Drowned

Chapitre 18: Partie 3

Bonne Lecture ~♡

J'avais l'impression que tout allait mieux et je me retrouve à complexer et à voir réapparaître cet espèce d'abruti... Il m'a lâchée toute seule ici et alors que je commencais à oublier tout le mal qu'il m'avait fait, il se décide à me reparler et voilà deux heures que le téléphone vibre sous mon coussin...

Je ne veux pas lire les messages, je ne veux pas répondre aux appels, je veux juste qu'il me laisse en paix. J'attrape le téléphone et l'éteins sans regarder aucune des notifications. En douze jours, j'ai commencé à me remettre sur pattes, j'ai réussi à faire une croix sur mes actes et j'ai pansé mon cœur blessé...

Pour la seconde fois de ma vie, j'ai senti mon cœur s'arrêter en constatant à quel point un homme me plaisait et pour la toute première fois les choses paraissent réciproques.

Ça fait tout juste 4 jours, 4 jours qu'on se rapproche. Tout a commencé vite, très vite, puis il a semblé freiner les choses, ralentir, apprendre à me connaître.

De mon côté, je n'arrive pas à en savoir plus. Chaque tentative d'en savoir plus est évitée, il a comme un don pour détourner mon attention et ce n'est pas que je me déconcentre vite en sa présence (quoique carrément...) mais je n'arrive juste pas à en savoir plus.

Je sais qu'il cache des choses, cela semble évident qu'il lui est arrivé des choses, peut-être gaies, peut-être moins gaies, j'en sais trop rien. Mais il ne se laisse pas sonder. Je me lève, ma fenêtre est ouverte, je m'y penche et en regardant la maison voisine à moins de trois petits mètres, découvre soudainement...

La fenêtre en face...

À travers, je vois une silhouette passer une première fois, une grosse carcasse. Les bras en l'air, un t-shirt à mi-chemin entre le torse et la tête. Quand l'habit finit sa course par terre, je me rends compte qu'il s'agit d'Alex... Sa chambre est en face de la mienne...

Je réfléchis, combien de fois suis-je passée à moitié nue devant la fenêtre... Je retiens ma respiration, bien trop souvent. C'était de ça qu'il parlait... Il se retourne et je me rends compte qu'il me voit, en moins de deux secondes je me retrouve adossée au mur adjacent à la fenêtre.

Je suis un vrai génie, il n'y a pas à dire...

- On se rince l'œil ? interroge la voix d'Alex depuis l'autre fenêtre.

Je jure et me retourne pour le voir. Il a enfilé son t-shirt et ses cheveux sont en pagaille sur sa tête.

- Je viens juste de réaliser que nos chambres sont adjacentes, avouai-je.

- Je pensais que tu le savais, ou du moins j'essaye de me convaincre que ce n'était pas méchant de ma part de te laisser dans l'ignorance, m'expliqua-t-il un sourire coquin aux lèvres.

- Ça signifie que... commençai-je en priant pour qu'il n'insinue pas ce à quoi je pense.

- Je n'ai pas forcément regardé... Mais disons que j'ai vu quelques petites choses, me sourit-il.

- C'est pas vrai, murmurai-je en m'accoudant pour prendre mon visage rougi dans mes mains.

- Je suis un gars, désolée, se dédouana-t-il. Mais du coup, ça devrait te rassurer, je sais déjà légèrement à quoi tu ressembles et je n'ai pas fui, bien au contraire, à toi de faire tes conclusions.

Je le regarde, pourquoi est-ce qu'il fait ça ? Pourquoi est-ce qu'il me donne si envie de changer ? De plaire de nouveau, de lui plaire... ?

- Tu as une drôle de mine, remarqua-t-il comme s'il n'était déjà assez prévenant avec moi.

- Oui, révélai-je, tu voudrais bien venir ?

Je pose cette question au hasard, en pensant très fort que l'avoir à mes côtés calmera mes réflexions. Il rend tout simple et je sens que le tourment qu'a fait ressurgir l'apparition soudaine de Tobias a besoin d'être apaisé. Pourtant ma demande est bête.

- Oublie, lançai-je en le regardant silencieuse.

- Pousse-toi, répond-t-il alors que je ne m'y attends pas réellement.

Il prend appui sur le bord de sa fenêtre et je me recule sans saisir ce qu'il s'apprête à faire... En un instant il donne une impulsion et se retrouve cramponné à ma fenêtre. Il se hisse et rentre rapidement.

- Mais ça va pas la tête, m'écriai-je en attrapant ses deux bras paniquée comme pour vérifier qu'il va bien, tu aurais pu tomber et te casser quelque chose !

- Mais je ne suis pas tombé et je ne me suis rien cassé, je peux te prendre dans mes bras ? questionna-t-il alors que je le regardais éberluée.

Je secouai la tête de haut en bas et il me serra tout contre son cœur. C'était exactement ce que j'imaginais, son étreinte atténuant la douleur lancinante des souvenirs. Ses mains dans mon dos, me caressent doucement et j'inspire son odeur musquée, je l'entoure moi aussi de mes bras.

- Tu veux en parler ?

- Non, chuchotai-je en le serrant.

Je crois que cette sensation est l'une de celle que j'aime le plus au monde. Alex me fait découvrir à chaque fois toujours plus de douceurs, mais la plénitude que je ressens dans ses bras est juste abominable.

J'ai l'impression d'être au refuge, parfaitement à ma place et je sens que m'arracher de ses bras est une torture.

- La première fois où je t'ai aperçu, soufflai-je doucement comme une confession, je n'ai pas su comment réagir. Tu étais un parfait inconnu, mais j'ai senti de drôles de choses dans mon cœur. C'était la deuxième fois que ça m'arrivait, comme si mon esprit savait avant même que je te parle que tu allais me plaire.

- Qui était le premier ? interrogea-t-il d'un voix grave.

- Celui qui m'a aidée à New York.

- Et ? Vous êtes sortis ensemble ?

- Je ne lui plaisais pas, répondis-je simplement. Tu es le deuxième pour lequel j'ai ressenti quelque chose mais le premier à qui je me donne autant, le rassurai-je en me reculant légèrement.

Il a cette expression sereine et terriblement sexy plaquée au visage...

Je sens que je m'apprête à déraper.