Drowned

Chapitre 5: Partie 2

Bonne Lecture ~♡

Je reste éberluée pendant les deux heures de cours suivantes. Qu'est-ce qu'il vient de faire...

Je savais qu'il m'attirait depuis un moment, mais il vient explicitement de sous entendre que c'était à sens unique. En tout cas, j'avais la certitude que je n'étais clairement pas indifférente à son charme.

Dès que la sonnerie retentit, je le vis se lever et sortir de la salle plus rapidement que jamais, c'était la première fois qu'il me fuyait depuis que je ne le rabaissais plus... Et ça faisait mal. Les choses étaient donc ainsi...

Le seule bon point de cette situation, est que je sais maintenant qu'un simple baiser peut faire ressentir des choses très fortes.

Je sors de la salle la tête à la fois dans les nuages et sous terre, et reçois soudainement, un coup énorme dans le jarret qui me fait instantanément tomber.

Je me rattrape de justesse avec mes mains et c'est à quatre pattes que je comprends ce qui se passe, Brittany recommence son cirque. Ça faisait longtemps, pensai-je en sentant l'énervement reprendre le dessus.

- De nouveau toute seule Scarlett, demande la voix suraiguë de Brittany.

- Comme tu peux le voir, soufflai-je en essayant de rassembler mes affaires tombées de part et d'autre du couloir.

Mais alors que je vais me relever, je reçois un coup de pied dans le ventre, ce qui me coupe la respiration à cause de la douleur intense ressentie. Je tousse et lève la tête, Sam...

- Qu'est-ce qui ne va pas avec vous ?! hurlai-je une main sur mon estomac.

Elles ne répondent pas, Sam part devant. Britt passe à côté de moi en donnant un coup de son talon de cinq centimètres dans mes affaires rassemblées, et alors que je désespère assise par terre, deux autres jeunes filles derrières, tapent tout aussi fort dans mes cahiers en glissant des injures. Je fulmine intérieurement et un flash m'éblouit alors que je rattrape de nouveau mes affaires.

Je lève les yeux Brittany devant moi est en train de me prendre en photo. J'essaie de me contenir et de tout ramasser rapidement avant de partir de l'autre côté du couloir. Assise dans les escaliers, je respire profondément, je vais les laisser penser que ça ne me fait rien.

C'est encore le meilleur moyen pour garder un semblant de dignité.

Cet après-midi, en allant au refuge, je constate désamorcée, que Tobias n'est pas là... Mais qu'a-t-il bon sang ?! C'est lui qui m'embrasse avant de disparaître dégoûté, que suis-je sensée en retirer...

- Où est Tobias ? questionne John étonné de me voir rentrer seule.

- Je n'en ai aucune idée, lui répondis-je vraiment énervée par la façon dont nous laissait lâchement cet espèce d'impulsif.

- J'espère qu'il va bien, pense John à voix haute.

Je bariole le local jusqu'au soir et quand la nuit tombe, rentre chez moi. Bien que j'ai peint l'entièreté de la salle d'accueil, je ne suis pas fière de moi. Je suis écœurée, énervée, déboussolée, perdue, humiliée... Et j'ai bien des mots pour qualifier mon état...

Dans ma chambre, je m'étale sur mon lit. J'attrape mon ordinateur en me disant que je vais regarder un film, histoire de décompresser un peu. Peut-être Pretty woman, je meurs d'envie de voir Julia Roberts dans ses bottes rouges, mais alors que mon écran s'allume, je suis secouée de notifications.

Facebook... Je vais dessus, il s'agit d'identifications. Je clicque... La photo de moi lamentable en train d'essayer pitoyablement de récupérer mes affaires, une main sur le ventre, le visage crispé de douleur apparaît devant mes yeux... Je sers les poings et alors que je cherche qui l'a posté, m'attendant à voir la photo de Brittany, je découvre que cela provient d'une page...

J'entre sur celle-ci... Je descends dans le fil, des millions d'insultes sont inscrites, les rumeurs sont aussi présentes, noir sur blanc « Scarlett Foster aurait fait une overdose due à la drogue dans la nuit » écrit le soir de mon hospitalisation.

« Les riches s'emmerdent de nos jours », « Ahah, c'est de famille ! », « Elle qui fait la sainte... », dans les commentaires. Les remarques sont tranchantes...

Je ferme mon ordinateur, il est hors de question que je me rende malade à nouveau. Ça me fait mal au cœur, j'ai envie de pleurer, mais je retiens les larmes et me mets en boule.

La nuit est atroce, le sommeil me fuit, le stress et la honte me rongent et le lendemain épuisée, je me rends en cours dans un état d'appréhension extrême... Devant mon casier, qui se noircit de jour en jour, j'attrape mes affaires et en allant vers la classe entends des personnes rire autour de moi, me fixer, certaines s'amusent à me jeter des insultes dans le dos.

Sous tension je vais à ma place.

- Les photos étaient sympas n'est-ce pas ?! rigole une voix derrière moi.

Un souffle tremblant passe ma bouche, je suis exténuée et dépassée à outrance par les événements... J'attends Tobias, priant pour qu'il arrête de fuir, j'ai besoin d'avoir quelqu'un ici en qui j'ai confiance.

Pourtant, il ne se présente pas, il n'arrive jamais en classe, les cours passent et je ne le vois pas franchir l'entrée. Sa place est vide et mes espoirs pour notre amitié réduits en miette...

Le cours passe à une lenteur déconcertante, d'autant plus que dès que le professeur se tourne vers le tableau je reçois des boules de papier... La sonnerie détonne, je suis achevée. J'attends que tout le monde soit sorti de la classe pour m'en aller à mon tour, espérant éviter les mauvaises blagues, mais le pire se présente. Stan.

- Fosteeer, appelle-t-il en souriant.

Je ne réponds pas et essaie de passer à côté de lui, il semble me laisser passer et d'un coup sans crier garde, empoigne ma queue haute ce qui me fait renverser la tête en arrière. Je pose une main sur mon crâne alors qu'il m'attire vers la salle de classe.

Il me jette à l'intérieur, je tombe à terre et me relevant, remarque que nous ne sommes pas seuls. A côté de lui un de ses amis... Je crois qu'il s'appelle Kyle Mccullen, il est grand, et très irlandais... Il ferme la porte et bloque la poignée avec une chaise.

- Choses promises, choses dues ! s'exclame Stan en faisant un premier pas vers moi.