Chapitre 12: Partie 2

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Bonne Lecture ~♡

Je reste un instant plantée devant elle, sans savoir que dire... Oh, mon dieu... Je n'étais décidément pas au courant du fait que mes parents m'avaient envoyée au goulag...

- Bien sûr, susurrai-je pas vraiment rassurée.

Elle secoua la tête comme signe d'approbation et me dit de laisser ma valise au bas de l'escalier.

Je détaille un peu du regard l'entrée, le plafond est haut, donnant un côté aéré à l'endroit, à droite, je vois un de ces écrans cathodiques que je pensais portés disparus... Un fauteuil carmin est disposé face à la télévision et un canapé deux place juste à côté formant un angle, de toutes parts se trouvent des fenêtres, rendant la salle relativement lumineuse.

Et alors que mes yeux se posent sur les rideaux sur lesquels sont brodés tout un tas d'animaux différents, Agatha me fait signe de la suivre vers ce qui doit être la cuisine.

Au fond, trois portes et tout à gauche l'escalier, où je dépose rapidement ma valise avant de la rejoindre vers la porte la plus à droite.

- La cuisine, dit-elle en pointant la première porte, le débarras, ma chambre et sous l'escalier une première salle de bain, énuméra-t-elle dans l'ordre.

Nous rentrons dans la cuisinette, tout est en bois et semble parfaitement agencé. Une petite table avec quatre chaises est au centre.

- Les heures de repas sont inscrites ici, explique-t-elle en pointant du doigt un petit tableau où se trouvent écrit les "horaires", tu ne viens pas manger à l'heure, tu ne manges pas, conclut-elle avant de faire une pause. Le couvre feu est à minuit, tu dépasses le couvre-feu, tu restes dehors. Dans l'entrée se trouve un panier, quand tu es à la maison, tu poses ton smartphone dedans, et le plus basique de tous, pas de gros mots.

Il me faut un certain temps pour assimiler les paroles... Une vraie discipline militaire...

- Autrement, tu peux faire ce que bon te semble et si tu as besoin de quelque chose, je suis là, mais tu dois respecter les règles, appuie-t-elle.

Je hoche de la tête et elle m'emmène à l'étage, deux chambres et une salle de bain s'y trouvent. Après deux trois explications supplémentaires, elle me prévient qu'elle va préparer le repas et descend, me laissant seule.

Elle m'a proposé de choisir la chambre que je préférais, j'ouvre donc la première : un lit, une commode, un placard. Pas de décoration, juste les meubles en bois et des couvertures sur le bord du lit.

Je vais dans la seconde, elle est semblable en tout point à la première, je décide donc de poser ma valise ici et m'étale à bout de forces sur le lit. Qu'est-ce qui leur a pris de m'envoyer ici...?

Je vais passer des vacances improbables...

Le cadre est magique, mais les conditions bien trop strictes... Je ferme les yeux cinq minutes, il est 20 heures et j'ai intérêt à descendre rapidement si je ne veux pas me coucher le ventre vide.

Et dire que c'est ma tante...

En dévalant les marches, je constate qu'elles grincent, autant dire que je ne pourrais certainement pas être furtive si jamais je dépasse le couvre feu, d'autant plus que sa chambre est dans l'entrée.

Je me morfonds mentalement, fait un détour par le panier en osier à l'entrée, où je dépose mon portable avant de retourner vers la cuisine.

- Je peux vous aider ? me risquai-je doucement.

- Non, je m'occupe de ça, assieds-toi.

Je m'exécute, elle me tourne le dos.

- Que t'est-t-il arrivé ? me questionne-t-elle abruptement.

- Comment ?

- Qu'est-ce que tu as pu faire pour que ma sœur décide de m'appeler hystérique ?

- Elle ne vous a pas dit ? m'étonnai-je.

- Non, elle a parlé de déception, de problèmes et je n'ai pas réellement compris ce qu'elle voulait, mais lorsqu'elle a fini par me supplier de te garder pendant les vacances, j'ai compris qu'elle était vraiment au bout du rouleau, expliqua-t-elle.

- Rien de si grave, tentai-je de minimiser, j'ai juste fait un petit séjour à l'hôpital...

- Pourquoi ? insista-t-elle.

Vite, tu ne peux décemment pas lui parler de tes tentatives de suicide... Et si c'était une de ces croyantes extrémistes et qu'elle voyait mon acte comme un pêché ?!

- Je me suis blessée en montant à un arbre, improvisai-je.

Pas de réponse...

J'attends et fais mes prières... et finalement:

- Elle est vraiment hystérique pour rien, soupira Agatha, ça arrive à tout le monde de tomber.

Ouf, c'est passé... Elle sort deux assiettes, les remplit de petits légumes coupés en cube et met rapidement la table.

- Que faites vous dans la vie ? soufflai-je curieuse.

- J'ai mon restaurant dans le centre, dit-elle en fixant son assiette.

Aïe, ça s'annonce clairement compliqué... Elle semble totalement lunatique, remarquai-je en mon fort intérieur.

Je n'essaye plus de parler après cette question, ne souhaitant pas paraître trop insistante et quand le repas se finit, je la remercie et tente de débarrasser la table, mais elle récupère ce que j'ai dans les mains et me dit un « c'est bon ».

Je ne saisis toujours pas si le problème vient de moi ou si Agatha se trouve être une femme réellement froide.

Je décide d'aller faire un tour, lui dit, elle répond un « hum » et je récupère mon portable en ouvrant la porte.

Je marche un instant dehors, l'air est frais, la ville est comme qui dirait déserte. Le calme est délicieux.

Depuis combien de temps ne suis-je pas allée dans un lieu aussi reposant ? Je lève les yeux du trottoir, un panneau indique Beck-Kiwanis Park, je décide de le suivre. Mes pas me mènent enfin sur place, une énorme étendue d'herbe se présente sous mes yeux.

J'entre et décide de m'asseoir contre un arbre, si je reste assez longtemps, je verrais sûrement le coucher du soleil ! Et alors que je m'imprègne de la tranquillité, des éclats de rire s'élèvent derrière moi.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant