Bonne Lecture ~♡
Je suis à cran, je serre mes mains moites l'une contre l'autre. Ça va bien ce passer, je me répète, pourtant, j'ai un drôle de pressentiment. Pas de Stan en vue, après tout il n'aime pas le bal de promotion, il ne s'y est jamais présenté et je ne pense pas qu'il fasse exception aujourd'hui.
N'est-ce pas... ?
Tobias me fait signe après avoir coché nos prénoms sur la liste des présences.
Il me tend son bras et je m'y cramponne. L'alcool et les drogues ne sont pas admises à la fête, pourtant il semble qu'il y ait eu une sorte de « before » étant donné l'état de certain.
J'expire, « we are your friend » retentit, Tobias et moi nous regardons, combien de soirées avons nous passé à hurler les paroles de cette chanson ?
Il me tire vers la piste de danse et je me laisse aller à la musique. Tout le monde se trémousse de façon sexy pendant que Tobias ce met à faire des mouvements de danse ridicules au possible, en mimant du bout des lèvres la chanson.
Je me sens d'un coup bien plus à l'aise et me mets à l'imiter, il fait semblant de tirer une corde imaginaire et je me rapproche de lui.
Il n'y a que lui pour me faire me sentir si décomplexée.
Les chansons passe les unes après les autres, on ne se soucie pas des autres, de leurs regards, on est juste là, tous les deux.
Plus vraiment pour longtemps, ces vacances vont mettre de la distance entre nous, mais ce que je ressens pour lui restera inchangé, même si j'espère intérieurement que mes sentiments s'atténueront d'une manière ou d'une autre...
Pourtant je souhaite qu'il n'oublie pas, qu'il reste là, avec moi.
- Pourquoi tu fais cette tête, hurle-t-il pour que sa voix soit entendue malgré la musique.
Je sourie et secoue la tête, ne pense pas à ça maintenant Scarlett ! Il me tire vers le buffet, nous prenons deux ponches avant de nous remettre à danser, puis Tobias me fait le signe de la clope et je secoue la tête en le suivant.
Nous sortons, mes oreilles bourdonnent. J'ai vraiment chaud. Tobias sort une cigarette de la boîte et la met entre ses lèvres, je ne me sens pas la force de le réprimander tant je suis embrouillée dans mes idées.
- Je vais demander du feu, mon briquet déconne, gazouille-t-il en faisant un pas vers le groupe de fumeurs à côté.
Je décide de rester là où je suis et aperçois de loin Iris. Elle est de dos, habillée d'une jolie robe noire, d'une main elle cache l'une de ses oreilles et de l'autre tiens son téléphone. Je la fixe plus qu'il en est raisonnable et quand elle met son mobile dans sa pochette me surprend.
C'est peut-être un signe de dieu... Ma rédemption? Je vais vers elle, elle ne bouge pas, me regarde méfiante.
- Qu'est-ce que tu me veux, questionne-t-elle en me regardant d'un mauvais œil.
- Je sais pas trop, avouai-je ne sachant pas vraiment que dire.
- Je retourne à la fête, termine-t-elle donc.
- A-attends ! l'interpella-je en attrapant son poignet.
- Ne me touche pas ! crie-t-elle en secouant sèchement le poignet. Pour qui te prends-tu ?!
Wow, mon ego en prend un coup.
- Je, personne, bataillai-je, je, eum écoute... Je sais que c'est inutile, mais j'ai dérapé la fois dernière et j'espère vraiment juste que tout s'arrangera pour toi et que la vie te sera plus douce un de ces jours.
- Laisse-moi ou je hurle, menace-t-elle.
- C'est bon, je te laisse filer, clamai-je en levant les mains tel un coupable.
Elle part à toute allure, j'aurais fait pareil... Je suis un peu son Stan, en fait...
- Tu lui as dit quoi ? me demande une voix.
- J'ai juste bégayé des trucs inutiles, je sais pas vraiment, expliquai-je confuse en me retournant vers Tobias.
On s'assoie sur un espèce de rebord biscornu, je regarde mes talons.
- Faut croire que c'est compliqué de pardonner certaines choses, soupire-t-il.
- Je ne sais pas comment tu as fait, expirai-je en levant le visage vers le ciel.
- J'en sais rien, tu m'as fait assez pitié, je crois. Je ne regrette rien, acheva-t-il tout de même.
- Pareil, pourtant, il y a un mois, je t'aurais certainement répondu que je mourrais d'envie de tout reprendre à zéro, avouai-je en faisant une micro-pause. Mais j'imagine que sans tout cela je n'aurais jamais vécu tout ces moments avec toi... Je pense que j'ai besoin de changer, continuai-je en me tournant finalement vers lui, j'ai besoin de reprendre tout à zéro et réapprendre les bases de la « vie en communauté », ricanai-je me sentant ridicule.
- Tu as déjà fait un énorme pas, avança-t-il en me souriant. Sincèrement je pense que maintenant que tu t'es remise en question et que tu ne mettras plus les pieds ici tout ira mieux.
- J'espère, soufflai-je.
Je regarde devant moi et vois une grande silhouette se découper dans le faisceau d'un lampadaire. Elle semble attendre.
- Il t'attend, dis-je à Tobias avant d'expirer longuement.
Il ne comprend pas pendant un instant et finalement, réalise.
- Je lui avais dit que je restai avec toi ce soir, tenta-t-il comme pour s'excuser.
- Fais-moi un gros câlin, promets moi de m'envoyer des messages et file, énumérai-je en sentant que c'était le moment.
Il reste silencieux quelques minutes, se lève et me tends une main pour me ramener vers lui. Il me serre fort... Très fort.
- Tu vas me manquer Foster, mumure-t-il contre mon oreille.
- T'as pas intérêt à m'oublier ou je te promets que ça va mal aller, grand fou.
On ne bouge pas, j'ai le cœur qui se serre.
- Va-t-en, j'ordonne en le repoussant.
Il se recule, passe une main sur son visage, ses yeux brillent. Je lui souris malgré les larmes qui menacent de couler et le pousse du bout des doigts.
Il finit par rejoindre la silhouette, je le regarde rapetisser, rejoindre l'autre ombre. Il semble tout d'abord la réprimander, ses mains bougent vite et l'autre ombre fait profil bas. Puis les deux ombres ne font plus qu'une et s'éloignent d'autant plus.
Tu vas me manquer.
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Drowned
Teen FictionÀ Stuyvesant High School, dans l'Ouest de New York City, se développe une nouvelle génération d'adolescents. La plupart déjà blasés malgré leur jeune âge s'adonnent à des humiliations publiques et n'hésitent pas à lyncher pour se faire remarquer. Qu...