Chapitre 7: Partie 3

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Bonne Lecture ~♡

- J'ai toujours été comparée à toi, expliqua-t-elle hystérique. Moi, j'étais la traînée quand toi, tu étais la jolie Scarlett, tu étais l'élève studieuse et moi la pauvre nana dévergondée ! Où que je sois, j'étais comparée à toi, mais j'en avais rien à ficher, nous étions AMIES ! Je t'adorais et je n'en avais rien à cirer de l'avis des autres, mais toi, la seule qui comptais, tu m'as abandonnée. Tu n'as que ce que tu mérites !

- Arrête de te voiler la face, tu en avais marre des remarques et c'était le bon moment pour m'éclipser du devant de la scène, alors, Amorçai-je avant d'être coupée.

Je sens une main se poser sur mon épaule. En me retournant je vois Tobias, il est essoufflé et il tient mon sac dans sa main gauche.

- J'espère pour toi que tu lui as rien fait, dit-il calmement à Brittany.

- C'est vraiment ça que tu veux ? Me demande-t-elle en montrant Tobias de la main, tu veux rester avec ce genre de personnes ?! dédaigne-t-elle.

- Et quel genre de personne est-il ? Renchéris-je.

- Il va t'utiliser, il attend le bon moment pour te faire du mal, siffla-t-elle hargneuse.

- Tu n'en sais rien ! Ce n'est pas parce que tu n'as pas hésité à me tourner le dos, que tout le monde est comme toi, lui expliquai-je perdue. Tu vois, tu es réellement incapable de me comprendre. Je n'aurais jamais pu t'expliquer ce qui se passait dans ma tête.

- C'est cela, suppose autant que tu le veux ! s'emporte-t-elle, joyeux anniversaire Scarlett ! Me souhaite-t-elle pas le moins du monde sincère en tournant les talons.

Je serre les poings, expire et n'y tiens plus. Je hurle « merci beaucoup ! » avant d'attraper mon sac et de marcher comme une dératée.

Je subis tout cela parce que Brittany n'est pas fichue de changer, comme si j'étais sa propriété !

Je peste, longe West Street à toute vitesse, merde, merde, MERDE !

Je finis enfin par m'arrêter à Canal Park, à cinq minutes du lycée, totalement essoufflée après avoir trotté à ne plus en respirer. Je me rends soudainement compte que Tobias est derrière moi, depuis le début, il marche tranquillement et s'assied sur le même banc que moi.

- Mauvaise nouvelle ? Se risque-t-il en regardant la pelouse.

- Britt me pourrit la vie parce qu'elle n'est rien de plus qu'une grosse jalouse doublée d'une abrutie, lâchai-je de but en blanc.

- Je m'en doutais, avoua-t-il, bon, sinon c'est ton anniversaire ? enchaîne-t-il comme si le sujet était en continuité du premier.

- Oui, lâchai-je ne souhaitant pas m'attarder, on va s'acheter un truc à manger, tentai-je pour distraire son attention.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Continue-t-il ne prêtant pas attention à ma demande.

- Je sais pas, paninis, pizzas, hamburgers ? Énumérai-je en me levant.

- Foster ! interpelle-t-il d'un coup, regarde moi dans les yeux, bordel !

Je me tourne vers lui éberluée, il se lève et me fixe.

- On est potes depuis quasiment un mois, on est vendredi soir, c'est ton anniversaire, alors tu imagines bien que je vais pas te laisser rentrer pour te morfondre ! Me raisonne-t-il en posant ses deux mains sur mes épaules.

- Tobias, j'ai dit non, achevai-je vraiment pas d'humeur.

- Écoute, c'est pas tous les jours que tu as dix huit ans, alors on va fêter ça ! Continue-t-il telle la plus grosse tête de mule au monde.

Je retire ses mains de mes épaules, lâche un dernier « non » et commence à avancer. C'est très gentil, mais déjà que je lutte pour ne pas péter un câble à cause de l'effet qu'il me fait, si en plus il commence à me porter ce genre d'attention, je vais finir à l'envers.

Je suis tellement fâchée !

J'ai l'impression d'être totalement en feu. J'ai envie d'étrangler Brittany, pour avoir rompu notre amitié pour des broutilles et Tobias de me faire ressentir ce genre de choses.

Je ne me suis jamais intéressée à aucun garçon, et il faut que quand cela m'arrive, je m'intéresse à un garçon qui n'en a éperdument rien à ficher de ma petite personne...

Je passe l'après midi à ronchonner en brossant les animaux du refuge et alors que je vais à l'accueil pour me faire un thé, je vois John en train de faire un paquet. Je prie mentalement pour que cela ne me soit pas destiné et alors que je me retourne pour continuer de brosser les boules de poils, je ne peux que me rendre à l'évidence.

- Scarlett, appelle-t-il, prends ça et ouvre le ce soir, ordonne-t-il.

- Merci John, mais nous n'avons rien à fêter, tentai-je pour esquiver le cadeau.

- Pas spécialement, mais prends-le et rapidement, j'ai mal au bras, rouspète-t-il.

Je prends le colis à contre cœur, c'est tellement embarrassant de recevoir un cadeau. Tu es sensé dire quoi ? Je veux dire, après « merci », ça te rend forcément redevable...

En retournant à l'arrière, j'entends brièvement Tobias dire « je file, j'ai des trucs à faire » et sortir. Il m'en veut... Ça a dû le fâcher que je l'envoie paître de la sorte... Mais bon ! J'essaie de faire des efforts et il fait tout pour me pousser au-delà de mes limites !

Je continue de ronchonner et le soir, j'embrasse John avant de rentrer.

Il m'a avoué dans l'après-midi que les affaires avaient reprises, qu'il a placé deux chiens et quatre chats dans la semaine et qu'il reçoit énormément de mails de personnes intéressées.

Voir son visage ravi a été la plus belle chose qui m'a été donnée de voir dans ma vie. D'autant plus qu'il m'a remerciée tout ému, et ça, dans mon cœur, ça n'a pas de prix...

C'est assez étrange de dire cela quand ta vie tourne autour de l'argent...

À la maison, j'enfile un vieux short et un t-shirt blanc simple, retire mon soutien gorge qui me tiraille et me fais un chignon moche sur le haut de crâne, en me rappelant qu'il faudrait aller chez le coiffeur.

Et alors que je me brosse les dents, j'entends toquer sur ma fenêtre. Je pense tout d'abord que c'est une blague, mais deux autres coups sont tapés, je m'approche.

J'ouvre la fenêtre, le visage barbouillé de dentifrice et tombe nez-à-nez avec Tobias sur le toit du rez-de-chaussé.

- Qu'est-ce que tu fiches, articulai-je tant bien que mal en agitant ma brosse à dent vers lui.

- Joyeux anniversaire !

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant