Chapitre 8: Partie 4

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Bonne Lecture ~♡

Quand le cours est fini, je sors de la classe à toute vitesse. Je suis la foule jusqu'à la sortie, puis me débrouille pour retrouver le chemin vers chez Tobias.

Pourvu qu'il aille bien, pourvu qu'il aille bien...

Devant sa porte, je toque une première fois, puis une deuxième... Perdant patience, je décide de passer au plan B. Je fais le tour de chez lui, à l'arrière, un arbre. Je monte dessus sans vraiment réfléchir, avance sur une branche qui donne directement sur sa fenêtre et frappe trois coups. Je ne regarde surtout pas en dessous sentant que mon cœur risquerait de lâcher.

Personne ne répond, mais je suis persuadée que s'il n'est pas en cours, il est forcément ici. N'y tenant plus, je ne fais plus de manières et décide de passer par la fenêtre adjacente, celle de la salle de bain. Je vois de la vapeur en sortir depuis que je suis arrivée, 

et s'il s'était endormi dans son bain ?

Je m'agrippe au mini rebord de la fenêtre et pose mes pieds sur la gouttière. Je me dirige précautionneusement vers l'autre fenêtre, la pousse, me cramponne au bord et me tracte en basculant tout mon poids à l'intérieur. Je tombe sur le carrelage... Mouillé ?

En me relevant tant bien que mal, je constate avec horreur que j'avais raison. Il est dans le bain, les yeux fermés et le robinet coule encore. Bien heureusement, il ne s'est pas noyé... Je m'empresse de fermer le robinet, en l'appelant un nombre incalculable de fois.

Il ne répond pas. Je lui donne des tapes, vérifie qu'il respire encore et bien heureusement c'est le cas. Je me débrouille pour faire évacuer l'eau et le sortir du bain. Je l'emmitoufle dans une serviette.

- Tobias! l'appelai-je paniquée en lui donnant une tape sur la joue.

Il ne répond pas... Que puis-je faire ?

Mince...

Plus stressée que jamais, j'essaye de regarder autour de moi, il n'a pas l'air d'avoir tenté quoi que cela soit... Je le sèche sentant l'angoisse prendre le dessus, mais soudainement il ouvre ses yeux verts. Il me regarde, dans la lune, il cligne des yeux plusieurs fois avant de revenir à lui.

- Foster ? demande-t-il le voix enroué.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?! questionnai-je proche de la crise de larmes.

- Que... ?

 Il se relève doucement, regardant autour de lui, puis comprenant qu'il est quasi nu devient rouge au possible. Je sors quelques minutes le temps qu'il s'habille un peu et respire... Je pose une main sur mon cœur, calme toi... 

Mais que se passe-t-il bon sang...

- Ne t'inquiète pas, me lance -t-il en sortant de la salle de bain. Je crois que c'est mes anxiolytiques, ça peut rendre somnolant... Je pensais que prendre un bain me réveillerait...

- Ce n'est plus de la somnolence ! Tu as raté une matinée de cours et a failli te tuer ! lui criai-je dessus affolée. Mais qu'est-ce qui va pas chez toi?! J'ai frôlé la crise cardiaque!

Il me regarde, il semble effaré de ma réaction et alors que je continue de m'énerver, il me prend dans ses bras. Je tente de le repousser, ce n'est clairement pas le moment de me faire un câlin!

 Il vient de me faire avoir la plus grosse frayeur de ma vie!

- Que se passe-t-il ? m'interroge-t-il calmement.

- Je suis fatiguée et j'ai peur, répondis-je en me mettant à pleurer. Je suis à bout et plus ça va plus je suis effrayée par tout et puis tu n'étais pas là... Et...

Je lui dévoile tout, de ma peur des hommes, à mon stress de contrôles, jusqu'à ma hanche qui me fait mal en passant par la jeune fille qui m'a parlé de la radio du lycée. Je lance tout, anarchique au possible, je vide mon sac sans concession. Quand je termine, je suis essoufflée, j'ai le nez qui coule et j'en suis sûre, sans lui, je suis perdue.

Nous allons dans sa chambre, je m'assieds sur son lit et il prend la chaise de bureau de façon à être en face de moi.

- Il faut vraiment que tu te détendes. Tout d'abord, tu n'as pas à t'en faire pour les examens, à travailler autant je suis sûr que tu vas les réussir. En suite, l'idée de la fille que tu as rencontrée n'est pas forcément si stupide, réfléchit-il, si tu en parles ouvertement à tout le monde en leur exposant ton point de vue, en sachant que c'est la fin de l'année, tu n'auras rien à perdre. Tu ouvriras certainement les yeux de beaucoup de personnes. Quand à  la peur que tu as développée, je ne sais pas quoi dire, soupire-t-il en regardant ses pieds nus enfoncés dans la moquette. Tu as tellement mal vécu cette agression, que tu as pris l'homme comme emblème de celle-ci et c'est plus ou moins logique.

Je le vois cogiter, il est en train de se torturer mentalement et pourtant le plus important ce n'est pas moi. Il se gave de médicaments depuis combien de temps au juste ?

- Pourquoi prends-tu des anxiolytiques ? le questionnai-je interloquée changeant de sujet.

- Ma mère pense que je suis agressif et préfère que j'en prenne pour se sentir en sécurité, lâche-t-il.

- Sérieusement ?! Elle ne se rend pas compte que la seule raison de ta violence est celle qu'elle-même a reçu ? Tu l'as défendue, tu n'es pas une de ces brutes sans cerveau, juste un homme qui ne supporte pas la maltraitance...

- Je... J'imagine, dit-il en s'accoudant à son genou en faisant une drôle de tête. Je ne sais pas vraiment en réalité, mais je ne lui ferais jamais de mal, j'en serais bien incapable...

- Où sont ces médicaments ? 

Il ne se rendait donc pas du motif de ses axes de violences ?! Nous avions tellement de mal à prendre du recul... Il me tend la boîte que je mets dans ma poche.

- Tu vas arrêter de prendre ces pilules, si tu risques encore une fois ta vie pour des broutilles... Je... Je... bégayai-je alors que je voyais qu'il se retenait de rire, je te promets que tu vas en chier !

- Qu'est-ce que tu m'as manqué Foster ! s'exclame-t-il en explosant de rire. Je laisse tomber les comprimés, promis !

- C'est pas une blague! lui lançai-je désappointée.

- T'en fais pas, sourit-il, bon, on va se mettre à réviser sérieusement et on va préparer ton speech ! Plus de temps à perdre Foster...

-  Quelle équipe de bras cassés, ris-je bien trop heureuse à l'idée de reprendre notre amitié là où nous l'avions laissée.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant