Chapitre 4: Partie 4

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Bonne Lecture ~♡

La classe se remplit et je sens déjà les gens autour de nous nous fixer. Je vois finalement la personne que je redoute le plus, rentrer.

Robe courte bordeaux Dolce Gabana, cheveux savamment ondulés, sourire colgate en place, elle passe l'encadrement entourée de Sam et deux autres jeunes filles. D'un pas sûr, elle s'approche de moi et je me prépare au pire.

- Les attardés font copains copains ? ricane-t-elle sarcastique doublée de Samantha.

- Tout comme les putes, entendis-je à côté de moi.

Je me retourne et vois Tobias, un stylo dans la bouche, le plus tranquillement du monde, toiser Brittany.

- Tu peux aller à ta place, tu gâches la vue, conseille-t-il et je crois mourir en voyant Brittany le fixer apparemment totalement secouée par la demande.

- Pour qui, commence-t-elle.

- Je me prends, la coupe-t-il. Je ne sais pas, mais en tout cas je sais que ta petite bande d'hystérique me les brise pas mal.

Je vois Britt bredouiller quelques mots et lever le camps. N'en reviens pas, je laisse échapper un éclat de rire puis rive mon regard sur le maître de la répartie. Je mime les applaudissements et il fait mine de faire des courbettes.

Le cours passe vite. Très vite. Ce gars est une pépite d'or... Lorsque la sonnerie retentit à midi, nous sortons de la classe et allons à l'épicerie un peu plus loin dans l'avenue. Personne n'a rien fait aujourd'hui.

- Comment ça se fait ? l'interrogeai-je en croquant dans mon sandwich.

- Que ? rétorque-t-il en jetant un bout de pain aux pigeons.

- Qu'ils n'aient rien fait ? continuai-je.

- Aucune idée, coup de bol ou effet de surprise, un truc du genre, explique-t-il posément en regardant les pigeons se battre pour le bout de pain.

- Tu es au courant que tu risques de te faire embêter de nouveau ?

- Qu'ils reviennent, je leur tendrais la joue.

- Tu te prends pour Gandhi ? rigolai-je.

- "Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde" , cite-t-il un sourire niais sur le visage.

- Tu es un drôle de changement toi, tu sais ? ironisai-je.

- Dit la fille qui passe de requin à agneau ! réplique-t-il en me faisant un clin d'œil dévastateur.

On finit d'avaler notre repas et filons au refuge. Je termine la façade dans l'après midi et me dis que j'ai sincèrement l'impression que les choses vont bouger...

John et Tobias ont pris en photo la quasi totalité des animaux et quand la nuit tombe nous rentrons, la fin de semaine file à tout éclair et dimanche arrive.

Debout très tôt, je découvre avec dégoût ma mère dans la cuisine.

- On doit parler, ordonne-t-elle en me bloquant le passage vers le frigo de son bras.

- TU dois parler, moi je dois juste déjeuner, lui répondis-je clairement pas d'humeur à communiquer.

- Scarlett, tu vas t'asseoir à cette table et nous allons discuter, imposa-t-elle toujours plus confiante.

- Non, je vais juste attraper une brique de jus de fruit, prendre mon sac et faire ce que j'ai à faire, expliquai-je catégorique.

Je vois en un instant le visage de ma mère se tordre, elle s'impatiente. Je passe sous son bras prends ce que j'ai à prendre et lorsque je me retourne me fais gifler mémorablement.

- Assied toi, maintenant. Me lâche ma mère d'une voix blanche.

- J'ai dit non et avise toi encore une fois de me gifler et tu pourras me dire à dieu pour de bon, grinçai-je en posant ma main vide sur ma joue. Sale taré.

Je passe sur le côté, monte à l'étage récupérer ma sacoche et sors de la maison à toute vitesse. Ma joue brûle, j'ai envie de commettre un meurtre.

Arrivée au refuge trois fois trop tôt, je m'assois devant la porte et pose la brique de jus encore froide contre mon visage. J'espère qu'elle va s'en vouloir.

- Qu'est-ce que tu fiches, entends-je en voyant deux bottes à côté de mes pieds.

- Je souffre, dramatisai-je, laisse moi mourir.

- Laisse moi voir, dit-il en attrapant ma main pour la baisser et regarder les dégâts. Aïe, tu t'es battue avec qui ?

- Personne, ma mère m'a fichu une claque, expliquai-je essayant de ne pas penser à ma main dans la sienne. Ca te dirais qu'on aille chez le coiffeur ? lançai-je au hasard de façon à esquiver le sujet sensible.

- Arrête avec mes cheveux, s'esclaffe-t-il en pouffant de rire. Je vais finir par pleurer.

- Pleure chez le coiffeur avec moi cette aprem alors, lui souris-je.

Il mime le pendu et la porte s'ouvre soudainement, John est là.

- On rentre les enfants, annonce-t-il en nettoyant ses lunettes rondes dans son t-shirt.

Une fois dedans chacun se met au travail, on déplace l'ameublement, histoire que je peigne correctement. La matinée file à une vitesse folle et l'après-midi si vite arrivée, je recommence mes supplications à Tobias.

- S'il te plaaiiiiit, geins-je m'armant de mon plus joli sourire.

- Arrête c'est de l'arnaque, je n'en retire rien, se plaint-il le regard rivé à l'ordinateur.

- La plaisir de me faire plaisir, soufflai-je à son oreille comme si j'étais une petite voix dans sa tête.

- Si je fais ça, il me faudrait plus que le plaisir de faire plaisir, tente-t-il un sourire coquin aux lèvres.

- Je te donne un ticket pour me demander n'importe quoi, n'importe quand, ris-je.

- N'importe quoi ? insiste-t-il lâchant enfin l'écran du regard.

- N'importe quoi, continuai-je prise au dépourvu par la tournure de cette discussion.

Et c'est ainsi qu'on se retrouve chez le coiffeur. Les cheveux tombe, je demande à Edward aux mains d'argent de laisser un peu de longueur et à la fin, je reste ébahie.

Son visage est totalement dégagé et cette coiffure à la Francisco Lachowski lui va à merveille.

Il est incroyables, les yeux verts clairs, le nez grec, les pommettes hautes, la mâchoire carrée, et... Les écarteurs ?

- Tu portais des écarteurs, m'étonnai-je.

- Oui, 6 millimètres pas de quoi tergiverser !

Je le regarde dans le miroir, il n'y a rien à dire,

 sa beauté plaît aux yeux et sa douceur à l'âme...

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant