Chapitre 12: Partie 3

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Bonne Lecture ~♡

Je me retourne et aperçois un groupe de jeunes. Ils semblent être une dizaine, si ce n'est pas plus, ils s'assoient à peine plus loin, je les observe de là où je suis...

Ils mettent de la musique, certains se lèvent pour danser, une fille se met à part pour téléphoner, elle est grande, élancée, blonde et tout bonnement magnifique.

Plusieurs garçons semblent la regarder. Puis deux garçon arrivent, le premier, un bonnet sur la tête, alors que le temps ne s'y prête pas tout à fait, un skate dans une main et un pack de bières dans l'autre, puis l'autre plus effacé derrière en tient deux.

Et soudainement je réalise ce que je suis en train de faire, je les espionne ?!

Mais qu'est ce qui me prend ?

Je m'allonge dans l'herbe, tire des écouteurs de ma poche et les enfonce dans mes oreilles. Je mets Alumna George à fond, pourtant, je n'arrive pas à les extraire de ma tête, peut-être parce qu'ils avaient l'air de vraiment s'éclater où encore parce qu'ils sont supers bruyants, qui sait...

Je me relève et décide de partir, mais alors que je fais quelques pas, une main m'attrape par l'épaule, faisant tomber un écouteur de mon oreille, dans le mouvement.

- Hannah ? demande une voix cristalline, alors que je me dégage et me retourne à toute vitesse.

C'est la blonde...

- Euh, non, Scarlett, répondis-je prise de court.

- Oups, pardon, je pensais que tu étais une de nos amis, s'excusa-t-elle. Tu es nouvelle ?

- Hum, je ne sais pas vraiment si c'est le terme qui me qualifie, mais je suis ici pour les vacances...

- Si tu veux tu peux venir avec nous, me propose-t-elle de bon cœur en montrant le groupe de gens derrière elle de la main.

Je les regarde. Il y a clairement trop de garçons, je ne suis pas prête...

- J'arrive tout juste et je suis un peu fatiguée, mais merci beaucoup, glissai-je en gesticulant des mains.

- Pas de problèmes, j'espère te revoir dans le coin ! s'exclama-t-elle tout de même.

- Ton prénom, c'est... ?

- Selena !

- D'accord, merci beaucoup dans ce cas-là Selena.

Je fis quelques pas à reculons puis me tournai pour marcher jusqu'à la sortie. Tu dois passer pour une tocarde, c'est certain. Elle doit te prendre pour une de ces filles asociales qui ne se mêlent pas à la foule... Pourvu qu'elle ne pense pas que je fais ma starlette...

J'avance d'un pas rapide, franchis la sortie et me remets à marcher sans but. Il est 21 heures et alors que New York est en constante effervescence, Ontario est relativement endormi.

Le soleil devient doucement orange, les lumières des quelques bars et restaurants du quartier illuminent la rue de leurs chaleureux luminaires et quelques éclats de rire et bribes de discussions se font entendre.

Les bâtiments sont très rustiques et respirent l'ancien et alors que mes baskets blanches, en phase terminale, frôlent le sol poussiéreux du trottoir, je sors de ma poche mon portable.

Deux barres de réseau, pas de quoi jubiler mais disons que cela suffira... Je clique sur les contacts, fais défiler les patronymes et arrive enfin à « Tobias ». Je le selectionne et fais glisser sur la droite, l'appel se lance et j'attends.

Un premier bip détonne, puis un second, je traîne les pieds, joue à l'équilibriste sur un muret adjacent, et finis par tomber sur la boîte vocale. Peut-être qu'il dort.

Je m'assieds sur un banc en bois à quelques pas, derrière lequel se trouve un lampadaire. En face un restaurant semble prendre vie. Des groupes de personnes se présentent, à intervalle régulier dans l'entrée, les ombres derriere les fenêtres, semblent s'agiter.

J'observe le spectacle avant de sentir au fur et à mesure mes paupières s'alourdir. Je finis par me raisonner et lever mes fesses du banc. Je regarde les panneaux et rejoins tant bien que mal la maison. La nuit est tombée et la solitude m'a gagnée. En ouvrant la porte, je tombe directement sur Agatha, un sac à la main.

- Tu tombes à pic, me lance-t-elle en attrapant les clefs pendues à un crochet derrière la porte, je vais apporter son repas à la voisine.

- Son repas ? interrogeai-je indiscrètement, décidément trop écrasée par la fatigue pour prêter attention à ma formulation.

- Oui, c'est madame Ross, elle a un problème moteur et je lui apporte son repas depuis quelques semaines pour aider son fils, elle me regarde un instant et doit certainement déceler mon incompréhension. Il travaille beaucoup et pour le soulager je m'occupe de ça, justifie-t-elle.

Je hoche de la tête, fais un pas de côté de façon à ce quelle puisse sortir et entends qu'elle ferme la porte à clé de l'extérieur.

Je cherche l'interrupteur pour éteindre la lumière du rez-de-chaussée et vais à l'étage. Sans vraiment prendre la peine de me changer ou de faire le lit, je m'étale sur le matelas et me fais rattraper par le sommeil.

Doux et profond, rassurant et chaud.

Mais surtout long, réfléchis-je le lendemain, dans le coaltar en regardant l'heure sur l'écran de mon portable. Onze heures douze... Bon sang... Toute froissée et mal peignée, je me mets sur pattes et tâte le terrain en écoutant, tel le pire des espions le moindre bruit susceptible d'être émis par Agatha, mais rien...

Je descends sur la pointe des pieds, sur la table de la cuisine, une clé et un papier trônent : « Viens manger au restaurant à 11 heures 30 »

Je regarde l'adresse inscrite au dos du papier, je n'y serai jamais à temps!

Je prends la douche la plus rapide de ma vie, me coiffe rapidement les cheveux en une queue haute, enfile un t-shirt blanc et un jean et me dépêche de sortir.  Je ferme la porte en enfonçant mes pieds, en vrac dans mes  chaussures. En cinq minutes et à l'aide de Google map, j'arrive enfin à rejoindre le restaurant à l'autre bout de la ville : « Agatha's ».

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant