Bonne Lecture ~♡
L'ennuie.
C'est clairement quelque chose d'improbable.
Je passe une main sur mon front humide, ouvre les yeux. Les feuilles du grand arbre filtrent la lumière du soleil, bien trop chaud à mon goût. Une heure que je suis dehors à attendre. C'est tellement dingue de rien avoir à faire. Personne à qui parler, pas de devoirs, aucunes attentes venant de quiconque et bizarrement c'est frustrant.
Je repense au déjeuner et sens la gêne réapparaître : je suis vraiment trop conne.
C'était quoi cette diversion nulle... Je grommelle, j'ai l'impression que depuis mes tentatives de suicide, ma confiance se barre doucement. Jamais un garçon ne m'aurait autant mis mal à l'aise dans le passé et tant bien même, j'aurais gardé la tête haute et joué l'indifférente comme je le faisais si bien.
Des fois, je donnerais beaucoup pour récupérer quelques petites choses de l'ancienne Scarlett, j'avais beau être une personne terriblement superficielle, j'avais des qualités indéniables.
Je me relève, passe une main dans ma queue haute, elle reste coincée.
Je soupire, je reprendrais certainement la confiance, la beauté et quelques autres bidules. C'était tellement bien de faire attention à mon apparence, de sentir le regard de tout le monde sur moi.
J'étais jolie, je plaisais et c'était génial.
Je mets une mèche qui vole devant mon nez, derrière mon oreille.
Je crois que je n'arriverai certainement pas à redevenir aussi esthétique qu'avant, tout d'abord parce qu'il m'est arrivé trop de choses pour que je pense à nouveau que mon physique est une arme et certainement aussi parce que je ne suis plus dans cette dynamique.
Ça ne m'a apporté que de mauvaises choses et j'ai retenu la leçon. Et même si ça avait été super plaisant de faire tourner la tête à ce gars-là, il faut arrêter de ce leurrer. Je secoue la tête c'est si embarrassant, je ne comprends toujours pas la drôle de fascination que j'ai ressenti...
Je me décide à rentrer et finis l'après-midi sur mon lit, ce qui me permet d'en arrive à la conclusion qu'il est hors de question que je fasse cela pendant un mois. Et c'est résolue, qu'à leur du repas je descends. Agatha est là, en train de cuisiner, une odeur légère réveille tous mes sens.
- Bonjour, soufflai-je en m'asseyant à table.
- Bonjour, répondit-elle, tu as mangé au restaurant ?
- Oui, c'était délicieux, couinai-je en me rappelant le meilleur repas que j'ai pris en trois mois.
- Bien.
- Agatha ? interrogeai-je mal assurée.
- Oui ?
- Je pourrais faire quelque chose pour vous aider ?
- Non, je m'en sors très bien regarde, dit-elle toujours tournée.
- Hum, je veux dire demain ou n'importe quand... commençai-je stratégique, je me suis ennuyée comme un rat mort et je pense que se serait assez dur sur un mois de rester aussi inactive... Alors si je peux faire quoi que ce soit...
Un silence pesant s'installe, Agatha finit par éteindre la gazinière et se retourner.
- Sais-tu seulement faire quelque chose de tes mains ? Je veux dire, à New York tu as du mener une de ses vies sans effort, alors je ne peux pas te confier n'importe quoi, expliqua-t-elle sévère.
- J'ai participé à la rénovation d'un refuge animalier et je sais faire énormément de choses contrairement à ce que vous insinuez... glissai-je en manquant de bonne foi. J'ai peut-être l'air d'avoir une vie simple pourtant contrairement aux apparences je sais très bien me débrouiller, et je suis vraiment prête à faire n'importe quoi.
- N'importe quoi ? questionna-t-elle après une pause. Tu pourrais t'occuper de notre voisine pour commencer. Je n'ai pas assez de temps pour l'aider autant que je le souhaiterais.
Je la regarde.
- D'accord.
- Bien, après manger, tu iras lui amener son repas et tu resteras ira passer un coup de balai chez elle pour commencer, énonce alors Agatha fermée.
Bien qu'elle ne semble pas vraiment apprécier ne serait se qu'un peu, cela me parait être comme une victoire. Une petite victoire mais pas des moindre, fini le temps perdu inutilement. Je mange rapidement et alors qu'Agatha range, monte à l'étage me passer un coup d'eau sur le visage et me recoiffer. Et c'est en lissant du plat de la main mes habits que j'écoute Agatha m'expliquer la situation.
- Madame Johnson a une déficience motrice, elle est dans un fauteuil roulant depuis maintenant deux ans et malheureusement, son fils travaille énormément pour économiser de l'argent et payer les traitement de sa mère, ce qui ne lui laisse pas beaucoup de temps pour s'occuper d'elle. Il se tue à la tâche et nous nous sommes mis d'accord, pour alléger son emploi du temps, conclut-elle en fermant un tupperware.
J'attrape la boîte qu'elle me tend et secoue la tête en signe d'approbation.
- Elle habite la maison voisine, celle sur la droite, surtout tu ne dis pas de bêtises et vérifie que son frigo est plein, sinon, dit-t-elle en fouillant dans sa poche, il y a un petit super marché pas loin, tu achètes quelques provisions, explicite-t-elle en me tendant un billet.
- D'accord, acquiesçai-je simplement.
Je vois dans son regard qu'elle est soucieuse.
- Je ne ferais pas de bêtises, détendez-vous, murmurai-je comme un secret en allant dans l'entrée.
J'attrape mon portable dans le panier, au cas où et sors. L'air se rafraîchit, il ne fait pas encore nuit. Je me dirige vers la maison sur la droite. Elle est semblable à celle d'Agatha, à la nuance prêt que la peinture semble s'écailler et que le jardin est dans un état assez médiocre.
Je vais jusqu'à la porte, toque trois coups et attends un instant. « Ouvrez », j'entends derrière la porte. Je m'exécute, passe le pas et constate que le lieu sent le renfermé et qu'il est vraiment très sombre.
- Excusez-moi de déranger, je suis la nièce d'Agatha et je venais pour vous donner un coup de mains, lançai-je dans le vide.
Je regarde autour de moi, l'intérieur n'est pas très agencé, en quelque sorte assez désordonné et des piles de livres se trouvent un peu partout.
- Un instant, mon fauteuil est coincé, s'écria une voix claire un peu plus loin.
VOUS LISEZ
Drowned
Roman pour AdolescentsÀ Stuyvesant High School, dans l'Ouest de New York City, se développe une nouvelle génération d'adolescents. La plupart déjà blasés malgré leur jeune âge s'adonnent à des humiliations publiques et n'hésitent pas à lyncher pour se faire remarquer. Qu...