Chapitre 11

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Hoseok était immédiatement allé prévenir Seokjin de l'état de Jungkook. Le général avait grimacé en entendant qu'un de ses hommes (une nouvelle recrue en plus de ça) ne pourrait pas s'entraîner pendant près d'un mois. Et quand Hoseok lui conseilla de le laisser se reposer toute la semaine, son ami manifesta clairement son agacement.

« C'est plus un gosse, râla-t-il, il est pas en sucre.

- Tu sais, répondit Hoseok, c'est pas parce qu'il est devenu soldat qu'il est devenu invincible et incapable de ressentir la douleur. T'as vu toi-même qu'il avait des difficultés respiratoires, t'as envie qu'il te clamse entre les mains ?

- Je suis désolé, soupira Seokjin, je suis simplement un peu à cran ces derniers temps...

- Quelque chose ne va pas ?

- J'ai peur de ne pas être à la hauteur, admit-il. Les généraux des autres sections sont si... si autoritaires, si froids et insensibles. Ils sont bien plus durs avec leurs soldats, et parfois je me dis que je devrais prendre exemple sur eux. Mais je déteste crier sur mes recrues, et la façon dont j'ai parlé à Jungkook alors qu'il allait mal... ça ne me ressemble pas.

- Tu feras un excellent général, sourit Hoseok en posant une main amicale sur son épaule, mais pour ça il ne faut pas brusquer tes soldats. La plupart sont en poste depuis moins de six mois, tu peux pas en exiger autant que les soldats qui combattent depuis des décennies. Ce qu'a Jungkook n'est pas anodin, il a besoin de prendre des antidouleurs après chaque repas, sinon il va vraiment morfler.

- Ouais, ouais. T'inquiète. Je le sais tout ça...

- Tu es quelqu'un de bien, reste celui que tu es et tu verras, tôt ou tard tu trouveras un moyen de prouver ta valeur, mais c'est pas en jouant au connard avec tes soldats que ça fonctionnera.

- Merci pour tout, Hoseok. »

Seokjin lui offrit une accolade et retourna dans la salle d'entraînement – car les deux étaient assis à une table de la cantine qui jouxtait cette salle. Une fois le général parti, les seuls bruits qui résonnaient étaient ceux des soldats qui faisaient leur exercice de combat. Les épées de bois qui s'entrechoquaient provoquaient un son grave qui retentissait contre les parois de pierre en un écho inquiétant, et Hoseok, puisqu'il n'avait plus rien à faire ici, retourna à sa boutique.

L'après-midi fut tranquille et dans la soirée, il alla voir comment Taehyung se portait. Son petit protégé vivait dans une chambre de bonne que louait un couple de riches commerçants. La chambre était à l'extérieur, c'était une petite extension contre le mur d'un immense manoir. C'était petit mais suffisant pour Taehyung qui y vivait seul.

Hoseok arriva devant l'immense maison aux murs superbes et au toit d'ardoise sombre. Tout ici puait le luxe, un luxe inutile puisque les propriétaires vivaient seuls et étaient la plupart du temps en voyage. Tout autour s'étendait un superbe jardin que des employés entretenaient quotidiennement malgré l'absence des propriétaires, et une allée s'étendait devant Hoseok, menant jusqu'aux marches de pierre polie qui bordaient le porche du manoir.

L'apothicaire la longea mais tourna avant d'être arrivé au bout, suivant un petit chemin de gravier qui, quant à lui, guidait jusqu'à la dépendance où vivait Taehyung. L'allée était bordée de petites marguerites, l'herbe parfaitement taillée donnait une impression de netteté absolue. Les propriétaires étaient extrêmement exigeants.

Hoseok frappa à deux reprises à la porte de bois et attendit quelques instants avant qu'une voix qu'il reconnut de suite ne lui indique d'entrer. La petite chambre, à l'image du manoir, était faite de pierres avec un toit d'ardoise. Plusieurs fenêtres laissaient entrer le soleil et l'intérieur, aménagé par Taehyung lui-même, était à la hauteur de l'élégance extérieure. Le jeune garçon en effet percevait toujours sa solde annuelle d'ancien guerrier : blessé lors d'une rixe alors qu'il était en service, il avait pu demander une compensation pour sa jambe endommagée. Cet argent lui permettait, en plus de celui qu'il recevait de Hoseok, de vivre très correctement. En plus de cela, il louait sa chambre à un prix qui défiait toute concurrence.

« Hoseok, j'étais sûr que tu passerais, sourit Taehyung avec bonheur, comment tu vas ?

- C'est plutôt moi qui te pose la question, répliqua son mentor, tu n'as plus mal ?

- J'ai un peu dormi en fin de matinée, et j'ai passé l'après-midi assis au soleil dans le jardin, alors rassure-toi : ça va beaucoup mieux. »

Le jeune homme s'assit sur son lit encore défait puis, dans des mouvements lents pour éviter toute contraction douloureuse de sa jambe, il s'allongea sur le dos, les mains derrière la tête.

« Comment s'est passée la journée ? s'enquit de nouveau le jeune blessé.

- Comme toutes les autres. Et peu après ton départ j'ai dû aller voir les veilleurs, l'un d'eux s'est fêlé deux côtes.

- Aïe, ça pardonne pas.

- Il était pas en très bon état, je te l'accorde. Mais bon, il est solide.

- T'as pas trop bavé quand il a fallu palper son torse ? se moqua Taehyung en levant ses yeux rieurs vers lui.

- Mais qu'est-ce que tu racontes enfin ? Je bave sur personne.

- Me la fais pas à moi, hyung, je sais bien que tu aimes les beaux garçons.

- Et pas toi peut-être ? rétorqua Hoseok.

- Moi je l'admets volontiers.

- C'est pour ça que tu avais craqué sur moi ? répliqua l'apothicaire en venant s'asseoir sur le lit à son tour.

- Effectivement, et c'est aussi pour ça que tu avais craqué pour moi.

- C'est juste, confirma l'aîné en souriant d'un air malicieux.

- Tu sais... parfois je repense à nous deux, confia Taehyung d'un ton détaché. On aurait pu continuer, on était bien ensemble.

- S'il n'y avait plus de sentiments, on ne pouvait pas continuer, ça n'aurait servi à rien.

- En effet... Mais on passait des nuits délicieuses.

- Je ne peux pas te donner tort, sourit encore Hoseok au souvenir de ces moment torrides.

- Tu voudrais pas qu'on s'amuse un peu... en souvenir du bon vieux temps ? » proposa Taehyung avec un sourire explicite.


Les créatures du Nord [Hopemin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant