Drowned

Chapitre 7: Partie 1

Bonne Lecture ~♡

Le vendredi matin, je rejoins Tobias deux rues avant le lycée. Après avoir discuté hier soir, il a réussi à me convaincre de l'attendre et de ne plus risquer quoi que ce soit en restant seule. Bien que je n'apprécie pas le fait de me sentir assistée, savoir qu'il reste avec moi me rassure.

Il arrive vêtu d'une chemise verte kaki, qui fait ressortir ses jolis yeux et un bonnet noir comme son pantalon et ses bottes. Plus le temps passe et plus il devient terriblement magnifique, ne pus-je m'empêcher de constater.

- Tu t'en es encore prise une, toi, s'exclame-t-il en attrapant mon menton pour tourner mon visage.

- Bien vu l'aveugle, avouai-je en grimaçant lorsqu'il appuya sur ma joue rouge. D'ailleurs, j'ai lavé tes habits, dis-je en lui donnant le sac contenant sa chemise et son pantalon.

« Fallait pas », glisse-t-il en l'attrapant avant que nous commençons à aller au lycée.

Devant le portail, je souffle une bonne fois pour toute, et on rentre. En rejoignant notre bâtiment, tout un tas de garçons ont fait des blagues vaseuses et ont sifflé, et bien que ce soit clairement la chose la plus déplaisante au monde, on s'est contenu tant bien que mal.

Pourtant je sens mon cœur saigner.

On passe le pas de la classe, une foule de personne est près du tableau. Ils rient, piaillent, et quand finalement l'un d'entre eux nous remarque, ils partent s'asseoir. Je m'attends au pire et je suis bientôt servie.

Sur le tableau, la photo publiée avant hier. Une respiration tremblante s'échappe de ma bouche et Tobias se dépêche de déchirer la photo.

- Vous trouvez vraiment ça drôle ? Leur lance-t-il en jetant les morceaux de la photo dans la poubelle rageusement, vous êtes aussi pourris les uns que les autres. Juste au cas où, les agressions sexuelles n'ont rien de comique et ce n'est pas parce que c'est la cible de vos moqueries que ça le devient.

- Tu veux juste te la taper, arrête de faire le super héro, lance la voix de Sam derrière moi.

Je me décale et Samantha rentre pour rejoindre Brittany que j'aperçois finalement au fond de la salle. Il n'y a pas à dire Samantha est vraiment magnifique. Elle prend ma place à merveille, avec sa jolie peau de porcelaine, ses lèvres pulpeuses et son regard de tigresse, elle n'a rien à m'envier, d'autant plus qu'elle arrive à être encore plus teigneuse que moi !

- Une fois que t'auras ta vengeance t'en auras plus rien à foutre de cette hystérique, ajoute-t-elle apparemment sûre d'elle.

- Ça n'a rien à voir, répond Tobias, je ne sais pas pour qui tu te prends, mais tu peux être sûre et certaine, que je ne suis pas quelqu'un de ton espèce. Oui, Scarlett n'est pas une sainte, elle m'a fait du mal, comme beaucoup d'entre vous ici, commence-t-il, mais ce que vous ne pouvez pas comprendre c'est qu'elle a changé. Elle est devenue ma remplaçante dans votre jeu merdique parce que votre petite Brittany, a soudainement décidé qu'abandonner sa meilleure amie en détresse et lui pourrir l'existence était une idée brillante.

- Ferme la Tobias, éructa la voix de Brittany, tu ne sais rien du tout. Et Scarlett n'a que ce qu'elle mérite, elle nous dédaigne tous.

Je regarde la scène effarée...

- Je ne dédaigne personne, j'ai juste été assez conne pour participer à vos humiliations publiques pendant des années en croyant que c'était la bonne chose à faire pour être aimée, expliquai-je à deux doigts de péter une durite. Mais vous savez quoi ? J'en suis d'autant plus sûre maintenant que j'ai failli me faire violer, que je me fais violenter fréquemment et qu'on me lynche, ça ne mène à rien. Je n'ai que ce que je mérite, mais je peux vous affirmer que tout cela ne mène vraiment à rien du tout!

- Scarlett allez à votre place, ajoute la voix de notre professeur de Mathématiques derrière moi, et je veux vous voir à la fin du cours.

Je vais m'asseoir, j'ai le cœur lourd, tout le monde me regarde comme si j'étais une aliénée et je ne sais absolument pas ce qu'a entendu Monsieur Hopkins. Il faut à tout prix que j'arrange les choses, s'il contactait mes parents, je serais dans une merde noire...

Tobias me donne une feuille alors que le cours commence. « Déstresse, je viendrais avec toi ». Je lève les yeux vers lui, qu'est-ce que je lui suis reconnaissante.

Alors que je fais les exercices de mathématiques écrits au tableau, je reçois une nouvelle boule de papier. Je regarde discrètement derrière moi, impossible de savoir qui l'a jeté. Je l'ouvre, « T'as pas intérêt à dire quoi que ce soit ».

Comme si je ne le savais pas déjà.

Le cours se termine, et j'attends avec Tobias que tout le monde sorte.

- Je croyais avoir demandé à Scarlett d'attendre, supposa le professeur en rangeant ses affaires.

- Vous avez raison, répondit Tobias le plus tranquillement du monde.

- Et ? Qu'attendez vous pour sortir de ma classe ?

- Pourrait-il rester s'il vous plaît, demandai-je en grimaçant le regard rivé à Tobias.

- Vous n'avez rien à craindre de moi, mais qu'il reste. Il ferma son sac et me fixa un instant silencieusement, que se passe-t-il dans cette classe ? Questionna Monsieur Hopkins.

- Rien qui ne mérite votre attention, tentai-je.

- Rien qui ne mérite mon attention ? Dès l'instant où une élève se retrouve à avoir un bureau aussi tagué que Bowery Houston Wall, je pense qu'il y a un problème, commenta notre professeur en insistant.

- Ce n'est pas la première fois que cela arrive, lui expliquai-je, il y a toujours quelqu'un qui fait les frais, cette fois ci c'est moi, mais il n'y a pas de quoi vous alarmer. Merci quand même pour votre sollicitude, ajoutai-je en essayant de m'échapper.

Nous avançons vers la sortie et je prie mentalement pour que Monsieur Hopkins arrête de se poser des questions.

- Scarlett, si jamais les choses dérapent je suis là, ajoute-t-il avant que nous soyons dans le couloir.

Les choses ont déjà dérapées, murmurai-je en descendant les escaliers.

Nous rentrons au refuge, John est derrière son bureau.

- Les jeunes, s'étonne-t-il, qu'est ce que vous avez fichu ! Ça va pas la tête de disparaître sans rien dire ?!

On regarde John se lever, il nous donne le sermon de l'année, son accent polonais ressort et on se retient tant bien que mal de rire. A la fin, nous nous excusons et le rassurons.

Ma nouvelle vie ressemblait à cela, éviter mes parents, adorer Tobias, languir Sean, me faire paterner par John et ne pas me démonter continuellement.