Chapitre 15: Partie 1

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Bonne Lecture ~♡

- Scarlett, c'est Alex, entendis-je alors que je n'avais pas bougé du pied des escaliers. Je sais que tu es là.

Qu'est-ce qu'il venait faire là ?! Ma crise de ce matin aurait du lui passer l'envie de me revoir un jour...

- Ecoute-moi juste, demanda-t-il doucement, je ne sais pas vraiment ce qui se passe ou si j'ai mal fait quelque chose, mais sache que je m'excuse.

Suit un silence. Il s'excuse ? Ce n'est pas de sa faute ! Je m'approche de l'entrée, retire la chaînette de sécurité, tourne les clefs et entrouvre la porte. Je fais un pas en arrière, sa main se glisse sur le bord, il entre.

- Tu n'as rien fait, soufflai-je.

Il me fixe, de ses yeux dont je n'arrive toujours pas à définir la couleur.

- Que t'arrive-t-il ? demanda-t-il.

C'est légitime de poser la question mais je ne peux pas lui expliquer... Il va me prendre pour une fille à problèmes... Ce que je suis.

- Je ne crois pas que tu sois prêt à tout entendre... Mais disons que je ne suis pas vraiment au top de ma forme, glissai-je dans l'espoir qu'il ne m'en demande pas plus. J'ai... Enfin, avant d'arriver ici, j'ai vécu des choses assez... Difficiles et ça m'a conditionné à craindre tout ce qui m'entoure...

- Ce matin, c'était une crise de panique ? m'interroge-t-il en me couvant d'un regard doux.

- Oui, répondis-je simplement.

On continue de se fixer.

- Ça te dirais de marcher un peu ? me proposa-t-il.

- Je suis pas vraiment habillée pour... soufflai-je en regardant mon pantalon froissé et en passant une main dans mon chignon défait.

- Il y a personne dehors à cette heure, rit-il, et puis tu es plutôt jolie comme ça.

Jolie ?! Je sens mon cœur accélérer, j'ai l'impression d'être au plus bas et il me sort ça...

- Tu dis ça pour me réconforter, grinçai-je en attrapant mes nouvelles baskets pour les enfiler.

- Pense ce que tu veux, sourit-il sans détacher son regard de mon visage.

Je suis tellement embarrassée qu'il faut m'y reprendre à deux fois pour réussir à faire mes lacets, mais une fois mes chaussures aux pieds, j'attrape mes clés et suis Alex dans l'ouverture de la porte.

- Pourquoi tu es venu jusque là pour me parler ? me risquai-je en regardant obstinément devant moi.

- Jusque là ? ricane-t-il, on est voisins, Scarlett !

- Oui, enfin tu as compris.

- Tu te rappelle d'hier soir ? me lance-t-il soudainement.

- Pas vraiment, du moins je me rappelle jusqu'au moment où on a commencé à boire, après c'est flou, avouai-je un peu honteuse.

- Et bien sache qu'après ça, il s'est passé énormément de choses, commença-t-il, me donnant quelques sueurs froides.

- C'est à dire ? m'inquiétai-je.

- On a eu une discussion et je n'ai pas vraiment tout compris pour être franc, mais tu en as dit pas mal et moi aussi en fait, sous-entendit-il.

- C'est-à-dire ? le poussai-je absolument gênée.

- Je t'ai avoué des choses que même Selena ne sait pas et tu m'as un peu parlé de ton « passé », explique-t-il, tu m'as décrit quel genre de personne tu étais 3 mois en arrière et tu m'as parlé d'un garçon aussi.

Stan ?! Tobias ?

Le moindre fait d'énumérer leurs prénoms me bloque un instant.

Je n'avais pas repensé à Stan directement depuis le bal, pourtant l'empreinte qu'il m'avait faite ne me quittait plus. La psychose qu'il avait créée chez-moi me rendait folle au quotidien.

Sauf maintenant. 

Je regarde les vans rouges d'Alex, je suis à quelques centimètres de lui et je ne ressens rien.

Enfin si, je me sens apaisée, aucune peur n'est présente. Comme hier lorsque j'étais avec lui et Selena, une fois de plus, mon cœur était calme, je ne pensais à rien, si ce n'était au plaisir que j'éprouvais en leur compagnie. Et ça ne m'était arrivé jusque-là qu'avec Tobias.

- Je ne me rappelle plus de ce que tu m'as dit, si ça peut te rassurer et j'aimerais bien que tu oublies tout ça toi aussi, souhaitai-je.

- Je ne pense pas que ce soit possible, au contraire, tu as sollicité ma curiosité. Et puis je t'avoue que c'était la première fois que je me confiais si naturellement. Malgré le fait que tu ne t'en rappelles pas, j'en ai dit vraiment beaucoup et je me demande vraiment comment tu as réussi à me faire cracher le morceau si facilement.

- Comme je ne sais pas de quoi tu parles, j'en sais trop rien, riai-je en levant finalement les yeux sur lui. Et je n'en dirais pas plus monsieur l'inspecteur.

- Je finirai par tout savoir mademoiselle.

Et il ne croyait pas si bien dire à ce moment-là.

- Selena s'inquiète, je vais lui envoyer un message, m'expliqua-t-il en sortant son portable de sa poche.

- Elle s'inquiète ?

- Oui, elle m'a harcelé toute la matinée, en croyant que j'avais fait une « connerie » avec toi, cita-t-il en cliquant en même tant sur les touches du clavier numérique. Puis elle m'a envoyé des messages tout au long de la journée pour me demander de clarifier les choses, je crois qu'elle t'aime bien, avança-t-il en envoyant le message.

Elle m'aime bien ? L'idée me fit sourire, je crois que je l'aimais bien moi aussi.

- Donc tu as été contraint à venir me voir ? résumai-je ironiquement.

- Pas vraiment, je t'avoue que je n'ai pas réussi à te sortir de mon esprit, avoua-t-il.

On se tait, continue de marcher et regarde le paysage. La nuit reste assez chaude, emmitouflée dans mon sweat, je transpire, mais la névrose que je ressens ne doit pas être étrangère à cette réaction.

Il me plaît vraiment...

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant