* Chapitre 80 *

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Damien


Après des heures de routes, j'arrive au Michigan mais je prends la route pour aller à la petite maison de Matt.
Une maison possédant le nécessaire, une chambre, cuisine, salle de bain et W.C. Elle est perdue au milieu des bois, bien plus perdue que le chalet. Et tout comme moi, il l'a acheté peu de temps après le contrat de Tobias.
Il voulait un coin pour se poser tranquillement pendant quelques temps. Tout comme moi, à l'abris des ennemis mais aussi surtout son père ; qui le traque encore.

J'arrête la voiture au milieu des bois à plusieurs mètres de chez lui, ne voulant pas toute suite signaler ma présence. Mais je suis sûr qu'il s'est déjà que je suis ici, de plus je suis nerveux. Dès qu'il me verra, il sortira sûrement son arme. Même si je sais qu'il ne va jamais me tuer, et ce n'est pas ce qui m'inquiète.

Je ne sais pas par quoi commencer, je n'arrête pas de le revoir pointer son arme vers elle ; sa rage envers nous vers elle. Malgré que je le considère comme mon frère, j'ai encore cette rancoeur au fond de moi.

Je me souviendrai à jamais notre première rencontre. On était jeune et on avait le même âge, mais on ne s'entendait pas du tout. Il y avait eu une rivalité entre nous deux, celui qui serait le meilleur. De plus je n'avais jamais compris pourquoi il avait un tel regard, rempli de tristesse et de haine.

Mais quand j'avais perdu ma famille... J'avais enfin compris Matt et lui aussi. J'avais fini par avoir le même regard que lui, la même douleur. On s'était rapprochés et on s'était confiés. Il avait aussi perdu l'unique personne qui comptait pour lui, la seule personne qu'il n'avait autant aimé.

Il m'avait raconté son histoire et pourquoi il avait rejoint l'armée, c'était pour fuir le monstre qui lui servait de père. Il est le fils hérité de la plus grande mafia des États-Unis se trouvant à New-York, la plus craint de tous. Même Tobias connaît le nom du père de Matt, et le mentionner lui apparaît des sueurs froide.

Je regarde la carte qui lui est destinée dans la main et sous un soupire, je me décide de sortir de la voiture. Je dois le voir, m'expliquer avec lui.
Je prends le chemin de sa maison et au loin, je peux le voir alors je continue. Et plus j'avance et plus j'arrive à le distinguer. Je m'arrête étant assez proche et je le regarde en train couper du bois.

Il ne m'a pas entendu et c'est volontaire, mais je sais qu'il sent ma présence ; il me connaît par coeur comme je le connais par coeur.
Et surtout, avec le temps il sait comment je fonctionne. Alors apparaître de nul part, sans aucun bruit est une habitude chez moi. Gwen s'est aussi habituée avec le temps.

Mains dans les poches de ma veste, je sers la carte entre mes doigts le regardant en train de se défouler avec sa hache et sa bûche de bois. Après avoir coupé la dernière bûche, il la jette en me disant sans se retourner.

- Ta demoiselle est encore en danger ! C'est pour cela que tu es venu !?

- Bonjour à toi aussi ! Non elle va parfaitement bien, elle est chez sa famille !

Cette-fois-ci, il se retourne enfin vers moi étant surpris. Mais je sais parfaitement à quoi il pense, que je l'ai enfin écouté. Que j'ai ramené Gwen chez sa famille, l'abandonner à nouveau. Or il faisait fausse route.
Je le vois hocher la tête avec un regard rassurer, puis il me dit.

- Tu en as mis du temps à t'en rendre compte ! Tu as bien fait crois-moi ! Puis il ajoute en coupant une autre bûche, sa place est à Chicago ! Elle trouvera un autre homme qui sera la rendre heureuse !

Protection Ardente - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant