Chapitre 25: Partie 4

1.3K 170 16
                                    

Bonne Lecture ~♡

- Maman, ai-je dit comme si prononcer son nom allait confirmer sa présence qui n'était pas franchement oubliable. Que fais-tu ici... ?

- Bonjour Scarlett, on commence par saluer une personne avant d'asséner les premières questions, m'expliqua-t-elle comme si je fus une demeurée.

- Bonjour, recommençai-je rapidement légèrement énervée, que fais-tu ici ?

- Ça va bien merci de demander, et toi ? ironisa-t-elle à nouveau ne comprenant décidément pas que j'étais prête à lui arracher la tête.

- Maman arrête de tourner autour du pot, grinçai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

- Je viens pour te ramener à la maison, rien de plus, alors fais tes bagages.

Elle arrive comme une fleur, et entre deux leçons d'étiquette me demande de remballer mes affaires pour repartir avec elle ?! Mais c'est quoi son dérangement mental au juste ?

Comme si je pouvais emballer le meilleur mois de ma vie en deux minutes et retourner à New York comme si de rien n'était ! Mais que quelqu'un lui explique avant que je perde patience...

- Je crois que je n'ai pas bien compris, dis-je dans l'espoir qu'elle se rende compte elle même de la stupidité de son ordre.

- Tu te dépêche de faire ta valise, et un brin de toilette, ajouta-t-elle en regardant d'un air dégoûté ma salopette, et tu montes, nous rentrons.

- Mais tu veux rire ?! Mais bordel maman qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?! Tu peux pas te pointer et me demander de partir avec toi comme ça ! Et puis tu m'as promis de me donner un mois libre et étrangement tu n'as eu aucun retour donc je sais me comporter en société sans vous, ne t'en fais pas !

- Nous étions d'accord jusqu'à ce que tu nous parles de faire ce voyage inconscient, maintenant que nous savons quel genre de bêtises tu comptes faire nous préférons tout autant que tu reviennes plutôt que de devoir te chercher dans un poste de police parce que tu auras mal fini ou encore pire à l'hôpital parce qu'un homme t'aura agressée ou violée, étant donné que tu as l'habitude de traîner dans ces choses étranges.

L'allusion déplacée à Stanislas me rend dingue, comment ose-t-elle faire ce genre de commentaire ? J'ai envie de vomir.

J'inspire, j'expire, j'essaye à tout prix de calmer mon rythme cardiaque, parce que je sens que je suis une bombe à retardement qui risque d'exploser à tout moment.

- Rentre à la maison maman, je ne partirais pas avec toi quoi que tu puisses me dire, avertis-je en faisant demi-tour.

- Scarlett, tu es sur le point de non retour, ton père en a marre de perdre son temps. Et je dois avouer que cela me fatigue également, surtout lorsque je dois traverser la moitié des États-Unis pour venir te chercher.

- Oh, m'exclamai-je en me retournant, et moi ? Je n'en ai pas marre peut-être ? Je me casse le cul à faire des études aussi parfaitement que possible, je deviens un être humain médiocre et alors que je commence à entrevoir ce qui pourrait s'apparenter à une parcelle de bonheur et à changer, vous revenez vous ficher sur mon chemin. Je vous ai donné 18 ans de ma vie, c'est bien assez, grondai-je. Je suis fatiguée de vous, je viendrai chercher mes habits à la fin du mois, et je vous promets qu'après ça, plus jamais vous ne me verrez que ce soit toi ou papa. J'abandonne votre promesse de réussite sociale et professionnelle. J'ai mieux à faire, largement mieux.

Je ne lui laisse pas le temps de répliquer et je me dépêche de marcher vers le garage. Alex est toujours sous la voiture, mais il sort de là-dessous en entendant mes pas. Une lampe coincée entre deux rangées de dents parfaites, il me détaille du regard.

- C'est qui ? demande-t-il en regardant derrière moi.

- Elle est encore là ? soufflai-je sans bouger d'un poil.

- Oui.

Je me retourne, mais qu'elle fiche le camp à la fin ! Mon sang ne fait qu'un tour, je vois rouge. Il faut qu'elle disparaisse et vite. Alors que tout allait si bien... Il faut qu'elle arrive et me mette hors de moi...

- Dégage, pars, hurlai-je en me retournant et en marchant à grandes enjambées vers elle. Ne reviens jamais plus !

Je m'approche suffisamment d'elle pour la pousser à l'intérieur de son engin, le dégoût déborde en moi.

- Fiche moi la paix, ne reviens plus jamais me voir, ne m'appelle plus, ne pense plus jamais à moi. Restez tous les deux comme de vieux cons et laissez vos enfants vivre comme ils le souhaitent sans interférer. Vous nous portez la poisse, votre médiocrité nous tire vers le bas.

Je lui rugis toute ma haine à la figure, je lui souhaite tout le malheur du monde, mes mains serrant sa chemise blanche. Je ne m'attarde pas sur son visage, pourtant je suis sûre qu'elle doit être larguée.

Je sens de grandes paumes se poser sur mes épaules et me tirer en arrière alors que je continue de crier.

- Scarlett stop, ordonne Alex derrière moi. Madame foutez le camps, vous avez fait bien trop de mal à votre fille pour exiger quoi que cela soit de plus d'elle, laissez-là juste vivre pour elle. Elle sera entre de bien meilleures mains ici.

Je souffle toute l'air de mes poumons et je commence à rentrer.

- Qui êtes vous pour oser tenir ce genre de propos ? gronda-t-elle.

- Une personne qui aime votre fille comme jamais vous ne pourrez le faire.

Il prononce ces quelques mots et s'empresse de me rejoindre et de me guider à l'intérieur. Alors qu'il ferme la porte d'entrée derrière nous, j'entends le rugissement d'un moteur. Elle est partie... Mais pour combien de temps ?

- Ne t'en fais pas, je ne la laisserai plus t'atteindre.

Il me fait cette promesse et je m'engouffre dans son torse. Je dois vraiment mettre un terme à tout ça... Et vite.  

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant