Bonne Lecture ~♡
Je remonte mon pantalon. J'ai mal de partout.
- Dis-moi exactement ce qu'ils ont fait, demande Tobias derrière moi.
- Kyle guettait à la porte pendant que Stan, J'avais de nouveau envie de vomir à l'évocation de son prénom, mais je n'avais rien dans le ventre si ce n'était de la bile. Il m'a déshabillée, touchée, embrassée, frappée et prise en photo, énumérai-je un fermant les yeux le plus fort que je pus.
- Merde... On va à l'hôpital tout de suite, et on appelle la police, il y a les pièces à conviction dans le téléphone de Stanislas, s'emporte Tobias.
Je me retourne, et me baisse de façon à pourvoir lacer mes chaussures, quand je lève les yeux sur Tobias... Il est totalement différent, il semble enrager.
- Non, négativai-je, on va juste rentrer chez nous, je vais prendre une douche et dormir.
- Scarlett, tu es en état de choc, s'exclama-il stressé au possible, tu dois avoir une commotion cérébrale étant donné la blessure que tu as au front, et on ne peut pas laisser les choses comme cela ! Ils ont failli te violer, hurla-t-il tentant apparemment de me réveiller. Personne n'a le droit de lever la main sur un être plus faible que lui et ils ont dépassé les bornes !
Il était à court de souffle, je voyais que ça le mettait à l'envers... Je passe une main sur mon front puis la regarde, je saigne.
- Je ne veux pas avoir à affronter le regard réprobateur de mes parents encore une fois, je ne m'en remettrais pas, sifflai-je. Je veux juste me nettoyer et ne plus penser à ces horreurs, j'ai besoin de me changer les idées rapidement parce que je suis terrorisée et que je me répugne, lui expliquai-je aussi calmement que possible.
- Ok, il marqua une longue pause, je voyais bien que son esprit marchait à toute vitesse. Dans ce cas là, on va chez moi. On va s'occuper de ta blessure et tu resteras à la maison ce soir, il est hors de question que tu restes seule dans cet état.
N'attendant pas ma réponse, il retira son sac, me le mit sur les épaules puis se positionna accroupi devant moi me faisant signe de monter. J'hésite un instant et finis par céder, que ferais-je, si j'étais confrontée à la solitude juste après ça...
Il se relève élégamment et je constate que Tobias n'est réellement pas aussi faible qu'il le laisse entendre. Je repose ma tête sur son épaule et ferme les yeux un instant, quand je les rouvre, il est en train de me déposer sur un canapé délicatement.
- Mince, je t'ai réveillée ? demande-t-il en se mettant à genoux à mes pieds.
- Non, ne t'inquiète pas, modulai-je doucement.
- Va prendre une douche, je vais regarder sur internet comment prévenir une éventuelle commotion cérébrale, m'explique-t-il en m'emmenant vers la salle de bain en question.
Seule, je me déshabille. Je me vois dans un miroir gigantesque. Je suis là, debout les épaules affaissées, certains bleus commencent à apparaître sur ma peau laiteuse, ainsi que des suçons sur ma poitrine et dans mon cou, et j'ai du sang séché sur le front...
Horrible, je rentre dans le cabinet de douche, l'eau tout d'abord froide se réchauffe et je reste sans bouger sous le jet. Cinq minutes passent, je me lave une première fois, pourtant je me sens toujours aussi sale et médiocre. La sensation de saleté persiste.
Je frotte à nouveau, je ne veux plus sentir les mains de ce psychopathe sur mon corps. Je veux arrêter de paniquer maintenant.
Mais je n'y arrive pas, la scène se reproduit encore et encore dans ma tête et je ne peux pas y échapper. Une vraie boucle infernale défile, tel un film sans fin dans mon esprit. Je suis victime, il est bourreau et je n'ai rien pu faire pour l'éloigner. Une larme se mêle à l'eau de la douche.
Et puis, je repense à Sean, il est loin tout seul, confronté à son addiction. Il m'a dit de rester forte et de me relever, et c'est ce que je vais faire. Où plutôt ce que je dois faire.
Je sors, attrape une serviette molletonnée et me sèche rapidement avant de me rappeler que je n'ai pas de change. Je m'enroule du linge, essuie mes pieds et glisse ma tête dans la commissure de la porte.
Je m'apprête à appeler Tobias, mais il est assis, dos au mur, avec sur les genoux des habits pliés, les yeux rivés sur son téléphone. Je lis « commotion cérébrale » sur l'écran.
- Je pourrais, commençai-je la tête dans l'entre-bâillement de la porte.
- Tiens, coupe-t-il en me tendant les habits.
Je souffle « merci » et me change précipitamment. Lorsque je sors vêtue d'un t shirt "Angerfist" oversize et d'un pantalon retroussé bien six fois, Tobias est debout.
- Tu restes ici ce soir, il faut rester sous surveillance pendant 24 heures pour s'assurer que ce n'est pas grave, avance-t-il l'air grave.
- Détends toi Tobias, je vais bien, le rassurai-je voyant clairement qu'il se faisait un sang d'encre.
- J'espère que tu veux rire, ce n'est pas rien, grogna-t-il abrupt.
Il ne me laisse pas renchérir et me pousse de nouveau dans la salle de bain pour s'atteler à panser toutes mes blessures. Son inquiétude me réconforte, je ne suis pas seule, je ne suis plus seule...
- On va en cours demain? je lui demande en le fixant concentré.
- Non, souffle-t-il, demain on va se changer les idées.
- C'est la réponse que je souhaitais entendre, ris-je.
Son regard croise le mien, on se fixe un instant, je ne dis rien, il ne dit rien.
- Je m'excuse de t'avoir lâchée sans rien dire, cela ne serait jamais arrivé autrement, avoue-t-il.
- Ça n'aurait rien changé, Stan me rodait autour depuis deux ans, il n'attendait qu'un instant pour attaquer, le rassurai-je tant bien que mal, mais grâce à toi j'ai la chance de ne pas m'être faite violer.
Le viol aurait certainement été impossible à surmonter. L'idée même que Stan ait failli passer à l'acte me détruit. Ma respiration tremble, je ferme les yeux et quand je les ouvre Tobias me sonde du regard.
- Tu peux être sûre qu'il va le payer très cher, me promet-il, je vais lui passer l'envie de t'approcher à nouveau.
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Drowned
JugendliteraturÀ Stuyvesant High School, dans l'Ouest de New York City, se développe une nouvelle génération d'adolescents. La plupart déjà blasés malgré leur jeune âge s'adonnent à des humiliations publiques et n'hésitent pas à lyncher pour se faire remarquer. Qu...