Les créatures du Nord [Hopemin]

Chapitre 107

« Eh, Jimin... Jiminie, réveille-toi, on est devant la forêt. C'est l'heure... »

À ces mots, l'hybride ouvrit lentement les yeux et frissonna : il faisait froid et lorsqu'il venait de se réveiller il était particulièrement sensible aux températures. Alors, dans le but de se réchauffer, il descendit de la charrette et se métamorphosa aussitôt en loup.

Il leva ses yeux brillants sur Hoseok qui lui adressa un sourire et lui fit signe de le suivre en lui expliquant qu'il allait le conduire jusqu'à la serre, là où ils avaient fait connaissance pendant de longues semaines qui étaient déjà bien lointaines.

Jimin gambadait, heureux de retrouver une absolue liberté de mouvements dans cette forêt sombre qu'éclairait vaguement la lanterne tenue par Hoseok. L'hybride s'écartait parfois de son amant qui le voyait revenir auprès de lui quelques dizaines de secondes plus tard : il allait se balader rapidement, histoire de pouvoir courir un peu et jouer naïvement dans les buissons.

« T'as vraiment l'air de t'amuser, ricana Hoseok, ça me fait tellement plaisir de te voir aussi heureux ! »

Le loup acquiesça et Hoseok se surprit à voir, derrière ces traits animaux, le reflet de celui qu'il aimait sous forme semi-humaine. Ses habits cachaient sa maigreur tout en lui donnant un aspect plus humain, beaucoup moins sauvage. Jimin approcha et vint se frotter amicalement à sa jambe, juste après quoi Hoseok s'agenouilla pour se mettre à sa hauteur et lui caresser la tête

« Tes cheveux sont aussi doux que ton pelage, dit-il, ça doit être pour ça que j'aime bien y perdre ma main... »

L'animal bougea de sorte à mieux sentir encore la main de son aîné sur son crâne puis il retourna jouer aux alentours pendant que Hoseok se relevait et, saisissant sa lanterne, repartait en direction de sa serre. Pour y accéder il fallait simplement suivre un sentier qu'il connaissait par cœur ; même sans lumière il aurait pu se repérer sans le moindre mal.

Il arriva finalement dans son petit vallon. Le vent n'y soufflait pas, tout y était tranquille jusqu'au petit bassin dans lequel on pouvait seulement entendre l'eau se déverser en glissant sur de petites roches. Jimin sortit d'un buisson et fila vers Hoseok. Lorsqu'il arriva à lui, il était sous forme semi-humaine et se jetait dans ses bras en enroulant les siens autour de son cou.

« Hyung ! Ça y est, on y est ! Merci, merci, merci ! »

Il n'attendit pas de réponse, déjà il couvrait de baisers le visage de son amant avant de l'embrasser à pleine bouche, cherchant immédiatement à aller jouer avec sa langue. Hoseok plaça les mains sur ses hanches et se laissa faire, taquinant malicieusement la langue qui venait de trouver la sienne. Ce contact était passionné, sauvage, et peu importaient les regards qu'on pouvait porter sur eux, de toute façon ils étaient seuls en plein milieu de la forêt.

Alors Jimin se blottit contre Hoseok, il le serrait entre ses bras avec amour, lui murmurant d'innombrables « merci » auxquels l'apothicaire répondait par de petits baisers qui se perdaient dans ses cheveux. Il sourit quand l'hybride passa les mains dans son dos, sous sa tunique, pour sentir sa peau contre la sienne. Elles remontèrent avant de se déposer au creux de ses reins et de l'attirer à lui dans un geste brusque qui permit à leur bassin de se rencontrer de manière sensuelle.

« Jiminie...

- Hyung, je veux te remercier pour tout, te montrer à quel point je t'aime. S'il te plaît, montre-moi comment on fait l'amour... »

Hoseok fut surpris, néanmoins son expression s'adoucit et il acquiesça avant de demander malgré tout d'une voix hésitante :

« Tu... tu es vierge, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Je te promets que je vais faire extrêmement attention à toi. »

Il souffla ces mots contre ses lèvres qu'il vint capturer avec amour. Jimin lui rendit le baiser mais lui sembla tout de suite moins entreprenant, bien plus timide. Il faisait preuve d'une retenue que Hoseok ne lui connaissait pas ; où était le Jimin qui l'avait supplié de lui faire du bien lorsqu'il avait accidentellement bu de l'aphrodisiaque concentré ?

« Tu es vraiment sûr de toi ? lui demanda donc Hoseok en se reculant légèrement.

- Oui, mais je sais pas comment faire, c'est gênant...

- Dans ce cas on va faire ça autrement. »

L'hybride voulut l'interroger du regard mais déjà Hoseok s'asseyait et tapotait l'herbe à côté de lui, l'invitant à faire de même. Confus mais confiant, Jimin s'exécuta et s'assit en tailleur juste à côté de son amant. Ce dernier vint s'installer sur ses cuisses et, de nouveau face à face, ils échangèrent un langoureux baiser.

Alors Jimin sentit une pression s'effectuer sur ses épaules, pression que l'apothicaire faisait pour lui intimer silencieusement de s'allonger. Ils basculèrent donc lentement dans un mouvement commun et finirent allongés sur le sol, l'aîné toujours installé sur le bassin du plus jeune.

Le baiser s'éternisa, Hoseok caressait les joues rebondies de celui dont il était épris. Pour l'instant tout demeurait chaste : les langues ne cherchaient plus à entrer en contact et les mains étaient encore trop timides pour oser découvrir l'autre. C'était lent, doux, et pourtant ça avait ce petit quelque chose de sensuel qui les faisait frémir et qui faisait battre leur cœur. Les baisers, les caresses, tout criait « je t'aime » en silence.

Mille sensations similaires mais toutes différentes semblaient serrer le cœur et le ventre de Jimin qui se sentait tout à coup beaucoup moins frileux qu'à son réveil. Les bras autour de la nuque de son aîné, il mourait d'envie d'aller plus loin, l'appréhension toutefois le poussait à vouloir reculer le moment fatidique où son aîné et lui s'uniraient de manière charnelle. Il avait confiance en lui et il en brûlait d'envie... mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir quelques craintes – c'était naturel, après tout.

Hoseok, sentant que son cadet demeurait peu tactile et sur la réserve, se recula légèrement pour plonger son regard voilé d'amour dans le sien.

« T'as pas à t'inquiéter, lui promit Hoseok. Laisse-toi simplement faire, et si quelque chose te dérange, tu m'arrêtes immédiatement, compris ?

- Compris.

- Je t'aime, tu le sais ça, hein ?

- Bien sûr. Moi aussi je t'aime. »