Retrouver Lan XiChen

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Dire que Wei-Lan WuCuo était inquiète n'était pas tout à fait vrai. Elle était presque morte d'inquiétude bien que son visage aussi inexpressif que celui de Lan WangJi ne la trahisse pas. Si Lan WangJi junior avait lui-même changé son destin en devenant son disciple, ce qui voulait aussi dire qu'il était venu habiter avec elle pour aussi se rapprocher de Wei WuXian junior, Lan XiChen junior s'était mit en grand danger en toute connaissance de cause. Sans oublier que les mots inscrits dans les archives disaient: "...Lan XiChen s'enfuit du Repaire des Nuages et se fit guérir par Meng Yao, plus tard connu sous le nom de courtoisie Jin GuangYao et le titre de Cultivation: LianFang-Zun..." Le mot guérir signifiait qu'il avait été blessé, enfin, assez blessé pour avoir eut besoin de récupérer. Sur cette pensée horrifiante, Wei-Lan WuCuo se mit à courir encore plus vite.

Pour ceux qui se seraient demandé: "Elle a une épée spirituelle, pourquoi elle ne survole pas la région?", la réponse est simple. S'il est blessé, Lan XiChen se conduira instinctivement comme une bête sauvage blessée. C'est-à-dire, sur les nerfs et discrète. C'est à cause du "discret" que Wei-Lan WuCuo évitait l'option de l'épée spirituelle. S'il se dissimilait dans la forêt, elle n'aurait que peu de chances de le retrouver car il serait sous le couvert du feuillage des arbres.

Ceux qui se seraient posée la première question, se serait également posée cette question: "Qui te dit qu'il ne se serait pas déplacé par épée spirituelle sur un coup de désespoir pour arriver plus vite au Port des Lotus?" Et bien figurez-vous qu'elle y avait déjà pensé.

Elle décrocha sa poche QiKun de sa ceinture et laissa sortir le Hibou Funeste qui était désormais sous ses ordres. Celui-ci se frotta la tête sur sa joue avec affection avant de s'immobiliser, attendant les ordres de sa Maîtresse.

-Zài báisè hé lán sè de yīfú zhōng zhǎodào yīgè shòushāng de niánqīng rén. Wǒ zhàogùzhe dàdì, kànzhe kōngqì. Rúguǒ kàn dào báisè hé hóngsè de rén, qǐng jǐnggào wǒ bìng fāqǐ gōngjí. Zuì hǎo zhēng kāi yǎnjīng. (Retrouve un jeune homme blessé aux vêtements blancs et bleus. Je m'occupe de couvrir la terre, surveille les airs. Si tu vois des gens en blanc et rouge, préviens-moi et attaque. Arrache leur les yeux de préférence.), ordonna-t-elle alors que le Hibou Funeste prenait son envol sans un son.

***

Lan XiChen courait depuis des heures, n'aidant pas à stopper son sang qui coulait lentement sur le sol de la forêt. Il était faible, fatigué, il avait peur et avait mal. Il tenait les anciens manuscrits contenant les anciennes règles, parce qu'elles avaient été détruites par Wei-Lan WuCuo, contre son ventre d'où coulait un flot de sang, laissa une énorme tache sur sa ceinture bleue et blanche. Il laissait échapper un petit gémissement à chaque pas, de plus en plus désespéré d'arriver à Yunmeng où il serait en sécurité.

Finalement il se laissa tomber au pied d'un arbre pour faire une pause et bander sa plaie du mieux qu'il le pouvait avec les moyens du bord. Il invoqua un rouleau de gaze de sa poche QianKun mais fut soudainement prit d'un moment de faiblesse et s'évanouit, laissant rouler le gaze sur le sol alors que son sang dégoutait encore de la plaie, goutte à goutte.

Heureusement pour le jeune homme inconscient, Meng Yao passait par là pour aller chercher de l'eau dans une rivière près d'où il se trouvait. Lorsque celui-ci remarqua du liquide rouge sur le sol à côté d'un arbre au large tronc, il accourut pour voir de quel animal il s'agissait. Peut-être que cet animal allait être une proie facile pour le diner et qu'il n'aurait qu'à le laisser se vider de son sang avant de lui ôter sa fourrure et de le manger?

Il n'eut pas le temps de se demander avec quoi faire mijoter l'animal avant que sa fantaisie de viande ne soit complètement brisée. La source du sang n'était pas un animal mourant mais un homme mourant. Meng Yao reconnut immédiatement le ruban frontal de Gusu Lan sous sa couche de saleté et passa à l'action, prenant le rouleau de gaze du sol et enlevant le sac lourd que l'homme serrait inconsciemment contre sa blessure.

