Chapitre 18: Partie 4

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Bonne Lecture ~♡


- Alors laisse-toi aller, me demande-t-il en touchant avec délicatesse la peau de ma joue.

- Je me laisse aller plus que ce que tu crois. Pourtant j'ai l'impression que de ton côté tu ne t'abandonnes pas vraiment.

- J'essaye, mais c'est plus compliqué que ça.

Alors qu'il m'apporte la simplicité dont j'ai tant besoin, il semble coincé dans ses difficultés... J'entends un bruit au rez de chaussé qui me rappelle instantanément la présence d'Agatha malgré l'heure tardive.

- On ne doit pas faire de bruit, avertis-je Alex à voix basse. Si Agatha se rend compte que je t'ai fait rentrer, je risque gros, je n'arrive pas à me rappeler si c'était sur le règlement.

- Règlement ?

- Oui, Agatha a mis en place un règlement pour éviter les dérapages, expliquai-je alors que je sentais la déconcentration me gagner.

La caresse si apaisante dans mon dos et son regard toujours plongé dans le mien me perturbaient assez fortement...

J'ai tellement envie de tout cela, il a réussi en quelque jours à progressivement faire disparaître ma névrose et ce matin a été le seul dérapage... Dont je ressors indemne, la preuve, j'ai très, très faim de son contact.

Je pose mes mains sur ses épaules et descends le long de ses bras jusqu'à attraper ses mains chaudes et calleuses. Je recule et l'amène avec moi jusqu'à mon lit, sans le lâcher du regard.

Je vais très certainement trop vite, ça peut ressembler à une invitation, mais je me laisse simplement guider par mes pulsions. Je m'assoie et essaye de le tirer à côté de moi, mais il s'accroupit et pose mes mains sur mes genoux.

- Que ce soit clair Scarlett, je ne suis pas la pour coucher avec toi, me prévînt-il sincèrement.

Je sens immédiatement le rouge monter à mes joues, une fois de plus, tu es prête et la personne en face ne veut pas de toi. Je pose mes mains sur sa poitrine pour essayer de le reculer. Mais il ne bouge pas d'un iota.

- J'ai compris, me défendis-je comme si c'était le mot magique pour qu'il s'écarte.

- Ce n'est pas que je ne veux pas, avoua-t-il alors que j'avais interprété tout le contraire, j'en crève d'envie et ça semble assez évident.

En même temps qu'il dit ça, il baisse les yeux et en suivant son regard, l'évidence apparaît...

Je n'avais jamais vraiment pensé à ça... Je veux dire à ce qui pouvait bien se passer dans le pantalon des gars, je connaissais les bases grâce aux cours de sciences et je m'étais déjà perdue sur le web, mais récemment avec Alex, je prenais conscience de cet attribut masculin.

Moi qui avait trouvé ça assez repoussant jusque-là, étais de plus en plus curieuse... Lors de notre premier rendez-vous, quand nous avions dérapé dans la voiture d'Alex, j'ai senti tout contre mes fesses ce qui se passait entre ses jambes. Et une fois de plus je comprenais.

C'était assez excitant et le fait de savoir qu'il avait ce genre de réaction me prouvait que je n'étais pas la seule...

- Mais je veux aller doucement avec toi Scarlett et il est hors de question que je m'amuse avec toi... J'ai toujours eu des relations un peu futiles où je cherchais juste le plaisir, mais là c'est un peu différent...

- C'est assez bidon comme phrase, constatai-je à moitié amusée.

- Un peu, mais c'est le cas, je ne suis sorti avec personne depuis près d'un an et tu sembles si fragile... J'ai vraiment peur de te briser en allant trop vite et c'est loin d'être mon intention... Alors je t'en prie aide moi à aller doucement, crisa-t-il comme au bout d'une torture.

- D'accord, mais tu voudrais bien rester quand même ?

J'avais conscience de le pousser dans ses retranchements, de lui en demander trop, mais je voulais vraiment qu'il reste avec moi.

- Allonge-toi.

Je ne bouge pas pendant un instant, il accepte si facilement ? Puis finalement je me retourne et m'installe dans le lit. Dos à lui, je sens le matelas s'affaisser sous son poids et sa main se glisser sur mon ventre.

- Tu me ferais sauter d'un pont, ironisa-t-il en éteignant la lumière de ma lampe de chevet.

Je souris, c'est tout ce dont j'ai jamais eu besoin. C'est tout bonnement parfait. Je sens sa respiration sur mon crâne, la pression accentuée de ses doigts sur mon ventre, son ventre qui se gonfle puis se dégonfle et sa jambe qui vient s'entremêler aux miennes.

Rien de scandaleux.

Mais c'est tellement plaisant et doux que ça en devient presque douloureux. Je ferme les yeux et je m'endors après quelques minutes à juste écouter sa respiration. Mon sommeil me paraît long et très calme. Je ne me rappelle pas avoir aussi bien dormi de toute ma vie. Habituellement je suis hantée par tout et n'importe quoi.

Mais en me réveillant le lendemain, je ne me souviens pas de mon rêve, je suis juste bien. Il me faut un moment pour décanter et quand je me retourne il est là. Il dort encore et je l'observe.

Ses longs cils ombrent ses pommettes et il est totalement débraillé. De mon index, je trace la courbe de ses lèvres, se qui lui fait doucement ouvrir les yeux.

- Bonjour, lance-t-il d'une voix enrouée, presque animale.

- Bonjour.

On est tout juste à dix centimètres l'un de l'autre, je sais que je ne suis pas une nymphe, mais le regard qu'il pose sur moi me donne l'impression d'être plus belle que jamais. De sa main libre, il coiffe les cheveux qui barrent mon front.

- De quelle couleur sont tes yeux ?

C'est vrai, depuis le début je suis incapable de les définir, ils sont orageux, changeant...

- Gris ? m'interroge-t-il.

Je lui souris, couleur acier.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant