Drowned

Chapitre 25: Partie 2

Bonne Lecture ~♡

Il est huit heures du soir, je suis sur la véranda, mon portable dans les mains, et cela fait prés de vingt minutes que je regarde le numéro de mon père sans oser appeler.

Mais soudainement, j'ai un regain de courage et je m'empresse de presser le téléphone vert sur mon écran.

Une sonnerie, une deuxième, puis une troisième.

- Allô ? j'entends finalement prononcé de la voix sévère de mon père.

- Bonsoir papa, est-ce que tu aurais, disons 4 minutes à m'accorder ? questionnai-je en regardant ma montre.

- Oui mais sois brève.

- Je ne vais pas reprendre les cours à la rentrée, annonçai-je rapidement avant de continuer pour stopper toute protestation quelle quelle soit. Je ne veux pas étudier pour le moment, j'ai décidé de voyager un temps, et il est hors de question que je me retrouve à faire des études juste pour être sûre d'avoir votre approbation, j'ai besoin de vivre pour moi et de faire mes choix. Je ne vous causerais aucun problème et vous n'entendrez pas parler de moi, je sais que tu es déçu de moi, mais je ne cherche pas à faire ta fierté, je cherche la liberté.

Je me tais, je gonfle mes poumons, j'écoute le silence bientôt rompu.

- Scarlett Foster, que ce soit bien clair, si tu décides de faire ce que tu t'apprêtes à faire, sois sûre que je te déshérite, tu ne retireras pas même un sous de ton compte si c'est pour concrétiser ta bêtise inouïe. Je vais raccrocher maintenant car je n'ai pas de temps à perdre avec toi, et faire semblant de ne pas avoir entendu se minable discours. Tu as une journée pour me rappeler et confirmer ta rentrée à l'université, autrement attends toi au pire.

Il raccroche sans me laisser le temps de rétorquer, je m'attendais tellement à tout cela que je n'en ressors aucune émotion. Je ne comptais certainement pas me servir dans le compte qu'ils remplissent si fièrement. Il me reste encore une partie de l'argent que je garde de tous mes anniversaires, je ne les ai jamais mis dans ce compte et c'est là qu'ils vont intervenir. Ça me fera un apport assez large, et je pourrais compléter avec quelques petits jobs par ci par là, s'il croit que son avertissement me fait peur.

J'éteins mon portable, et passe mes mains sur mon visage.

- Tu as appelé ton père ?

- Oui, répondis-je en me tournant pour apercevoir le visage d'Agatha. Comment le sais-tu ?

- J'ai entendu une partie de la discussion, avoua-t-elle en souriant. Tu es coincée ?

- En quelque sorte, oui. J'ai envie de voyager, de trouver le métier qui me conviendrait et pas de galérer à obtenir un diplôme dans une branche qui ne m'intéresse pas pour un sous... C'est ingrat, je devrais être fière d'avoir la chance que mes parents me permettent d'étudier tous frais payés, mais je ne veux absolument pas de tout ça.

- Tu n'as pas à te sentir ingrate, tu ne veux pas de ces études, tu veux vivre et personne ne peut te condamner pour cela. Il en a dit quoi ?

- Que j'avais un jour pour le rappeler et retirer ce que j'ai dit, répétai-je grossièrement.

- Ne touche plus à ton portable, s'il veut t'en empêcher il n'aura qu'à se pointer et me passer sur le corps ce sale snob. Sans offenses, c'est vraiment un père pourri, constata-t-elle en grimaçant accoudée à la fenêtre devant moi.

- Absolument, soufflai-je, merci beaucoup Agatha, je crois que je regrette vraiment de ne pas t'avoir rencontré plus tôt.

- Ne regrette pas, maintenant tu es là, et tu sais que ma porte sera toujours ouverte. Mais si tu le veux bien, avant que tu partes, il faudra qu'on te trouve un moyen de contraception, vérifier que tes papiers sont en règles et aussi que tu prennes un ou deux cours de self-défense dans le centre.

Je me mis à rire en dodelinant de la tête, ce n'est certainement pas mes parents qui auraient pensé à ça !

- Et si tu veux, il y a mon vieux tas de ferrailles dans le garage
Si tu arrives à le réparer ou à trouver quelqu'un qui puisse le réparer, il est à toi !

- Wow, tu en es sûre ? demandai-je excitée.

- Ahah en fait tu me fais plutôt une faveur en m'en débarrassant, mais chuuut.

Elle me fait un clin d'œil et je sens mon cœur gonfler de plaisir. Je rentre, nous mangeons puis alors que je rejoins ma chambre, je me résigne et sors toquer chez les voisins.

La porte s'ouvre sur Alex, quoique ? Je plisse les yeux, et tente dans la pénombre de distinguer le jumeau.

- C'est Saul, cherches pas, m'assura-t-il laconique.

- Oh, euh, commençai-je en devenant immédiatement rouge, encore désolée pour ce matin.

- T'as pas à t'excuser, j'y ai tout gagné, j'ai vu une belle nana à poil et t'as les mains douces.

Je m'apprête à mourir de honte alors qu'une main s'abat sur le crâne de Saul.

- T'es vraiment un gros beauf, certifia la voix que j'attribuai immédiatement à mon bellâtre.

Alex le pousse et sort en fermant la porte derrière lui tout en lançant des injures à son frère.

- Désolé, ma puce, s'excusa-t-il lorsqu'il eut fermé la porte. Tu dors à la maison ? demanda-t-il en prenant l'une de mes mains.

- Je, euh... Je ne suis pas venue pour ça, enfin, je ne sais pas trop pourquoi je suis venue, j'avais juste envie de te voir, murmurai-je.

- Tu vas me faire fondre, soupire-t-il.

- J'ai appelé mon père, dis-je en l'enlaçant. Je lui ai dit que je ne comptai pas suivre ses plans.

- Tu as dû te faire remonter les bretelles, supposa-t-il en caressant doucement mon dos.

- Oui, mais je veux vraiment y aller, et Agatha veut bien m'aider, elle m'a même proposé de prendre la voiture dans son garage si j'arrive à la faire marcher.

- Tiens, tu es mécano en plus d'être peintre ? ironisa-t-il.

- Pas vraiment, mais je me disais que tu pourrais m'aider... amadouai-je en me reculant légèrement pour faire les yeux doux.

- T'aider à t'éloigner de moi, mais quel genre de fou serai-je ?

- Le genre de fou pour qui je craque...? imaginai-je en embrassant doucement ses lèvres.

- Tu me ferais faire n'importe quoi... Recommence ce que tu viens de faire, ordonne-t-il en souriant.