Meng Yao lâcha un hoquet d'horreur lorsqu'il vit la gravité de ce qui se cachait en dessous. Mais il n'eut pas le temps d'esquisser un seul mouvement qu'il entendit des pas s'approcher à une allure tellement rapide qu'il eut du mal à les distinguer. Il sortit un poignard de sa mince ceinture brune et le brandit dans la direction d'où venaient les pas, restant proche de l'homme blessé pour le protéger en même temps, sentant comme une connexion à lui.

Le demi-Jin lança son poignard sur la personne qui s'approchait à une vitesse inhumaine, la prenant pour une créature malveillante tout en se réprimandent pour son idiotie.

'Meng Yao, Meng Yao... Tu viens de lancer ton seul moyen de défense, espèce d'idiot!', pensa-t-il, tout en se rendant compte que ce qu'il avait cru être un monstre ou quelque chose du genre était une femme aux traits ressemblant à ceux de l'homme allongé contre l'arbre. Il reconnut également le ruban frontal de Gusu Lan au front de la femme.

Il soupira de soulagement. Ce n'était pas une ennemie... Il se défigea et recommença à bouger lorsqu'elle s'agenouilla aux côtés du mourant et sortie une sorte de petit couteau que seuls ceux qui faisaient des autopsies avaient. Scalpel, s'il se souvenait bien.

-Děng děng, tā hái méi sǐ! (Attendez, il n'est pas mort!), s'écria-t-il en courant vers elle.

La femme se tourna vers lui et dit sérieusement:

-Wǒ zhīdào. Wǒ zuò yīgè qièkǒu, zhèyàng wǒ jiù kěyǐ fénghé zàochéng nèibù chūxiě de yuányīn, zhèyàng tā jiù bù huì sǐle. (Je sais. Je fais une incision pour pouvoir aller recoudre ce qui cause l'hémorragie interne pour ne pas qu'il meure.)

Meng Yao resta figé de nouveau devant la révélation. Ce n'était pas une forme de médecine occulte? Occulte ou pas, le blessé semblait respirer de mieux en mieux tout en arrêtant de saigner.

Une fois que la femme eut fini de recoudre la plaie, elle se tourna vers lui et lui demanda, le sortant de son rêve:

-Qǐng bǎ shābù dì gěi wǒ. Nín bìxū hángài suǒyǒu zhèxiē nèiróng, yǐmiǎn gǎnrǎn. (Passe-moi le gaze, s'il-te-plaît. Il faut couvrir tout ça pour ne pas qu'il attrape une infection.)

-A! Ń shì de. (Ah! Euh...Oui.), répondit-il timidement, assez intimidé par l'expertise de cette femme tout en lui tendant le rouleau de gaze qu'il avait gardé dans sa main tout ce temps.

Juste au moment où elle eut finit, un oiseau étrange vint se percher sur son épaule et lui hululer quelque chose dans l'oreille. Meng Yao comme n'importe qui d'autre n'en compris rien du tout, mais la femme sembla comprendre tendis que son unique oeil qui n'était pas caché derrière son ruban frontal bizarre s'agrandissait. Elle sortit une poche QiKun et l'oiseau de fumée noire y entra. Puis, elle prit le sac, très lourd, remarqua Meng Yao qui avait eut toutes les misères à le faire tomber de sur l'homme blessé, et le passa sur son épaule, le tenant d'une main avant de prendre le blessé de l'autre, le positionnant comme un jeune enfant, la tête sur son épaule. Elle se tourna alors vers Meng Yao, lui faisait presque faire un saut de plus d'un mètre, et lui dit:

-Nàxiē duì tā zhèyàng zuò de rén jiùshì zhèyàng lái de. Nǐ néng zhǐdǎo wǒmen dào nǐ jiā ma? Tā zhèngzài ràng tā xiūxí, wǒ huí jiā zhīqián hái dé gěi tā bǔ yīxiē yào. (Ceux qui lui ont fait ça arrivent par ici. Peux-tu nous guider vers ta maison? Il fait qu'il se repose et je dois encore lui donner des fortifiants avant de rentrer.)

-Gēnzhe wǒ. (Suivez-moi.), répondit Meng Yao en les guidant jusqu'à sa maison de bambou et de papier de riz, isolée plus loin dans la forêt.


Prochain chapitre le 17 mars 2021.

Que la Vérité Éclate! (Mo Dao Zu Shi: WangXian)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant