoir bien changé depuis.

On était des gamins, et j'ai l'étrange impression que nous avons grandi.

Le t-shirt de Tobias sur le dos, nous allons dans un restaurant à côté où je prends des nuggets et des frites et Tobias un gros hamburger et de la salade.

On discute la bouche pleine, on rit comme des idiots et vers treize heures, on file en boutique.

J'essaye des habits à n'en plus finir et à dix huit heures après deux pauses café et tout un tas de magasins visités, Tobias me ramène à la maison chargé de sac. Nous rentrons déposons le tout et de la fenêtre je lui montre mon exploit matinal.

Nous continuons de papoter, je ramène du gâteau qu'a fait Agatha dans ma chambre et nous continuons de blablater encore et encore. Vers dix neuf heures Tobias file pour faire un facetime avec Calvin et je me retrouve seule affalée sur la moquette entourée de sacs.

Résultat des courses, j'ai des habits à ma taille et un peu de maquillage en somme tout ce qui me manquait. Je descends pour nettoyer les assiettes que j'ai utilisées pour le gâteau et alors que je frotte la vaisselle, Agatha arrive.

- Scarlett, je ne reste pas manger ce soir, tu te souviens de Kate ? Tu sais ma vendeuse ? précise-t-elle précipitamment en filant dans sa chambre. Elle vient de me dire qu'elle avait un rendez vous avec Tom Folk, c'est un policier, et je me doutais qu'il se passait quelque chose entre eux, enfin bref, Kate s'apprêtait à refuser, m'expliqua-t-elle en sortant de sa chambre en boutonnant sa chemise, et je lui ai dit que je pouvais bien garder son petit bout de chou. J'ai finalement réussi à lui faire accepter le rendez-vous et donc je vais m'occuper de la petite merveille ce soir. Je n'ai pas vu son fils depuis... Depuis au moins une semaine, s'exclama Agatha comme si ce fut une décennie, donc c'est pas trop tôt !

Je la regarde s'agiter en parlant.

- Tout ça pour te dire que je te laisse la maison pour ce soir, pas de party, mais si tu veux inviter une ou deux personnes pas de problèmes ! Je file !

Aussi rapide qu'un éclair... Je n'ai pas eu le temps de dire un mot, qu'elle a déserté...

J'essuie la vaisselle et la range. Je n'ai personne à inviter mais je pourrais me faire un plateau télé, et regarder des émissions toute la soirée !

Depuis quand n'ai-je pas fait ça ?

Je me mets à cuisiner quelques pattes au beurre et des petits poids surgelés, si on peut appeler ça de la cuisine et m'installe devant la télévision sur la moquette.

Je tombe sur un de ces documentaires soporifiques sur la vie animale et alors que le présentateur explique quels sont les enjeux du réchauffement climatique pour les éléphants, la sonnette m'appelle.

Je maugrée un instant, ma fourchette dans la bouche et sans lâcher la télé des yeux me dirige vers la porte. J'ouvre en retirant de ma main droite la fourchette et apparaît devant moi Alex.

Mon esprit laisse instantanément tomber les problèmes liés au réchauffement climatique.

- Salut, lance-t-il tout simplement mais avec une drôle de voix.

Il a l'air mal, très mal, j'ai même l'impression qu'il a pleuré...

Ses épaules sont affaissées et il a d'énormes cernes sous les yeux.

- Je sais que tu n'as pas vraiment envie d'entendre parler de moi de nouveau mais je dois vraiment m'expliquer, je ne peux pas juste abandonner et passer à quelque chose d'autre, m'expliqua-t-il sans me regarder dans les yeux.

- Entre.

Je me pousse pour le laisser passer puis ferme la porte. J'éteins ensuite la télévision et récupère mon plateau de la moquette pour le poser sur la table basse.

- Oui? l'encourageai-je.